vendredi, décembre 30, 2005

Ce blog m'en veut

« Allo, Charlemagne, oui c’est moi, j’ai eu un accident ». « Quoi mais c’est pas possible, tu fais pas attention, voilà, la voiture a même pas quatre jours ».
C’est clair, Charlemagne est un homme. A quoi le mesure-t-on ? En matière de voiture, un homme ne pense pas avec sa tête. Comment en être si sûre ? Et bien, si tel était le cas, il y aurait des différences dans la réaction à l’annonce d’un emboutissage de voiture. Mais vu qu’ils doivent tous penser avec leur testostérone, ça donne pour TOUS, le même résultat : c’est forcément la faute de la femelle. Et en plus, comme la femelle est illettrée, l’agité du carafon rajoute « j’arrive pour le constat ». Ben voyons, c’est couru en plus je ne sais pas écrire quand à faire un schéma c’est carrément au-dessus de mes possibilités. « Bouges pas, il est fait le constat ». Non mais, on est majeure, depuis 1945 (merci mon général) !
Donc, il a, derechef, pris dans les dents un bien aimable « espèce de beauf, tu ferais mieux de commencer par me demander si je n’ai rien ». D’un coup, ça l’a calmé, car je pouvais hypothétiquement me trouver dans les petits bras musclés de deux pompiers. Oui, mais si tu parles, c’est que ça va ». Non, monsieur, parce que moi, je suis sensible donc même si j’étais au bord de l’amputation, j’aurais l’élégance de t’amener l’affaire sur du velours.
Là, pour faire oublier que le carrossier va bien devoir passer deux jours sur ladite voiture, il est nécessaire d’y aller sur le ton de « oh, j’ai eu si peur ». Parce que quand même dans l’affaire, j’ai un connard de débile mental qui n’a rien trouvé de mieux que de venir s’encastrer dans ma voiture alors que tranquillement j’avais pris ma demi journée, pour aller faire mes petites courses à Carrefour. Je me suis donc retrouvée pour la première fois de ma vie seule dans une voiture avec un type inconnu pour remplir un constat en me disant « je vais forcément faire une bourde ». C’est ce qui s’appelle bien finir l’année.
Je hais les hommes, je hais les bagnoles, je hais la testostérone, je n’aime que le Sun lavage et le Sun régénérant et certains devraient s’en faire des infusions, manière de se régénérer leur vision de la femme au volant.

jeudi, décembre 29, 2005

To be or not to be

Dois-je poser une après-midi de congés demain ? Voilà bien une question qui me trotte dans la tête depuis ce matin. Soyons pragmatique et efficace ! Mon Dieu, deviendrai-je tout à coup résolue et rationnelle ? Non, franchement c’est beaucoup trop.
Pour :
  • Fée du logis est en vacances. Et alors ? Grand bien lui fasse, la dame a besoin de repos. Oui, sauf que j’ai tellement clamé haut et fort que c’était une perle (très chiante la perle, mais efficace quand même), qu’elle a subi une légère inflation dans ses heures de travail. Elle ne cesse de prendre de nouveaux clients, quoique ce dernier nom ne doive pas prêter à confusion. Conclusion, elle est fatiguée et elle ne cesse de se mettre en congé. Cria cuerbos, vous connaissez la suite. Sauf que c’est totalement inapproprié, étant donné que je ne l’ai pas du tout élevée puisqu’elle pourrait être ma mère (oh, mon dieu, quelle idée !). Tout cela pour dire que ma maison ressemble à la forêt amazonienne après le passage d’une meute d’Orang-outan en rut. Et ce n’est pas la présence du père seul avec les deux moutards qui arrangera l’affaire. Ce n’est pas compliqué, je vais au lit tous les soirs à 21h30 pour ne pas avoir à surmonter mes crises d’angoisse ménagère.
  • J’ai un réveillon à préparer, j’ai fait un menu digne du Crillon (avant la 3ème voire la deuxième étoile, tout de même), menu que même sous la torture je ne donnerais pas, vu que les invités lisent ce fichu blog.
  • J’ai un cadeau "home made " à finir
  • Je suis censée faire une jupe vert anis pour ma bestiole adorée
  • Je dois aller faire les courses des ingrédients qui me font défaut.
  • Je pourrais passer déjeuner au Mac machin (mais ne le dites pas, on pourrait me le reprocher)

Contre :

  • Je vais passer mon aprèm à trimer comme une andouille pour un truc qui sera englouti en deux minutes par des zozos (oui, ben fallait pas dire que j’écrivais rien d’intéressant dans mon blog, en représailles, la clo elle s’y connaît !) qui ne se rendront même pas compte de la chance immense qu’ils ont à côtoyer un être aussi divin, aussi magnifique que moi. Ben, on est jamais mieux servie que par soi-même et ça colmatera les brèches d’un éventuel ratage qui n’est pas exclu, puisque du même coup je vais tester des nouveaux plats (hérésie culinaire) et du nouveau matériel (ma casserole en cuivre).
  • Il ne me reste quasiment plus de jours de congés et je devrais peut-être les garder pour des retours de forme post fêtes qui ne manqueront pas de venir puisque j’ai déjà des retours de forme inter-fêtes.
  • Je sens bien que Charlemagne en profitera pour me laisser les mouflets pour aller faire de la radio with his japonese people.
  • Je ne pourrais pas passer pour une héroïne des temps modernes si mon repas est un succès, car j’aurais en plus eu le temps de le faire. Remarquez, je peux jouer sur tous les tableaux, prendre ma ½ journée et dire que j’ai bossé. Oui, j’ai super mauvais esprit, mais est-ce vraiment une découverte ?

