lundi, octobre 31, 2005

Je range, tu ranges, ils rangent

Samedi fut une journée dont la teneur frisa l'apocalyse, nous avons passé, mon Charlemagne et moi l'après-midi, le nez dans la poussière, non à la recherche d'une diligence, mais plutôt en quête d'une rationnalité collectionneuse. Et nous y sommes parvenus à la force du poignet. Il ne faut pas s'étonner après que le mèdecin me trouve un terrain allergique, ce serait à la poussière que ça ne m'étonnerait pas. Et l'allergie aux postes de radio, ça se manifeste comment ?
Bref, nous avons été les Manpower du samedi : la puissance de l'humain en action. Que c'est bon ensuite de contempler son travail, jouissif, toutes proportions gardées évidemment !
Mais, ce moment passé, nous étions super crevés. Et c'est ce jour-là que le Poulet a choisi pour être plus pénible qu'une nuée de fourmis volantes. A bout d'argument pour le faire entrer dans son lit, j'eus recours à cette action des temps passés : la fessée. Inutile de m'envoyer la ligue pour la suppression de la fessée car 1) je ne suis pas forcément fière 2) je n'use de ce recours que très modérément 3) on n'a jamais trouvé mieux pour calmer un vers qui gigote dans tous les sens. Vexé, Poulet se tourne vers moi, me dit qu'il va le dire à Papa (ben voyons, le contraire m'aurait étonné). Voyant que ces arguments ne portent pas sur l'horrible mégère qui lui sert de mère, il parvient à avoir le dernier mot "oui, et maintenant, mes fesses, elles pleurent". Ah ! dans ces conditions, je m'incline : l'art de la poésie est un don si rare.

dimanche, octobre 30, 2005



Poule du dimanche, espoir de bons présages

vendredi, octobre 28, 2005

Blog momentanément laissé en jachère pour cause de rangement de l'énorme, inacceptable, inavouable, inimaginable bordel amassé pendant des années par Charlemagne sous prétexte de collectionner les radios des années 20 et 30. Je crie grâce, la poussière me fait éternuer, j'ai deux étagères qui dégueulent. Mais comment est-ce dieu possible ? Et après on s'étonne que les gosses roulent au Nequick.
Promis, je reviens dès que j'y vois plus clair et puis, je peux plus me passer de vous (sic).
Femme, tu as un défi : finir samedi avant 18h. Nom de la mission "Sovélehall" !
Pour info, je n'ai pas viré le collectionneur qui va avec la collection, simplement après deux mois de travail au corps acharné, j'ai obtenu l'immense privilège de pouvoir RATIONNALISER !

jeudi, octobre 27, 2005

Que m'arrive-t-il ?

Voilà c’est malin, je deviens un cœur d’artichaut. Déjà, j’avais eu une première alerte lundi en regardant " Ca se discute, jour après jour ". Oui, ne le dites pas, mais je me laisse aller à regarder ce genre d’émission. Et finalement j’assume, c’est caricatural, énorme, voyeuriste, mais je regarde. Que celui qui n’a jamais regardé me lance la première pierre, j’en connais au moins un, en l’occurrence je préférerai un envoi de photos plutôt que de cailloux ! Donc, le sujet était les adolescents mais pas du genre Neveu, non du genre idiot, bête et agressif, tout sauf ce cher Neveu qui somme toute est dans le genre haut du panier adolescent (n’exagérons pas il n’est pas parfait, mais un petit hommage devait faire du bien à son ego). Comme une andouille, je me suis laissée prendre au jeu et je n’ai pu que verser une larme quand la mère et la fille sont passées du stade chien et chat pour redevenir une petite famille. Mais qu’est-ce que c’est que ce moi qui s’est mis à pleurer à chaudes larmes comme si on venait de déterrer Hibernatus. Heureusement, Charlemagne trafiquait (oui, c’est le terme qui fait chic dans les dîners en ville… entre radioamateurs) avec un japonais. J’ai donc pu cuver ma mièvrerie à l’abri des regards indiscrets.
Et pour cause, il y a quelque chose de pire que le cœur d’artichaut : le cœur d’artichaut qui se voit. Inévitablement, à la fin de grands mélos du genre Sissi (je n’ai plus aucune dignité, avouer être fan de Sissi, je suis perdue !), je pleure. Oui, vous savez quand elle n’a plus la tuberculose et que sa fille échappe à sa grand-mère pour courir sur le grand tapis rouge au milieu de la foule et bien, là forcément, je fonds en larme. Et charlemagne qui ne peut s’empêcher de dire : " mais c’est une petite larme, que je vois ", l’humiliation est à son comble, je suis grillée. J’ai beau dire que j’ai un truc dans l’œil, je vire au pathétique.
Et hier soir, rebelote, j’ai regardé un téléfilm sur l’amour impossible entre une algérienne traditionaliste et un français, impossible à cause de la famille super obtuse (entre nous, les poncifs s’enchaînaient à la vitesse du feu). Mais j’ai pleuré la moitié du film donc trois solutions :
  • c’est hormonal, faut absolument consulter. Deviendrais-je ménopausique ? A 32 ans, ça paraît bizarre !
  • je me ramollis du carafon et deviens une véritable éponge à bons sentiments
  • je suis gentille et ça s’est vraiment une découverte !

mercredi, octobre 26, 2005

Vieille couenne

Hier, Neveu est venu souper. Les conclusions suivantes s’imposent :

  • je suis vieille
  • je n’ai pas eu de jeunesse, donc je suis vieille depuis longtemps (c’est dur mais il faut regarder la vérité en face)
  • je n’ai pas eu un vrai bac, vu que je n’ai pas fait de terminale scientifique (il faut se l’entendre dire ! ! !)
  • je ne suis pas un garçon et vraiment je le dis solennellement entre Mars et Vénus, il y a davantage qu’une planète, il y a une galaxie. Et je n’ai pas du prendre le bon vaisseau spatial.
  • je suis mariée avec un ex-coureur de jupon, à surveiller en cas de potentielle future andropause (mais il paraît que ce n’est pas avant 60 ans), ou de démon de minuit (c’est quand, ce truc ?) ou de crise de la quarantaine (loupé, il a 42 ans, ouf !)
  • il faut prévoir d’augmenter le budget bouffe pour quand mes monstres auront 16 ans : ça mange un ado !
  • il faut penser à acheter un dictionnaire " parler jeune " car par moment, je ne suis plus. Pour info, la boule de la classe, c’est la tête, la tronche ! Spé, ça veut dire spécial. Il est mitonne (mythomane). Sous réserve, de n’avoir rien compris, ce n’est pas exclu. J’allais pas en plus m’abaisser à demander la traduction.
  • pourquoi j’ai eu un garçon ? Je n'ai pas fini de me faire des cheveux blancs et dire que Neveu est un calme !!!