Je ne sais pas quoi faire.

mercredi, décembre 28, 2005

Les oeuvres de Popol

Savoir rester à sa place et être conscient de sa valeur est un concept qui échappe globalement à certains, voire même qui leur est totalement étranger.
Prenez Popol. Il est arrivé à la Firme très exactement en même temps que moi, enfin, non, plus exactement dans le service en même temps que ma modeste personne, parce que moi, j’avais déjà 5 ans d’ancienneté dans la boite.
Arrivés en même temps avec très exactement le même niveau scolaire, nous étions donc destinés à avoir un parcours juste similaire. Seulement voilà, j’avais oublié un détail, il possède un attribut qui me fait défaut et dans les négociations avec la Mouette, il faut croire que ce manque est à la limite de la faute professionnelle. Tout naturellement, ce sombre idiot à grand coup de léchage de pompe est parvenu très rapidement à une situation plus enviable que la mienne, vu qu’il a réussi à prendre au moins trois cloportes sous son aile.
Alors, là, j’arrête tout de suite, toutes les mauvaises langues qui ne manqueront pas de dire que je suis une tanche et que je fais passer un quelconque sexisme comme une des raisons de mon échec. Tout d’abord, je suis suffisamment féministe pour prétendre être traitée à l’égale de ces messieurs, sauf que la promotion " canapé à l’envers ", ça existe. De plus, je puis vous assurer, preuve à l’appui, que ce type est d’une incompétence crasse. D’ailleurs, il s’est aventuré deux ou trois fois à tenter de me mettre en difficulté devant la mouette, je ne sais pas pourquoi mais depuis, il passe très au large. Il faut dire que, adepte de l’action sournoise, je ne manque jamais une occasion de lui poser des questions somme toutes très perfides qui font en deux coups de cueillere à pot étalage de son manque de connaissance du sujet dont il se dit le spécialiste. Et n’est ce pas lui qui un jour est arrivé pour nous annoncer qu’il lui arrivait une " catastrophe " je cite la substantifique moelle : " ma femme attend encore un garçon, le deuxième, elle est désespérée, elle voulait une fille pour faire les boutiques". Il y a vraiment des baffes qui se perdent. Et la semaine dernière, il s’est pacsé pour, je vous le donne en mille, les impôts. Un grand romantique, donc ! Et en plus, il se remonte les jeans, à tel point qu’ils lui rentrent dans les fesses ! ! ! C’est pas dieu possible à notre époque.
Bon, toujours est-il que ce matin, il passe la tête dans l’encoignure de ma porte. Grrrrr. " Euh, la présentation, du 19, à 18h, moi, ça me va pas du tout ". Evidement, moi, ça me va super bien, j’ai que ça à faire un jeudi à 18h, banane. Oui et alors, que veux-tu que ça me fasse. " Non, parce que moi, je suis pas là, et je suis sensé présenté ". Ah, bon, tu es sensé présenter le travail de tes sbires, dans mon territoire, à moi, que je porte à bout de bras, ce territoire, qui est ma vie, ma foi, ma passion (euh, j’en fais un peu trop là). " Il faut changer la date. " Je ne le crois pas, je l’ai fait, je lui ai éclaté de rire au nez. Non, mais tu rigoles mon coco, on va changer la date choisie par grand Manitou 1 (l’élu) et par Lustucru (le gros PDG) pour que tu puisses faire ton mariole. Non, mais ce type est d’un présomptueux, moi, même dans mes rêves mégalomaniaques les plus fous (et dieu sait si j’en ai), je n’aurais jamais envisagé dire un mot en public vu que c’est toujours la Mouette qui fait sa maligne devant les élus. Et lui, la bouche en cœur, il demande à changer la date parce qu’il a… Il a quoi d’ailleurs ? " Ma femme travaille et je dois récupérer les enfants ". Oh, je sens monter en moi une onde de plaisir voluptueux. Je savoure ma vengeance. Cet espèce d’idiot qui prend un malin plaisir à revenir les jours de RTT, à finir à pas d’heures alors que les autres se cassent pour aller chercher leur marmaille et bien là, il ne peut pas y être pour cause de garde chiourme. Mais que la vie est bien faite, finalement !

mardi, décembre 27, 2005

Sacré Père Noël

Bon alors, qu’est-ce que j’ai eu pour Noël ? Je ne ferais pas la liste des généreux donateurs, parce que globalement, ça devrait vous faire ni chaud ni froid.