Conclusion générale : Neveu est un garçon, adolescent et Tata est une vieille bique qui s’ignorait.


mardi, octobre 25, 2005

Capitalisme rampant

Samedi soir, la Bestiole et le Poulet étaient de garde chez Papoum et Mameu, leurs chers parents étant invités à ripailler en noble compagnie. La petite histoire ne dit que qu'après deux Martini blanc, la Clothilde était tout juste bonne à jeter !
Bref, la Bestiole ayant depuis pas mal de temps une dent en état de tomber, elle voulut en finir, mais l'appât du gain fut plus fort. Je réussis à la convaincre d'attendre car le soir-même, il était à craindre que la souris ne trouve pas l'adresse des grands-parents. Et puis, avec le bol que j'ai, en s'enlevant la dent, elle allait au moins provoquer une hémorragie qui nous conduirait tout droit aux urgences. On n'est jamais trop prudent, une soirée entre amis, ça se préserve, par tous les moyens !
Donc, dimanche matin, revenue dans ses pénates, la Bestiole demanda l'autorisation de s'éclipser dans sa chambre pour revenir 10 minutes plus tard, la dent à la main. Elle est costaude ! Zut, tous les magasins venaient de fermer, il fallait donc trouver un cadeau de petite souris. Je proposais d’en revenir aux origines en mettant une pièce, Charlemagne trouva l'idée bonne mais le 1 € un peu rat (oui, souris, rat ! Désolée !). Un billet serait mieux, après négociation, tergiversation sur la valeur de l'argent et patin et coufin, j'emportai le morceau avec 5 €. Faut dire que je n'avais rien d'autre dans le porte monnaie.
Le matin du lundi, la Bestiole se pâma d'admiration devant la générosité du rongeur et me tint un discours argumenté sur " la fée des dents qui amène des cadeaux et la souris des sous, cette fois-ci c’était donc la souris ". Fantastique, il faut toujours trouver une explication rationnelle à tout.
Mais, les affaires se sont corsées, hier soir. Je la couche et elle me dit qu’elle va me dire un secret. Je m’attends alors à ce qu’elle m’annonce qu’elle souhaite m’occire avant mon 35ème anniversaire : " je vais faire une farce à la petite souris ", me dit-elle à voix basse. " Je vais lui mettre une vieille dent avec le même mot qu’hier et comme cela elle me ramènera des sous.
Y a pas à dire les chiens ne font pas des chats !

lundi, octobre 24, 2005

Qu'as-tu fait de ton week-end ?


Un gouter de rêve : kougloff et flan maison

Un sac à paillettes : il me plait..., c'est moi qui l'ai fait !!


samedi, octobre 22, 2005

Oedipe, toi-même

La Bestiole : "Maman, je peux prendre ça"
Non, c'est fragile, tu ne joues pas avec.
La Bestiole :" Un jour, je t'arracherai tous les cheveux, comme ça tu seras chauve."
Parfait. Tu expliqueras à tes copines pourquoi tu as la mère la plus moche de toute l'école !
Non, mais je ne vais quand même pas me laisser pourrir le week-end par une oedipienne de 5 ans et demi.

vendredi, octobre 21, 2005

Petite liste de fin de semaine :
- me vider la tête de tout, et surtout des désillusions
- me remplir la tête du bonheur de vivre et d'être en bonne santé
- faire des poules et des oies en tissu pour ma bestiole et mon poulet
- achever mon sac enpailleté pour être chouette mardi
- faire des gâteaux qui gonflent
- aérer la maison parce que le soleil est radieux et que c'est bientôt l'hiver
- faire des listes pour tout et rien, pour le plaisir de réfléchir à demain.

jeudi, octobre 20, 2005

Bienvenue chez Mac Donald's

Bon, il faut bien que je m’y colle car ce ne serait pas sympa pour ceux qui suivent les aventures de Clothilde-qui-veut-changer-de-poste. Mais vraiment, le cœur n’y est pas.
En fait, je pensais postuler pour un poste de chef de service (de trois personnes) en communication et je me suis retrouvée dans un entretien d’embauche pour manager de Mac Donald’s. On comprend mieux comment fonctionne la Firme après ce genre d’entretien. Tu es spécialiste en affaires sociales, va donc encadrer des types qui font des routes. En résumé : on n’a rien à faire de vos compétences techniques, on veut seulement que vous soyez, je cite dans le texte, un bon " manager ". Donc, après que j’ai eu fait un petit exposé sur ce qu’est la communication interne, qui les a laissé de marbre puisque visiblement on était loin de leur cœur de compétences, j’ai eu droit à toutes les questions du parfait " chasseur de tête " :
Qu’est ce qui vous met en colère ? Vous et votre connerie. Euh j’ai pas dit ça, je vous rassure. L’absence d’envie de travailler chez l’autre.
Et que faites-vous dans ce cas-là ? Un grand coup de pied aux fesses. Non, je tente de comprendre pourquoi l’autre ne veut pas travailler, ce peut être le symptôme d’une incapacité ou d’une inadaptation au poste. Sur le coup, je me suis trouvée par mal, leur regard bovin m’a subitement fait douter.
Quelles sont vos qualités ? Aucune, je suis une tanche, insupportable à vivre et asociale. La persévérance et l’écoute de l’autre, de ses difficultés (et je peux vous dire qu'avec la Saucisse, j'ai été à bonne école). Bateau mais alors vraiment bateau. Et ma curiosité, oui, par exemple, je me demande combien d’années d’étude, il faut pour parvenir à poser des questions aussi connes.
Savez vous résister au stress ? Bien sûr que non ! Je fais une dépression à la moindre remarque déplacée, je pars en courant dès que Big boss appelle et je suis à 10 Valium par jour. Banane, quand on a travaillé 5 ans en prise directe avec les politiques dans un cabinet, je peux te dire que la gestion du stress on sait ce que c’est. Et oui, je suis solide, la preuve je ne me suis pas barrée à la deuxième question que tu m’as posée et pourtant l’envie est là.
Savez-vous manager du personnel ? Non, évidemment, c’est pour cela que je postule sur ce genre de poste, juste pour le fun ! Là, où je suis carrément tombée de haut, c’est qu’en grattant un peu, pour eux, gérer du personnel, ce n’est pas encadrer une équipe, donner une ligne. Manager est une réalité probante uniquement si on signe la fiche de notation et la feuille de congés des types avec qui on travaille. Avoir une légitimité technique, une expérience de 10 ans dans des postes à responsabilité : ça ne compte pas car je n'ai pas de sousfifres avérés ! Véridique, c’est hallucinant.

Je suis donc repartie effondrée, dépitée, ridicule et me suis bien dit que je n’avais pas d’avenir là-dedans. Mais, cela est-ce vraiment une nouveauté ?

mercredi, octobre 19, 2005

Passes ton bac d'abord !

Cet aprèm, je passe l’oral, en bonne élève appliquée, ce que je n’ai jamais été durant ma vie étudiante, tentant par tous les biais d’en faire le minimum pour en obtenir le maximum. C’est comme cela qu’en première, je me suis retrouvée à l'amende pour cause d'atlas de géographie posé sur les genoux, un jour d'examen. Non, mais vous rigolez, il fallait apprendre par coeur les pays du globe terrestre, j’avais donc décrété que c’était un travail imbécile de mémoire bête et méchante, donc très peu pour moi ! Ce style de rébellion a commencé très tôt, ma mère étant aussi mon institutrice, j’ai décidé que puisque ma congénère de classe savait ses tables de multiplication le deuxième jour d’apprentissage, si je voulais me faire remarquer, je n’avais plus qu’une solution : ne pas les apprendre. Et oui, c’est d’une logique implacable. Le problème c’est que si aujourd’hui, vous me demandez combien font 6 par 7, je vous répondrais facilement et avec conviction 48.
Bon, tout ça pour dire que j’ai potassé mon entretien avec une application indigne de moi. Quand je le dis que je le veux ce poste. Cependant, Charlemagne à qui je demandais ce qu’il pensait de ma démonstration en quatre points ( définition de la communication interne, description des moyens mis en œuvre, classification des missions et conception du rôle de chef de service) m’a répondu : " de toute manière, tu ne passes pas un oral de concours, on te jugera moins sur tes capacités à comprendre le poste qu’à l’envie qu’auront les autres de travailler avec toi ".
J’espère qu’il se trompe, parce que si c’est le cas, cela s’apparente en gros à la politique de " la tête du client ". Et à ce jeu-là, je suis sûre de perdre car qui pourrait avoir envie de travailler avec :
- une fille qui d’ordinaire habillée en jean et pull se retrouve déguisée en mémére avec pantalon noir et chemisier en lin bleu ciel. Ce n’est pas compliqué c’est la même tenue que pour les enterrements. Sister Jane qui fait parfois passer ce genre d’entretien m’a lâché " ceux qui se présentent en jean même élégant, on les regarde d’un mauvais œil ". J’ai donc retourné toute ma garde robe pour trouver une tenue. Et pourquoi pas une jupe ? Parce que moi, j’ai des principes : pas de collants avant le 1er novembre. Quand je le dis que je ne suis pas une affaire ! Ma psychorigidité va se nicher dans des endroits insensés. Espérons que le climat ne change pas au point qu’il se mette à neiger le 25 octobre auquel cas, je suis cuite ou du moins congelée. Donc, pantalon et pas de jupe.
- une fille qui regarde toutes ses collègues avec un air suspicieux et qui a la critique facile. Oui mais ça ils ne le sauront pas vu que je vais me vendre genre " mais, quelle est gentille cette fille ". Après, ce sera trop tard, ils auront le loup dans la bergerie ! ! !
- une fille suspectée d’instabilité car elle a passé une bonne demi-douzaine de concours et ça s’est méga super suspect. J’ai droit à la question à chaque fois " et pourquoi vous avez présenté tous ces concours ". D’après toi, banane, c’est le signe d’une grande confiance en soi (sic), cela s‘appelle la recherche d’une reconnaissance, le besoin d’une évaluation. Je ne suis pas instable, je suis juste sujette aux coulures de pizza ( je pense que je vais leur épargner ce détail, ils pourraient avoir peur !)
- une fille que la mouette ne va pas se gêner de débiner : " invivable, caractérielle, tendance à la révolte, autonomiste… "
En gros, ce n’est pas gagné.

mardi, octobre 18, 2005

Idée originale de Requia

Merci Réquia pour l'idée de mini tartelettes : pour mon souper, ce sera au saumon.

Chère solitude

Dans mon service, le "mon" ne signifie pas que je suis chef de service mais seulement que c’est mon lieu d’affectation, donc, dans ce service auquel j’appartiens en troufion de seconde zone, il y a une secrétaire. Jusque là, la révélation ne va pas transcender la face de la planète. Simplement, on peut dire que l’on a affaire à l’archétype de la mégère : elle râle tout le temps, contre tout et n’importe quoi. N’a-t-elle pas demandé, très officiellement, suite au déménagement, à finir à 17 heures moins le quart car il lui fallait dorénavant 10 minutes pour se rendre au parking ! Après trois tentatives avortées, elle vient enfin de dégoter le vieux de ses rêves, c’est à dire plein aux as, qu’elle s’empresse d’épouser, elle a 55 ans, lui 75, il lui a déjà payé le coupé 307 (tu sais le poisson rouge aux grands pieds, celui dont tu rêves). Enfin, bref, on peut dire que je ne partirais pas en vacances avec elle. D’ailleurs tous les ans, elle part 21 jours en cure mais avant elle prend 15 jours de congés maladie pour préparer la cure et au retour 10 jours pour se remettre de la cure. Dans des cas comme cela, vous comprendrez pourquoi parfois j’ai honte de dire que je suis fonctionnaire !
Jusqu’à ces derniers jours, je me tenais très éloignée de ce personnage, au plus " bonjour, bonsoir, tu as ma feuille de congés " et basta !
Mais voilà, les matins où Charlemagne n’est pas là, je gare ma voiture dans le parking de la firme (raison : aucune envie de finir en pitance pour Pitbull), prends un café à la cafétéria de la dite firme avant d’avaler les 10mn de marche à pied pour me rendre à mon nouveau bureau. Hier, horreur absolue, la secrétaire me hèle dans la cafèt avec un air de deux airs : " viens, assieds toi, prends le café avec moi ". Elle me dit cela comme si j’étais une gamine que les parents viennent d’abandonner. Ce qui m’énerve, c'est qu’il est impossible dans cette société de vivre seul : au mieux, on est considéré comme une pauvre fille que personne ne veut fréquenter, au pire comme une handicapée sociale. Les gens ont du mal à comprendre que la solitude est un plaisir, voire même, un luxe.
Donc, elle prend son air de pitié mièvre auquel, par négligence, je n’ai pu que répondre que " oui ", je prendrais le café avec elle. Cependant, je n’avais pas vu venir l’arnaque "mon bureau est triste, d’ailleurs, je me suis amenée une plante pour l’égayer , mais avec mon cœur, je ne peux pas la porter alors je la laisse, j’espère qu’un huissier pourra venir me la chercher ". Je suis une bonne poire et je me suis entendue lui dire " si tu veux, je te la porte ". Et je me suis retrouvée avec un truc hyper lourd à me trimballer dans les allées du petit parc. Je suis arrivée en nage et néanmoins souriante " non, c’est pas lourd, c’est d’ailleurs pour cela que je change de bras tous les dix pas, je sens que j’en ai un qui s’allonge plus que l’autre ". Grrrrr.
Le pire c’est que ce matin, elle me dit " je t’ai attendu et puis je suis partie voyant que tu n’arrivais pas ". Depuis, l’histoire du pot de fleurs, elle est avec moi d’une condescendance qui frise le ridicule. Dès que j’ouvre la bouche, elle se pâme comme si je venais de solutionner le théorème de Fermat. Et moi, en désaccord total avec ce qu’elle représente, j’ai l’impression de tomber dans la gueule du loup.
Donc, demain matin : mettre un imperméable vert (j’ai), des lunettes noires (j’ai) et une perruque blonde (j’ai pas) pour pouvoir prendre mon café PENARDE.

lundi, octobre 17, 2005

Dernière minute

Mercredi 19 octobre.
14h30.
Clothilde passe son entretien d'embauche pour son hypothétique nouveau boulot.
Gloups !
Clothilde a les foies.