  • une casserole en cuivre pour faire des sauces. Oui, je l’ai enfin mon ustensile en cuivre pour faire ma maligne sur mon fourneau. Sauf que j’ai réfléchi après qu’il faudrait pas que ça fasse exploser ma plaque en verre, la chaleur douce du cuivre. A suivre. Peut-être aurons-nous un épilogue : " changer de plaque de cuisson ". Mais elle est belle, avec couvercle. Reste plus qu’à trouver la recette ad hoc pour le réveillon.
  • un bon " monétaire " pour acheter un … lave vaisselle. Oui, public en folie, vous avez bien lu, Clothilde a fini de se laver les idées au Palmolive. Il va falloir qu’elles se fassent shampouiner au Somat ! Hier, nous avons donc pris la poudre d’escampette Charlemagne et moi, pour aller choisir the futur prochain imminent lave-idées intégrable. Il est réservé, reste plus qu’à trouver le plombier pour le placer. Dire que j’attends le nirvana de l’avenir de la femme est un léger euphémisme. Je vais enfin pouvoir avoir des mains de rêve.
  • Un carnet à idées, rose, parce que je suis une fille, avec un élastique parce qu’il débordera vite.
  • Un livre de cuisine de Sophie Dudemaine : "Les tartes et les salades". Y a des idées en pagaille. Une question pourtant : pourquoi cette dinde blonde fait-elle la pub pour tout un tas de produits dans son bouquin ?! On le paie pas assez cher qu’elle ait besoin de sponsors. Limite, limite, mais ça ne m’empêchera pas de faire sa tarte au camembert.
  • Des jeux de grattage, rien à voir avec une activité pornographique, quoique, quoique ! Résultat 0 euro. Malheureuse au jeu, heureuse …
  • Un grille-pain, multifonction. Beau et efficace, le dernier avait cédé contre les assauts répétés d’une souris, qui a absolument tenu à se suicider dedans, mais avant la garce a bouffé tous les fils.
  • Des gants en laine, des collants de fille, des chocolats, du thé, des sourires, de la joie, un vrai Noël comme je les aime … finalement !
I am a working girl, today. Grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr

samedi, décembre 24, 2005

JOYEUX NOËL

Clothilde, Charlemagne, la Bestiole et le Poulet
vous souhaitent
un Joyeux Noël aux mille lumières.

vendredi, décembre 23, 2005

Prudence et tempérance


Noël sera blanc, de glace. Plus qu'un jour avant le Père Noël, La Bestiole a piqué toutes les carottes de la maison au cas où les rênes auraient un creux. Et ça bouffe un rêne, surtout quand ça vient de se taper un aller simple Pôle nord-Sud ouest de la France en une traite, faudrait pas qu'ils me fassent une syncope devant la porte, les rênes.
Et franchement, je ne me vois pas convier le Père Noël à dormir le temps que ses rênes reprennent des forces, non, non, chacun chez soi. Et puis je suis sûre qu'il sent la naphtaline et l'eau de Cologne, c'est couru d'avance. Bon, sur ce, je vais ramasser le foin, on n'est jamais trop prudent avec ces bestioles !

jeudi, décembre 22, 2005

La preuve par l'image


Il y a manifestement dans cette maison, une souris qui se moque éhontément de moi. La preuve.

La garce grignote la fraise Tagada, je leur soigne leur dernier repas quand même, mais ne plie pas. Je l'aurais !!

mardi, décembre 20, 2005

Journée de filles

La Bestiole et maman avaient laissé le Poulet, rétabli, sous bonne garde, chez Papi et Mamie, genre restaurant trois étoiles au guide Michelin des Petits enfants, il est d'ailleurs revenu le ventre rebondi !
Nous étions donc entre filles pour aller à la découverte de Toulouse et oui, il a fallu attendre 6 ans pour que la Bestiole fasse ses premiers pas de consommatrice dans la grande ville. Non, que nous appartenions à une communauté Amish, mais simplement, je ne suis pas certaine qu'avant 5 ans faire 50km pour aller dans un lieu où tout est trop grand, trop pollué, trop "pour les adultes" participent à l'épanouissement nécessaire de l'enfant.
D'ailleurs, pour sa première fois, la Bestiole était épatée, contente et complice aussi de sa maman et ça s'est plutôt nouveau pour moi. Nous nous sommes régalées, elle a choisi deux tissus pour une jupe et une robe chez Bouchara. N'ayant pas de patron pour la jupe, elle m'a proposé de : "moi, si j'avais une fille, je prendrais le tissu, je ferais un rond avec un trou au milieu, voilà, j'aurais une jupe". Je pense que je vais réfléchir avant de tailler le rond en question. On a choisi une nappe noélisante (même si plus la date arrive, plus j'ai des envies de partir au bout du monde). Nous avons mangé avec Mr Charlemagne dans une brasserie qui me fait penser, à chacune de nos visites, au film que j'aime par-dessus tout, "Garçons", avec Montand et Villeret, un tel moment de tendresse amère. Nous étions comme des coqs en pâte. La Bestiole est repartie, épuisée, mais comblée avec une dernière vue depuis le 5ème étage de notre parking sur les toits de la ville rose.