Je me ressaisis

Depuis quelques temps, j’ai adopté le look " tombée du lit en catastrophe ". Ce look se résume à l’absence totale d’attention portée à sa personne. Il faut dire que le matin, j’ai deux sources de gain de temps : le petit déjeuner qui finit invariablement par une cracotte avalée dans la voiture, en marmonnant contre la vie qui est trop dure et les réveils trop matinaux…, et le maquillage. C’est effectivement le poste de travail matinal qui passe à la trappe pour cause de manque cruel de temps et aussi, soyons honnêtes d’envie. Je pars donc invariablement au naturel en me donnant bonne conscience à coup de " je n’ai pas de ride à cacher (vue que je les cherche pas donc je ne les trouve pas) " et puis de toute manière, tout le monde s’en moque.
Mais hier, j’ai entrepris du grand rangement. J’ai d’abord tenté de donner un air nouveau à mon atelier, là où je peins, je couds, j’encadre, je repassage, ma pièce donc. Même si elle devient de plus en plus petite pour toutes mes activités, je tente par des subterfuges cartonniers de la rationaliser. Ce n’est pas compliqué : je mets tout en boite et c’est plutôt réussi.
La chose achevée, les enfants couchés, je me suis mise à préparer ma tenue pour le lendemain, oui c’est plus raisonnable ça évite de partir, en plus de tout le reste, mal fagotée. Le seul problème
est que le lendemain matin, une nuit de sommeil étant passée par là, j’enlève les trois quart de mon attirail de " madame va au travail " à savoir des potentielles boucles d’oreilles, un éventuel superbe collier, un petit accessoire mode, pour finir insipide et sans saveur, l’air de rien qui va travailler.
Cependant, dans un éclair de lucidité, je me suis dit qu’il faut se fixer des objectifs dans la vie au risque de finir aigrie à 35 ans. Donc, je me suis souvenue que samedi j’avais passé 15 mn dans Carrefour, devant le rayon maquillage et qu’au dernier moment, j’avais échangé le super fond de teint qui rend jolie pour un piètre blush, manière de donner un coup de rose à mes pommettes. Oui, parce qu’entre moi et le fond de teint, c’est une longue histoire meurtrière. Au lycée, j’ai eu ma période à fond sur le fond, du coup, j’avais un air, que je peux juger à posteriori comme au mieux bronzé au pire terreux, avec la jolie ligne de démarcation en plein dans le cou. Après cela, j’ai renié totalement ce genre de truc et suis passée par la case " Peau nue ", concession faite à la fatalité et au goût pour l’épuration, le net, le naturel. Puis l’âge arrivant, je renoue avec des éclairs de lucidité, et me dit que ça ne peut plus durer. Donc, hier, je me suis organisée une petite trousse avec tout ce qu’il faut à portée de la main, je ne pourrais donc plus invoquer le manque de produits ou le défaut de pinceaux. Y a plus qu’à s’y mettre. Mais franchement, ça ne change pas sa vie !

dimanche, octobre 16, 2005

Arbre à fils

Pour les poissons rouge incrédules quant à la tenue de la chose : un de mes achats du salon


samedi, octobre 15, 2005

Quand les poules auront des dents

De retour de mon salon des loisirs créatifs, je trouve Charlemagne, debout dans la cuisine avec l’air soucieux. Je me dis que ce ne peut pas être un effet de mes dépenses étant donné qu’à la maison, le ministre des finances c’est moi, donc, il ne peut pas percevoir l’ampleur des dégâts.
Après m’avoir bien urbainement demandé si je m’étais régalée, ce à quoi je répondais, la mort dans l’âme que oui, il m’annonce que nous allons « acheter une tente hermétique ». Ah bon, tu veux donc reprendre la randonnée hivernale par tous les temps, et bien soit, si cela te fais plaisir. Leçon numéro 1 de perfidie : il faut toujours compenser un excès d’égoïsme dont on est que moyennement fière par le comblement des manques chez l’autre.
La réponse qu’il me fait alors est beaucoup plus énigmatique « non, c’est pas pour la randonnée ». Ah, voilà que les choses se corsent, une tente hermétique, si c’est pas pour la randonnée, c’est pour quoi alors ? « Tu as entendu les dernières nouvelles sur la grippe aviaire ? ». Heu oui, pour le peu que j’en ai compris, on semble tout de même très épargné, vu que nous n’avons pas encore de plume et que nous ne vivons pas en batterie, les choses seraient plutôt bien engagées pour nous. « Oui, mais on a des poules et des canards ». Alors là, que cela ne tienne, on les zigouille, et la chose est entendue. De plus, chéri, j’ai écouté une émission durant 1 heure ce matin (oui, elle ne faisait que 5 mn, mais dans une situation anxiogène, il ne faut faire qu’une chose : RASSURER, et pour cela, croyez moi tous les moyens sont bons), et ils ont dit que vraiment nous n’avons aucun souci à nous faire. « C’est de la propagande gouvernementale». Ah, oui évidement vu comme cela, si en plus Villepin est un mutant de Brejnev, on n’est pas sorti des ronces.
Mais alors, quid de la tente hermétique. « Et bien, on la mettra dans la maison et comme cela en cas d’épidémie on est protégé ». Fabuleux, extra, on dira à nos amis qu’on a adopté le look bédouin façon décathlon, ils vont encore nous prendre pour des branques.
« Par contre, il faudrait aussi éviter les lieux publics ». Alors là mon coco, me passer de Carrefour au cas où un hypothétique vol de gallinacés viendrait déféquer sur le parking, déjections dont je me ferais un rail (parce qu’il est évident que tout individu normalement constitué prend le temps de renifler toutes les chiures d’oiseaux qui traînent) après quoi je transmettrais le virus à tout Carrefour. Hitchcock à coté c’est vraiment du pipi de moineau

jeudi, octobre 13, 2005

Demain, c'est dredi

Je vous avertis tous autant que vous êtes, si j’en vois un qui rie en lisant les lignes qui suivent, je lui décoche un de mes fulgurs aux points, ça va saigner !
Demain, c’est vendredi, pas le jour des raviolis, mais celui du salon des loisirs créatifs que j’attends depuis, au bas mot, deux mois. Oui après les vacances à la mer, l’échéance plaisir suivante, c’est le salon.
Là, à 18 heures au retour d’une journée harassante au cours de laquelle je me suis tapée 500 km en train pour me rendre à une réunion à Montpellier, où j’ai eu droit à un retard du train pour cause d’ennui technique de la machinerie. Joyeux euphémisme pour dire qu’à tout instant la machine pouvait nous péter à la gueule. Au cours de laquelle, j’ai dû écouter les digressions variées et néanmoins très nombreuses de la personne qui m’accompagnait et qui invariablement, commençait ses phrases par « moi, je ». Ce qui au bout d’un moment fait penser qu’à par elle et les petits oiseaux, rien n’existe. Donc, je suis revenue épuisée, passablement énervée et pour couronner le tout j’ai trouvé Fée du logis devant le frigo, qu’elle nettoyait, prompte à me faire des raisonnements sur tout et n’importe quoi. A ce moment là, je me suis dit qu’il ne faut pas s’étonner s’il existe des serial killers.
Cependant, je pensais dans les instants les plus tendus, que demain, ce serait le bonheur égoïste, la déambulation jubilatoire dans les allées du salon, les coucous aux stands qui attendraient une liloute de plus, enfin le bonheur à l’état pur.
C’était sans compter sur cette chienne de vie qui vous coupe toujours l’herbe sous le pied.
La porte grince, Charlemagne passe la tête et annonce la bouche en cœur : la Bestiole est malade. QUOI ?! Me passent devant les yeux des hordes d’échevettes, une armée de tissus, un aréopage de dés à coudre. Je suis maffrée, c’est sûr et certain.
Agissons par élimination :
- le déni. Mais non, tu exagères toujours, elle va très bien cette petite, un coup de fatigue. Hein, la Bestiole, tu vas bien. Non, elle se ligue avec son père pour dire que ça ne va pas.
- la rationalité : température (38°), oui bon, pas de quoi alerter la faculté. Symptômes : envie de vomir. Voilà autre chose, t’as mangé quoi à midi ? Des brocolis, cherche pas : indigestion. Mais, en plus elle tousse. Ah, ça se corse.
- la solution alternative : « allo Mameu, tu fais quoi demain ? » (question perfide car j’ai encore un minimum de conscience, je ne vais pas gâcher les loisirs des autres pour faire passer les miens avant). « Et bien, ton père voulait que l’on aille au marché dans le Gers ». C’est super avec le Troisième âge (pardon Maman, mais c’est dans les stat), ils sont toujours en vadrouille.
- l’attente : on verra demain matin et on avisera. Oui, mais c’est sans compter sur ma conscience de bonne mère de famille. Même si elle est en forme, je culpabiliserai tellement que je ne pourrais pas profiter de ma journée. Donc, demain = enfant= maison.

Mais samedi, Maman est ABSENTE, injoignable, ils se débrouilleront.

mercredi, octobre 12, 2005

Les anciens contre les modernes

Un beau matin, Big Boss a brutalement pris conscience qu’Internet était entré dans sa vie. Et là, le règne de la terreur a commencé. C’était il y a deux ans (oui, 90% des français avaient déjà l’ADSL).
Sachant que Big Boss est carrément attaqué du carafon, le terme de paranoïa est à son égard carrément léger. Donc, quand on lui a annoncé à grand renfort de notes que Internet pouvait être un danger plus terrible que la grippe aviaire et la bombe atomique réunies, il a donné délégation au Directeur Général pour prendre des mesures adéquates. Et le type l’a fait du haut de sa bêtise doublée d’auto-entretien de parano ambiante. Cela a donné le résultat suivant (et néanmoins véridique) :
- accès à Internet uniquement pour les Directeurs de service et leurs secrétaires
- pour les autres, deux solutions :
1) faire une note à la Direction générale pour expliquer avec précision les besoins en connexion Internet et proposer une liste exhaustive des sites à consulter afin que le poste de l’agent soit pourvu d’accès limité à ces sites. Euh, la Redoute, mon blog, je peux ? ? ? ! ! !
2) accès ouvert uniquement à une liste de sites préétablis super excitants du genre assemblée nationale.com, le sénat.fr, légifrance.gouv.fr. L’orgasme informatique est au bout !
- pour les mails : interdiction d’avoir un compte mail par agent, un seul par direction. Avant l’envoi d’un mail, il faut faire une copie du mail, le faire passer par la voie hiérarchique jusqu’au directeur général qui donne son aval pour l’envoi. Je pense que le pigeon voyageur, voire le fax sont plus sûr et nettement plus rapide. On a oublié de leur expliquer l’intérêt du mail : la RAPIDITE.
Voilà la gestion de la modernité à la Firme. Conclusion, comme tout ce qui est interdit, Internet est devenu la proie au plus grand trafic de codes que la firme ait jamais connue.
Et j’en arrive à ma conclusion qui m’a potentiellement mise en rogne aujourd’hui. J’arrive de ma pause " royco minute soup " lorsque j’aperçois la saucisse installée devant mon ordinateur, surfant sur Internet. Non, je vous rassure, je ne suis pas directeur, ni secrétaire d’ailleurs et j'ai refusé de m'abaisser à faire une note bien humiliante (en gros, rentrer dans le système). Non, je pirate. Ca vous étonne ? J’aime vivre dangereusement. Et puis, j’aime me dire que quand on veut faire les flics à deux balles, il faut savoir assurer techniquement, alors que là, pour tromper l’espion c’est carrément fastoche.
La Saucisse propre à sauver sa réputation de couard se refuse à frauder mais accepte bien volontiers de profiter du courage des autres (enfin, courage est un bien grand mot, je ne fais pas sauter un train SS non plus !). Aujourd’hui, je n’ai pas pu m’empêcher de lui balancer une vacherie " quand tu en auras le courage, tu te l’installeras sur ton poste ". Non parce que 1) il m’a fait louper les infos de France Inter 2) j’avais oublié de vider mon historique et vous imaginez qu’il tombe par hasard sur le blog. " Tiens qui est cette saucisse ? " Remarquez au moins il aurait su à quoi s’en tenir !