lundi, décembre 19, 2005

Info du jour

Vacances : premier vrai jour

Oui, je vous fais grâce du week-end qui en théorie n'est pas encore à comptabiliser dans les vacances, oui, parce qu'au point de non-retour dans lequel je ne vais pas tarder de trépasser, je compte.
5h00 du matin : le Poulet se réveille avec une gastro. Et gloups sur maman !
7h30 du matin : Charlemagne part au travail, le Poulet ne veut plus dormir, la Bestiole déboule dans la chambre. Peut-on considérer cela comme une grasse matinée : c'est toujours 1/2 heure de gagné sur l'ordinaire.
13h00 : Arrivée du médecin remplaçant de notre vrai médecin de campagne qui a eu l'outrecuidance de prendre des vacances. Il y en a certains qui crachent facilement sur leur statut de héros des temps modernes, je trouve. Le nouveau pointe le bout de son nez, rum rum, c'est pas sur lui que je fantasmerais ! Genre laideron, pas aimable du tout. A croire que de venir soigner les bouseux, ça rend pas beau. Et alors, quand j'ai osé lui parler de mes méthodes, mix parfait entre allopathie et homéopathie, il m'a copieusement regardé comme s'il voyait une extraterrestre en botte en caoutchouc.
14h40 : Le fer à repasser en main, une montagne de linge à gravir, le téléphone sonne. La saucisse au bout du fil "et oui, je te dérange le premier jour, mais je cherche des adresses". Ne pas s'énerver, ne pas lui dire que j'avais prévenu que l'on règlerait le truc à mon retour dans très exactement 7 jours, et là, je compte les jours feriés.
Pourquoi ai-je toujours des vacances de m ?!

vendredi, décembre 16, 2005

Je suis en vacances... dans 20 minutes

Narcissique's bilan

Ce que je n’aurais pas fait en 2005 :
  • je ne serais pas allé en Turquie pour cause de charge de famille. Mais j’aurais rêvé la Turquie
  • je n’aurais pas changé de boulot parce que décidément, j’en suis certaine, je suis la reine des coups fumants qui m’asphyxient plus qu’ils ne me sauvent.
  • Je n’aurais pas divorcé malgré 1 mois avec des sacs poubelle aux pieds, une broncho-pneumonie, une grippe et deux gastro. Il y a vraiment des saintes sur cette terre.
  • Je n’aurais pas fini ce psgsgtlm de gîte mais j’aurais lourdé le maître d’œuvre et le maçon.
  • Je n’aurais pas appris à tricoter même si j’en crève d’envie
  • Je ne serais pas allé manger dans un restaurant "une étoile" parce que le poisson rouge au grand nez est un dégonflé et qu’il veut même pas braver mon mari pour m’y amener.
  • Je n’aurais pas appris à articuler deux mots chez le docteur sans me dire, là dans ma tête " j’ai l’air bête, j’ai l’air bête "
  • Je n’aurais pas dit à tous les lecteurs de ce blog que vos passages, et vos commentaires me touchent toujours. C’est malin, je suis émue !
  • Je n’aurais pas changé de conviction politique.

Ce que j’aurais fait en 2005 :

  • j’aurais vieilli et franchement, il va falloir que ça s’arrête cette histoire parce que ça ne va pas du tout. Je ne me vois pas dans 20 ans, non, non et non, je ne veux pas vieillir. Je laisse cela à d’autres
  • j’aurais continué de me ronger les ongles. Je ne pourrais même pas me mettre du vernis à Noël, et pourtant j’y ai crû, mais c’est trop bon.
  • J’aurais commencé un blog
  • J'aurais gagné 4.52 euros au Tiercé
  • J’aurais réussi à mater la Mouette. Elle la ramène plus, pire, elle me demande conseil. Vives- moi.
  • J’aurais réussi à accepter l’inacceptable : je ne serais jamais blonde avec une peau diaphane, en un mot, je ne serais jamais belle.
  • J’aurais appris à utiliser MSN

Mais que me reste-t-il pour 2006 ?