mardi, octobre 11, 2005

Je vis un cauchemar

A la lecture du titre, vous vous dites que ce n’est pas possible, cette fille est mythomane, elle en rajoute, elle s’invente des histoires. Non, je vous jure sur ce que j’ai de plus cher : mon futur hypothétique lave vaisselle par exemple. Promis donc, juré certainement et craché à coup sûr, je ne bluffe pas, il m’arrive bien tout ce que je raconte. D’ailleurs, je m’interroge : depuis que j’ai ouvert ce blog, il m’arrive deux fois plus de trucs qu’avant donc deux solutions :
1) je deviens narcissique et je fais 10 000 fois plus attention à ma petite vie qui paraissait avant bien plan plan
2) ce blog a, sur moi, un effet magique et il transforme ma vie en roman.
Dans les deux cas, c’est terrifiant.
Revenons à nos moutons, enfin quand vous allez voir la tronche des moutons, il n’y a rien de romantique dans l’histoire.
Depuis que j’ai déménagé ou du moins mon bureau, je dois garer ma voiture dans un parking souterrain. Hier matin, je gare la voiture, jusque là tout est normal, même pas une égratignure. Je descends (que c’est palpitant), pousse une première porte et je me retrouve nez à nez, avec deux types couchés par terre, ronflants (bon) et deux Pitbulls, résolument réveillés, qui me regardaient avec un air absolument pas amical. De deux choses l’une soit je hurle, m’effondre et finis bouffée comme un vieux steak par les deux molosses, soit je trouve les ressources pour accélérer le pas, prendre la seconde porte et donc sauver ma peau. Je suis douée, j’ai eu le temps de réfléchir que la seconde solution était la mieux pour moi, mon mari, mes enfants et les fidèles de ce blog qui n’ont aucune envie de découvrir un avis de décès à la place du billet du jour.
J’arrive au travail disons dégoulinante de sueurs glacées. Evidemment, je m’en veux horriblement d’avoir eu peur, de ne pas avoir eu de sentiment compatissant envers ces pauvres gens obligés de dormir là. Faut dire que ma première impression a davantage été celle d’une bourgeoise qui s’est sentie menacée que celle d’un être bon et charitable. Faut être honnête avec ses idées.
Bon, je tente de rationaliser, me disant que le soir, ils seront certainement dehors en train de promener les chiens et puis de toutes manières, ma bagnole faut bien que je la récupère. J’aurais pu demander assistance technique à la Saucisse pour me raccompagner mais
a) quid de ma position de femelle dominante ?
b) il aurait été capable de me balancer aux chiens pour me faire payer mon manque d’écoute à son égard.
Donc, re-trajet en sens inverse, la peur au ventre, en me disant que non, ils n’y seront pas. Je pousse la porte fatale et tombe sur trois types, plus du tout endormis et particulièrement imbibés d’alcool, deux pitbulls, vraiment pas sympathiques. Et bien, je peux le dire, je sais ce que sont des secondes qui durent des heures. J’ai baissé la tête, me suis dite que finalement c’était chouette d’avoir un physique qui passe partout et une tronche qui n’appelle pas de compliment. Ca doit pouvoir aider dans ce genre de circonstances !
Jeune femme cherche place de parking sans présence animale avérée !

lundi, octobre 10, 2005

Souscription

Vendredi est le Clothilde’s day, le jour que j’attends une année entière. Non, je ne rencontre pas le Président de la République, je ne me fais pas régénerer le cerveau pour me permettre d’accroître mon potentiel opérationnel, je ne me fais pas faire l’opération esthétique de la dernière chance car je l'ai déjà dit une seule opération n’y suffirait pas. Mais alors quoi ? C’est le salon des loisirs créatifs à Toulouse. Jouez hautbois, résonnez trompettes. J’adore, je suis aux anges.
Petite revue de départ. J’amène les enfants à l’école, je fais consciemment mon devoir de mère, il ne me sera rien reproché de ce coté-là donc. Avant, je m’enquiers de la santé de Charlemagne, lui pose un baiser tendre sur le front, je fais donc mon devoir de femme.
Je peux maintenant aller claquer frénétiquement l’argent du ménage, sans mauvaise conscience. Sauf que cette aberration mentale qu’est la raison objective me rattrape toujours au moment de sortir le porte-monnaie. Je me dis chaque année : " ce coup-ci, je fais des folies, je me laisse aller, j’achète tout ce qui me plait ". Or, arrivée sur les lieux du crime, je ne peux me résoudre à passer à l’acte, à mener mon forfait à bien. Les cris de mes enfants hurlant de faim me résonnent dans les oreilles, je défaille, et reviens contente avec des babioles (tissus, fils) et un compte en banque à peu près épargné.
Il n’en demeure pas moins, que c’est un moment exceptionnel : petit déjeuner en regardant les premières acheteuses en transe, ratissage de toutes les allées pour repérer, pour regarder les choses pas ordinaires, les choses qui font envie et enfin, achats. Entre temps, il aura fallu estourbir quelques rombières qui se pâment devant tout et parfois n’importe quoi.
Pour que le tableau soit complet, j’espère qu’il va pleuvoir et qu’il va faire froid, car c’est un moment à la lisière de l’hiver, un moment où on réfléchit déjà à comment parer la maison pour Noël, c’est une parenthèse de convivialité égoïste, c’est un moment que je ne raterai pour rien au monde.
Donc avis à la population, Charlemagne, Poulet et la Bestiole, vendredi : interdiction d’être malade. Maman est en voyage d’affaires !

vendredi, octobre 07, 2005

Ames sensibles s'abstenir

Je pense que parfois il faut avoir le courage de prendre ses responsabilités et accepter de casser un mythe. Oui, je dois le dire maintenant car j’aurais trop peur qu’il y ait tromperie sur la marchandise, je me lance, c’est dur, c’est énorme, c’est la révélation du siècle. Je vais le dire en anglais, c’est plus facile, l’intensité émotionnelle sera atténuée, du moins l’espérai-je : I am addict. Oui, c’est épouvantable à avouer mais je suis sous l’emprise de produits stupéfiants d’origine humaine depuis l’âge de 8 ans.
J’ai tout essayé : des cures de désintoxication les plus sordides à celles pilotées par la médecine herself. Mais, rien n’y a jamais fait, les périodes de recul n’ont jamais duré plus de 6 mois, je pense que je suis perdue, je ne m’en sortirais jamais. Je me BOUFFE LES ONGLES, depuis 24 ans. Le constat est terriblement humiliant. On m’a tout fait : les vernis amers, que je finissais par adorer, les réflexions idiotes du genre « tu auras une crise d’appendicite », chouette de beaux médecins à mon chevet, tu parles, je les attends encore et mon appendice ventrale se porte comme un charme. Ah et j’allais oublier les supers réflexions : « mais c’est pas beau pour une fille ». Premièrement, je ne vois pas en quoi le sexe a un intérêt dans la question, c’est moche, des moignons de doigts. Vous imaginez le jour du mariage, la tête de l’époux quand la fiancé, nippée en meringue, sort de ses gants de dentelles des illusions d’ongles. Elégant ! Comme si je ne le savais pas qu’en plus c’est moche.
Le pire c’est qu’à force je m’y suis habituée, et je me trouve ridicule avec des ongles longs, c’est comme pour les talons hauts, féminité mal assumée nuit forcément à la santé … Ceux qui n’ont jamais goûté de ce fruit défendu m’en connaissent ni l’aliénation ni le plaisir, on est jamais seul, toujours un ongle à porter de main pour se rassurer, pour se venger, pour se martyriser, pour se rendre intéressant. Charlemagne parfois, après que je l’ai bassiné des semaines sur le refrain du « t’as vu comme ils sont beaux mes ongles en ce moment », ne peut s’empêcher au premier faux pas, dans un élan mesquin dont ce sexe a le secret de dire « arrêtes de te ronger les ongles ». Si un jour, vous apprenez que j’ai attenté à ses jours, il n’y aura pas de vaisselle non faite ou de radio trop intensive sous roche, il y aura une réflexion sur ces bouts de doigts pour lesquels je me pose encore la question : à quoi peuvent-ils bien servir, à part à tenter les onychophages de mon genre.