jeudi, décembre 15, 2005

Je suis en train d’atteindre le stade suprême de la transformation d’un être normal en une espèce de truc informe qui se vautre sur le bureau pour ranger ses papiers et qui ne pense qu’à une chose : se barrer. Et dire que je travaille encore demain.
Je pense que je deviens complètement débile. J’ai passé la matinée à maltraiter la saucisse qui a sué sang et eaux à faire les cent pas entre son bureau et le mien pour que je lui donne les instructions pour surmonter mon absence. J’ai l’impression de partir pour un voyage en Sibérie.
Je classe, j’ordonne tout, faut dire que j’avais atteint le tréfonds du bordel. Des papiers partout. Moi en fait, je suis comme cela, je suis quelqu’un de potentiellement ordonné, c’est à dire qu’en temps normal, je range au fur et à mesure. Et puis, par moment, j’ai besoin de tendresse, de me sentir rassurée par mes papiers, par mes dossiers, et je les laisse monter autour de moi comme autant de citadelles protectrices. Je me complais alors dans une pagaille manifeste, dont je me réjouis jour après jour. Parce que je sais qu’à un certain moment, il faudra ranger et là le mythe de la purification par le mouvement se met en branle, le bureau peu à peu réapparaît sous les assauts du rangement vertical et je respire à nouveau, je me plais à me satisfaire du devoir accompli. Je me félicite. Vous doutiez encore de ma santé mentale, ne doutez plus !
Donc, ce matin, j’ai expédié les affaires courantes, transmis mon savoir à la Saucisse qui n’en pouvait plus à l’idée de se retrouver seul une semaine : " mais je pourrais t’appeler chez toi ? ".
Pour ceux qui pensent encore que je suis pédégère d’une firme multinationale, je les rassure, je ne suis rien ou presque, simple cadre anonyme dans la fonction publique. Mais la saucisse est de la trempe de ceux qui se noient dans un verre d’eau. Quand on lui pose une question, sa seule est réponse est " il faut que je vois avec Clothilde ". Non que mon intelligence soit nettement supérieure à la moyenne, simplement son courage est inférieur à la moyenne. Remarquez, ça me donne parfois l’impression d’être quelqu’un, je peux au moins le remercier pour cela. Là, le pauvre gars va passer la pire semaine de son existence même s’il m’a dit un très encourageant " remarques, avant Noël, c’est calme d’habitude ". Ce qui en langage clair, veut dire qu’il n’aura pas à m’appeler à la maison pour résoudre son problème qui pour un individu normal se résumerait à une simple prise de décision. Mais n’est pas la saucisse qui veut.
Allez j’y retourne et demain, ce sera " de bon matin, j’ai rencontré le train de trois grands rois qui partaient en voyage… ".

mardi, décembre 13, 2005

La crise des 4 ans

Moi, je dis qu’il y a vraiment des gens qui ont mauvais esprit. Tenez par exemple, prenez ma machine à café. A-t-on l’idée saugrenue de tomber en rade 10 jours avant Noël ? Comme si on avait que cela à acheter en ce moment ! Est-ce dieu humain ? Cette vieille couenne n’en fait qu’à sa tête, enfin, plus beaucoup vue qu’elle n’a plus un ressort qui fonctionne.
Nous sommes mariés, Charlemagne et moi depuis 8 ans, nous vivons donc ensemble depuis 8 ans : et oui, nous faisons dans le traditionnel, nous (enfin, le premier qui dit qu’on vivait ensemble avant va passer un mauvais quart d’heure. Non mais, on ne s’est pas planqué pendant deux ans dans un obscur appart toulousain, pour se faire dénoncer par le premier venu. Païen, va !). Et quand en plus, vous saurez que j’ai passé ma première nuit dans ma maison avec mamour, le jour où Lady Di a loupé son virage, vous imaginez le conte de fée, rooooouu, non en fait, c’est con comme la lune, ce que je viens de dire.
Bon, tout ça pour dire que nous en sommes à notre deuxième machine à café, la première made in liste de mariage (4 ans et reset), la deuxième payée avec nos économies (3 ans et demi et reset). Donc manifestement, il y a un problème : existerait-il une crise des 4 ans chez les machines à café ? Je n’en sais rien car même le prix ne fait quelque chose à l’affaire : elles ne tiennent pas le choc.
Donc, cette fois-ci, j’ai souhaité appliquer ce qui désormais guide ma vie " la rationalité ". Oui, me connaissant, on peut supposer que l’adjectif " rationnel " me va aussi bien que des bretelles à un crapaud, mais je cultive, je bosse moi pour le mieux de la famille, le meilleur de l’humanité. Rien que ça, et ben oui, on a les ambitions que l’on peut !
Inutile de courir chez le premier carrefour venu pour acheter une nouvelle machine à expresso. Première démarche : étude des besoins. " Chéri, aujourd’hui, tu comptes le nombre de café que tu bois ". Inconsciemment, je me suis dite que le suicide prématuré des cafetières trouvait certainement là sa source. Samedi soir, le verdict est tombé. Clothilde : 2. Charlemagne 10. Ah ! quand même. Bon, va falloir taper dans le semi-professionnel alors. Non, parce que c’est couru d’avance, la cafetière pour la ménagère de moins de 50 ans ne tiendra jamais le choc, faut pas s’étonner qu’elle finisse épave au bout de 4 ans.
Et moi, qui rêve de la dernière Nespresso pour enfin boire du café qui ressemble à du café.
Donc, là depuis deux jours, je travaille Charlemagne avec un marché en main :

  • tu continues de te droguer au petit noir et on rachète une machine de base qui finira mal dans les 4 ans
  • tu modères ta consommation et on se paie une rutilante Nespresso, on boit enfin du bon café et on devient des clients captifs de la plus grande arnaque commerciale du siècle : les seules machines à café dont on ne trouve pas les dosettes dans tous les bleds de France (trop fort) mais uniquement sur Internet.
    Verdict dans quelques jours : il réfléchit !

lundi, décembre 12, 2005

J-5

Dredi à 17h00, les 00 sont super méga importants, je suis en VACANCES.
YOUPI, je vais attendre le vieux barbu de pied ferme et je vais pouvoir :
- préparer les cadeaux de Noel : deux virées à Toulouse, une avec la Bestiole, entre filles et une seule (ou avec le poisson rouge au grand nez s'il le veut bien, allez, je le vaux bien, steplait) + quelques heures dans mon antre pour les finitions des "made in home"
- faire une vraie déco de Noel pour gagner le concours des maisons décorées. Je peux toujours rêver que la grâce touche le jury. Ceci explique la phrase qui précède : le poisson rouge au grand nez en est (du jury), je compte bien le vampiriser à coup de petit chocolat chez les chonchons. Règle numéro 1 d'un concours : amadouer le jury. Seul problème, personne ne lit Marie-Claire idées. Zut , ils comprennent rien à mes concepts. Une année, j'ai fait une couronne avec des boules de coton à démaquiller, pfeuu, fiasco générallissime.
- concocter des gâteaux (merci la grenouille pour les recettes), des elixirs d'amour et d'amitié
- dormir
- allumer le four de boulanger qui se trouve dans la cheminée de la cuisine et y faire des croustades, des pâtes feuilletées (ma dernière marrotte) et peut-être un chapon.
Euphorique la Clothilde en ce moment. EUPHORIQUE. Pourvu que ça dure !!!

jeudi, décembre 08, 2005

Influenza

Je pose une question simple : pourquoi est-ce toujours les mêmes qui sont malades ?
Bon, la bête est au plus mal, personnellement, je cours dans tous les sens et ce n’est pas qu’une image. Parce qu’évidemment quand je viens juste de descendre de l’étage pour aller chercher le pot pour le pipi du poulet, qui me hèle, pour lui monter ses médicaments ? Ce n’est pas compliqué, il a toujours besoin de moi quand je suis à l’opposé de son mouroir. Et en plus, je suis suffisamment bonne pour toujours répondre avec le sourire, genre " la clinique de la forêt noire ". Oui, oui, je suis une bonne infirmière, je lui fais même des trucs qu’il aime pour manger. Mais, si, je vous assure, je suis même capable de cela.
Pourtant, loin de moi l’idée d’ouvrir une maison de convalescence, entre nous, je lui donne jusqu’à demain, après c’est " the retour of the big mégère ". Et que ceux qui me disent que c’est 5 jours pour une grippe, vienne donc à la maison assurer l’intendance, je n’y vois aucun inconvénient.
Alors, oui, on se gausse sur ma mauvaise hygiène de vie : tu manges n’importe quoi, tu ne manges pas assez. Et bien, peut-être mais ma dernière grippe remonte à quand j’étais au lycée. C’est dire. Bon, allez, je prends des forces et à 17h, j’y retourne.

mercredi, décembre 07, 2005

Message : "Le cochon est dans le maïs"
Je répète "le cochon est dans le maïs".
Je demande l'asile politique.

mardi, décembre 06, 2005

Première nationale ?

D’abord, il y a eu un coup de fil vers 16h : « c’est moi, ça va pas du tout ». Ah bon ? « je me sens vraiment pas bien, je crois que j’ai attrapé un virus ». Effectivement, ça ne doit pas aller du tout pour en arriver à dire « attraper quelque chose » il faut vraiment que ce soit grave. Car chez nous, on n’attrape pas, tout au plus contracte-t-on une maladie.
Deux heures plus tard, l’homme pénètre dans la maison. Et les affaires se corsent. Tout d’abord, la mise en quarantaine. Non, je ne suis pas assez vilaine pour forcer mon époux à s’expatrier au fond du jardin, mais c’est lui qui veut « éviter de contaminer » toute la maison. Alors là, mon coco, je te rassure, si ce n'est pas déjà fait, on aura de la chance mais entre nous, dans la famille, il n’y en a qu’un qui :
- a été opéré d’une appendicite aigue, 3 semaines avant mon accouchement, ça c’était un bon gros complexe du kangourou
- a eu une grippe en plein mois d’août avec pneumopathie, parce que Charlemagne ne fait jamais les choses à moitié
- a passé un mois avec des sacs poubelle aux pieds sur la plage pour cause de brûlures au 3eme degré
- a contracté une sinusite surinfectée en chassant le cathare dans les catacombes du gîte…
J’en passe et certainement des meilleures. Sans parler du vaste coté hypocondriaque du type. Aujourd’hui, s’il passe la nuit, on aura de la chance, vu l’état dans lequel il se trouve (état ressenti et non véritable, il va s’en dire !). Je peux lui faire signer tout ce que je veux : il est totalement anéanti. D’ailleurs, il ne parle pas, il geint, il ne mange pas, il sussotte, il ne voit pas le médecin, il le devine, lui parle comme si sa dernière heure était venue.
Oui, et bien, moi, ça ne va pas m’empêcher de m’avaler une pile de repassage, de regarder Nigella à la télé et de me bidonner avec Sister Jane et le poisson rouge au grand nez sur la nouvelle du jour « nous avons la première grippe du canton ». Yessss.