jeudi, octobre 06, 2005

Pas de bol

Je suis une adepte inconditionnelle de la bonne nuit de sommeil, je crois vraiment aux vertus thérapeutiques de ce genre d’exercice qui somme toute ne demande que peu d’effort, c’est certainement en cela que je m’y retrouve.
Donc, ce matin, je tente de rationnaliser. Certes, je n’ai pas été envoyée en mission au fin fond de la Norvège, au milieu d’ours polaires en rut, quoi que parfois le profil de certains ferait aisément penser à ces gentils plantigrades. Mais d’un coup d’un seul, sans aucune préparation psychologique, j’ai fait un saut dans l’inconnu. Pour l’absence d’anticipation, c’est ma faute, ma très grande faute ! J’ai voulu faire ma maligne en répétant à tue tête, que ce n’était pas le bagne, que tout allait forcément être " cooooooooool ". Mais voilà la plus surprise, ce fut moi.
Bon, ne poussons pas trop le trait : nous n’avons pas emménagé dans une sorte de bagne. Euh ….en fait, je ne dis pas toute la vérité, parce que par un hasard que la vie s’amuse à nous réserver, j’ai emménagé dans les anciens bureaux de Sister Jane (c’est ma sœur, pour le surnom, elle verra un rappel de ses passions de jeunesse…). Dans ces conditions, il m’est assez difficile de dire que c’est horrible. Sachant de surcroît que hier elle m’a affirmé " si tu voyais où l’on est maintenant c’est pire ". Ah bon ! on peut parvenir à faire pire, je n’aurai même pas imaginé.
Pour me traîner jusqu’à ce lieu, j’avais découvert un petit raccourci au milieu du jardin susnommé pompeusement " japonais ". Sister Jane a lâché : " fais gaffe par là, j’y passe jamais, il y a des messieurs qui montrent leur… ". STOP, quand je vous le dis que c’est Hiroshima et Nagasaki reunis.
Pour ne pas faire la râleuse professionnelle, je fais bonne figure devant les collègues, je me perds même à faire l’agent immobilier qui vend la chose avec dextérité : " c’est beau, mais oui c’est chouette ". Heureusement que le truc de Pinocchio, c’est de la foutaise autrement je ne pourrais même plus marcher tellement je piquerai du nez.
A la machine à café, les revendications volent très haut en terme de philosophie comportementale : pour s’essuyer les mains aux WC, oh, crime intégral, il n’y a pas de papier mais une soufflerie. Non mais vous n’imaginez pas le scandale ! Quant à l’éclairage, c’est du néon, on frôle la crise, le coup d’état syndical. Il y a commande en groupe de lampes de bureau. Personne n’aura l’idée de s’en acheter une à son image, non des dizaines de lampes identiques vont déferler pour permettre au fonctionnaire de ne pas mourir d’un excès d’UV ionisés. Je pense que l’injure d’hier matin irait comme un gant à certaines !
Et à midi, c’est Royco aux tagliatelles. Le Bonheur est dans le bol.

mercredi, octobre 05, 2005

Je veux rentrer à ma maison. Charlemagne, viens me chercher ! Je veux mes enfants, mon mari, ma broderie, ma pagaille et c'est tout. Je suis psychorigide, je ne m'adapterais jamais. Au secours. Je veux plus travailler, je veux plus allé travailler. Bouuuuuuuuuuuuu

Jour de rentrée

Ce matin, je suis partie au travail avec le mal au ventre des jours de rentrée scolaire, comme une imbécile, j’ai passé une nuit atroce, j’ai découvert la joie de l’insomnie, du " tourne-et-retourne " dans le lit. Je me suis levée demi heure plus tôt que d’habitude, je m’étais dit qu’avant d’affronter tout nouveau défi, il faut se faire plaisir : un petit déjeuner dans un café, un magazine chez le marchand de journaux… Tout cela pour se sentir bien : car j’emménage dans mes nouveaux bureaux. Je n’ai pas encore changé de travail mais seulement de lieu de travail, rien à voir : en résumé, les mêmes tronches dans des murs différents !
Evidement, rien ne s’est passé comme prévu : un embouteillage sur la place où je prends mon café m’a non seulement empêché de déguster le petit noir mais en plus, je me suis faite agresser par une vieille. Papi et Mamie allaient au marché, lorsqu’il croisèrent la route d’une jeune femme bien sous tout rapport coincée derrière une balayette de rues. Le vieux s’énerve, me klaxonne, plutôt cool de bon matin, je recule et le laisse passer. Et là, contre toute attente, Mamie descend de sa caisse à savon et m’agresse " quand on ne sait pas conduire, on prend une bicyclette ". Je n’en reviens pas. J’ose à peine un " mais pourquoi vous m’agressez ? ". Elle répète ses injures. Après tout, je suis moi aussi énervée, une sale journée m’attend alors autant que ce soit elle qui prenne, je lui hurle un " POUFFIASSE " et repart contente. Oui, je suis restée polie mais franche : un exemple de défense active.
Donc, pas de café, pas de magazine, le bonheur ! Je pénètre dans le nouveau saint des saints. Un long couloir beige, ça change du gris. A
nalyse de la situation.
Avantages :