lundi, décembre 05, 2005

Le vieux monsieur

A ceux qui en douteraient encore, je l’annonce solennellement, je suis la reine des contradictions, des allées et retours, des "j’aime /j’aime plus ". Je n’ai de constance que celle d’être inconstante et finalement je me dis qu’au moins, ça évite de devenir obtuse, voire carrément bornée.
Donc, hier soir, à l’issue d’une journée éprouvante où le sieur Viriato a eu l’outrecuidance de mener ma petite famille dans un haut lieu de perdition, lupanar zoologique : une animalerie. Je me suis donc retrouvée avec deux poissons rouges : Viriato, tu viendras expliquer aux enfants pourquoi le poisson nous montre son ventre au bout de trois jours, car c’est inévitablement comme cela que ça finit. Et le plus triste, c’est que les enfants, piètres individus n’en déduiront qu’un minable " y a qu’à en acheter un autre ". Sadiques, va ! Même pas le respect de la vie animale. Dans le dit-lieu, il y avait même un vivarium avec des serpents et des lézards, en fait, je parle sans savoir car vous ne pensez tout de même pas que j’y ai mis les pieds. C’est pas compliqué, rien que d’y penser, j’avais des frissons partout, comme une andouille, je n’arrêtais pas de regarder par terre au cas où une de ces bestioles sataniques se serait faite la malle. Sur les cages des oiseaux, il était inscrit " Attention, les animaux peuvent s’échapper ", et oui, et alors pourquoi pas les serpents. Remarquez bien, je n’ai pas été dégue, parce qu’il me suffisait d’un mot pour que la glorieuse idée de Viriato ne tombât à l’eau, du genre un bien vicieux : " une animalerie ? ah et la grippe aviaire, vous y pensez ". Le Charlemagne devait vraiment être crevé car il n’y a même pas songé. Zut alors !
Tout ça pour dire qu’à 23 h, j’ai enfin réussi à me coucher avec un livre sous les yeux, celui-ci. Et je me suis alors rappelé tout ce que j’aimais dans Noël :
  • les pas dans l’escalier et l’arrivée dans la salle à manger avec sister Jane et les paquets qui nous attendaient
  • le feu dans la cheminée que Papoum allumait juste après
  • les couvercles des coquilles d’huîtres dépiautés aux cotés de papoum, devant l’évier
  • le repas toujours somptueux avec les premières mandarines et des dattes, puis des litchees
  • les grandes vitres de la salle de classe avec les décorations en papier découpé
  • les petits objets qui pendaient partout dans l’école
  • les gros nuages si caractéristiques et si espérés que l’on voyait monter par l’ouest et qui déversaient leurs flocons de neige
  • les cristaux de glace que l’on étudiait sur le grand tableau noir
  • et les chansons que l’on reprenait et qui inévitablement me donnaient envie de pleurer : " Sur le long chemin, Tout blanc de neige blanche, Un vieux monsieur s'avance, Avec sa canne dans la main. Et tout là-haut le vent, Qui siffle dans les branches, Lui souffle la romance, Qu'il chantait petit enfant : Vive le vent, vive le vent, Vive le vent d'hiver, Qui s'en va sifflant, soufflant, Dans les grands sapins verts... ,Oh ! Vive le temps, vive le temps, Vive le temps d'hiver, Boule de neige et Jour de l’An, Et bonne année grand-mère... "

Mes enfants auront-ils d’aussi bons souvenirs en tête dans 30 ans ?

vendredi, décembre 02, 2005

Je positive...