  • un bureau pour moi toute seule, exit la saucisse qui ira pleurer ailleurs
  • Internet. Bonheur, joie, rayonnement sur terre, j’ai Internet, je suis soulagée, j’avais peur qu’avec la délocalisation je perde ce seul lien avec la vraie vie, oh public adoré, je vais pouvoir continuer mes digressions blogueuses, que je suis contente (oui, il m’en faut peu , je vous l’accorde)
  • une position de Vigie, je suis en bout de couloir, je vois donc arriver n’importe quel individu qui a l’outrecuidance de venir sans rendez-vous. La Mouette n’a qu’à bien se tenir, elle ne pourra pas faire d’entrée tonitruante dont elle a le secret. Je la tiens en joue prête à envoyer mes fulgurs aux poings dès la première velléité hostile. Quand à la Saucisse, positionnée dans le bureau à côté, je vais enfin pouvoir assouvir un vieux fantasme : le héler pour qu’il accoure à mon chevet. Je suis une garce, vous ne l’aviez pas deviné encore ! !
  • un chauffage personnel : fini d’attendre que Big Boss se gèle pour qu’on daigne nous allumer les chauffages, là, si je veux 35°, je pourrais. Sauf qu’avec le réchauffement de la planète, les gaz à effet de serre et tout le toutim, je pourrais évaluer ma propension à l’autorégulation thermique.
    Inconvénients :
  • c’est loin de Charlemagne, bouboubou
  • c’est loin de la cantine, à moi les bols de soupe Royco, les repas hyophilisés et autres cochonneries en tous genres (si un monsieur qui fait beaucoup de photos en couleurs, ne lisait pas ce blog, je dirais que pour compenser il y a un Mac Do à deux pas, mais non, je le dis pas !). Seul avantage, je vais pouvoir maigrir sans effort.
  • je me gare (enfin la voiture) dans un parking souterrain sordide, je me tape 10mn à pied dans un jardin où je risque l’étranglement à chaque coin de bosquet. Et ne me parlez pas de la joie du sport matinal. Que ce soit clair, je ne suis pas une sportive et arriver au travail dégoulinante de sueur, le déo au bord du suicide et la tronche à vrac, très peu pour moi.
  • J’ai la Mouette à deux bureaux du mien, la promiscuité avec les collègues est sidérante, il n’y a que deux WC …………………………………………………….
    Au secours, je ne veux pas rester. Quand au nouveau poste sur lequel je lorgne, il y a tellement de candidatures qu’ils présélectionnent. Non, c’est certain, quelqu’un me veut du mal.
    • lundi, octobre 03, 2005

      Conflit d’intérêt, bis repetita.

      Voilà, c’est comme cela avec les enfants, la planification relève de l’abstraction, car jamais rien n’est certain. Demain, j’avais prévu une petite matinée de magasinage comme disent les québécois, du léchage de vitrine pour ceux qui n’auraient pas saisi. Je me voyais déjà au café susnommé les chonchons, en hommage à la CSP ++++ qui en fréquente les chaises, moi je ne fais que de l’ethnologie sociale il va s’en dire. Puis, un petit tour à la boutique de broderie, puis à celle d’encadrement, la tournée des grands ducs de la parfaite « loisirs créatifs addict » en quelques sortes. Et pour finir, un petit restaurant avec mon Charlemagne.
      Mais voilà, la Bestiole est malade, elle a ramené de l’école une bonne gastro dont ce genre d’environnement a le secret. Nonobstant le fait que ce n'est pas rigolo pour elle, se pose alors la question de sa garde.
      Car ce mardi, mari et femme, époux et épouse, sont en grève. Pour ne pas choquer les âmes sensibles, je ne ferais pas le tour des revendications promptes à expliquer cette décision. Mais revenons à nos moutons. Qui dit grève, dit deux personnes à égalité devant l’absence d’obligations professionnelles, donc deux personnes aptes à prendre en charge l’enfant.
      Donc, on aurait pu imaginer une courte paille, une main innocente… Que nenni, les choses seraient trop simples si dans la balance il n’y avait THE Cause. Je m’explique, Charlemagne milite, oui, dans le genre militant syndicaliste, si vous voyez ce que je veux dire. Donc demain, inutile de dire qu’entre le shopping, la concession à la société de consommation, les dons au capitalisme et le défilé militant, les slogans anti de V, les merguez et les chants révolutionnaires, je ne fais pas le poids. Adieu, veaux, vaches et cochons, me voilà sacrifier sur l’autel de mes principes. Derrière un grand homme, il y a toujours une femme qui veille !

      dimanche, octobre 02, 2005

      Conflit d'intérêt

      A midi, nous étions à table - sans Charlemgane parti randonner - plus exactement à la fin du repas, lorsque je posa sur la table un paquet avec des gâteaux, 4 gâteaux : une tarte aux fraises, un petit russe, une tarte aux pommes et un éclair au caramel. Parfait, nous étions 3, il n’y aurait donc pas de problème de division des petits pains. La Bestiole savait déjà qu’elle voulait la tarte aux pommes pour pouvoir à sa guise manger les pommes et laisser la pâte.
      Les affaires se sont corsées lorsque Poulet fit son choix. Le vocabulaire de Poulet ne relevant pas encore du Littré, fut-ce dans sa forme compacte, il était possible de biaiser avec la bête. Et pour cause. « Caamel ». « Tu as dit quoi chéri ? Celui-là, la tarte aux fraises ? ». « Non caamel ». « Ah ! tu veux l’éclair au caramel. » « Non ». Oh, je le crois pas il veut le Petit Russe. Mais c’est pas possible c’est mon gâteau préféré, je lorgne dessus depuis hier soir, je sens déjà le sucre glace fondre dans ma bouche, la pâte à la nougatine légèrement résister sous la pression de mes mâchoires pour ensuite craquer au contact des dents. Non, je feins l’ignorance : « ah, mais l’éclair, tu le veux entier ou juste la moitié ». La Bestiole œuvre contre moi « mais , non il te dit qu’il veut l’autre, celui avec le sucre glace ». Pour sauver la face, je ne peux que faire l’imbécile « je n’avais pas compris, heureusement que tu es là, poupoule pour comprendre ce qu’il dit ». Les ignobles, ils se sont ligués.
      Poulet commence la mine réjouie à ingurgiter le gâteau, mon gâteau. Il suce d’abord tout le sucre glace, et attaque le cœur de crème au beurre. Je vacille, hésite entre la joie de la mère de voir son enfant repu de plaisir, et la frustration de la gourmande qui voit coup après coup disparaître l’objet de son désir. Et en plus, il sourit, je suis sûre qu’il sait, il me regarde en rigolant, je ne peux que lâcher un sourire crispé : « c’est bon poulet ? Mais, il est un peu gros ton gâteau, non ? ». « Non ». Vraiment, il est contre moi, ce n’est pas possible.
      Espérant, un revirement de situation, je joue les tentatrices « mais quelle est jolie cette tarte aux fraises, tu veux pas un morceau ? ». La Bestiole, qui doit avoir des dons de voyance me lâche « si tu la trouves si jolie pourquoi tu la manges pas, tu n’as pas pris de gâteau ». Et oui, j’espère encore des miettes du petit Russe qui diminue à vue d’œil. Quand gavé, le Poulet pose le gâteau avec un « veux plus » caractéristique, j’oscille à nouveau entre éducation (tu l’as commencé, tu le finis) et pragmatisme (les miettes c’est toujours mieux que rien).
      Que croyez-vous que je fis. Ben quoi, Dolto l’a toujours dit « il n’y a pas de mère parfaite ».