Je dois faire mon mea culpa. Pendant des années, je me suis refusée à suivre les préceptes de Charlemagne. J’étais obstinément contre le fait de faire les courses en grande quantité. Tout au plus prenais-je de quoi réaliser les repas de la semaine. Inévitablement, il suffisait d’un grignotage intempestif, d’un repas improvisé pour que ma belle horlogerie familiale se grippe et que je sois mise au pilori pour cause de famine généralisée. Puis, j’ai concédé le fait de faire quelques réserves, rien que le mot me fait horreur. Je m’y refusais car la peur de manquer m’est étrangère, pire, je la réfute comme une vieille survivance des temps difficiles que personne de ma génération n’a connu. Que je sache, certes Charlemagne date mais en 40, il n’était même pas à l’état de projet, vu que son papa n’était pas né !
Donc, tous les samedis matins, direction, le marché pour les légumes et la viande et le samedi après-midi, supermarché de notre bonne ville voisine pour tout le reste. Et à chaque fois, il me faut traîner les enfants qui détestent ce genre d’exercice. En plus, il ne faut pas me demander de prévoir les menus à l’avance, je déteste, ça me donne une impression d’être installée dans un truc répétitif que j’exècre. Mais voilà, sans trop de réserves et avec une imagination de bigorneau, les repas tournent vite au n’importe quoi.
Depuis la semaine dernière, j’ai donc décidé de changer mon fusil d’épaule. Je ne touche pas au marché, c’est trop bien, comme dit la Bestiole, le petit café en famille, le tiercé, mes commerçants… Par contre, exit le supermarché une fois par semaine, je ne peux plus, le cheveux en bataille, le poulet qui s’ennuie, la Bestiole qui râle, les courses à ranger à la va-vite avant l’arrivée des poissons rouges pour l’institution du samedi soir. STOP ! Dans la vie, il faut savoir se remettre en question (c’est pour cela que chaque année, on part en vacances au même endroit, on mange dans le même restaurant), le changement et moi c’est comme le cachalot et le cheval, on a rien en commun.
Donc, voilà ma future nouvelle organisation (entre nous, je comprends tout à fait que certains désertent ce post, si ce n’est déjà fait ! Ce qui suit et ce qui précède n’a strictement aucun intérêt hormis d’être le témoignage d’une coulure de pizza du vendredi) :
  • un vendredi sur deux : courses toute seule à Carrefour. Un petit café pour commencer puis chariot. Oui, mais il va donc falloir que je devienne organisée, à moi, les vraies listes, les vrais stocks (grrr, deviendrait-on une vraie famille ?)
  • une fois par mois, livraison at home de surgelés. Oui, je verse carrément dans la ménagère de moins de 50 ans, mais ras-le bol de rentrer rapido du supermarché pour éviter de rompre la chaîne du froid, et entre nous j’ai bien du y mettre un coup de hache une bonne dizaine de fois à la dite chaîne. J’ai commandé mes produits hier soir sur Internet et on me livre à la maison. Ce n’est pas beau ça.

Bon, et bien, vous vous en moquez mais je suis contente. Me voilà enfin une vraie mère de famille ORGANISEE !

jeudi, décembre 01, 2005

L'épreuve des faits

Quand je dis que je subis le temps et ses affres, nous sommes bien loin d’une vue de l’esprit ou d’une exagération égocentrique.
Matin
Réunion sur la mise en place d’un label agricole. Nous étions deux pauvres femmes contre trois hommes et dire que la profession agricole est machiste relève à n’en pas douter de l’enfoncement de portes ouvertes. Ce n’est pas difficile, j’ai bien mis deux ans avant d’avoir voix au chapitre. Et puis, un jour, j’ai trouvé la solution : diviser pour mieux régner. Depuis, j’ai une paix royale et cerise sur le gâteau, je parviens même à faire entendre ma vision des choses. Comment : je laisse les autres dans le doute, ils ne savent jamais qui je vais soutenir et ainsi, je ne peux être contrer par personne puisque que je suis un ennemi en même temps qu’un allié potentiel. Chouette, non ? Hier matin, la discussion a été âpre, envenimée par moment. Tout ça pour dire que je suis ressortie de là, lessivée, il était 12h30 et il me fallait être à Toulouse à 13h30 pétantes. Il me restait donc 1heure pour faire 50 km et manger. J’ai fini avec une salade chinoise, avalée dans le bureau.

Après midi.
  • J’avais à faire :
    un rapport sur un projet pour présenter à Big Boss et une note sur un compte-rendu de réunion. J’ai mis la mouette KO, pour elle qui parvient à peine à donner du sens à deux mots alignés sur une page, elle ne fait pas un pli dans ce genre d’exercice et je dois bien avouer que je profite de ma position de dos argenté de la plume administrative. D’ailleurs, elle ne lutte plus, elle finit toujours ses phrases par " oui, bon, tu sais mieux que moi ". Oh, oui répète, je sens monter en moi une onde de jubilation narcissique.
  • Un tract pour la CGT. J’en vois certains qui pouffent de rire, d’autres qui étranglent un éclair d’effroi au fond de la gorge. Oui, je vous l’ai déjà " avoué ", Charlemagne est à la CGT. Non, il ne sent pas la merguez tous les jours, mais il est tout de même dans la lutte. Notez bien comme je manie bien leur verbiage, vu que je suis son nègre. La petite histoire ne dit pas si ses camarades le savent ou s’il se targue de torcher les tracts sur un coin de table, tout seul comme un grand. Mais bon. L’essentiel, c’est que personnellement, je me régale. Les envolées lyriques, le patron au pilori, le soulèvement des masses. Si vous entendez dire que Toulouse a voté la grève générale, l’instauration de la dictature du prolétariat. Dites-vous que la camarade Clothilde est dans le coup.

A 17 h, retour à la maison. Sur l’autoroute, coincée derrière un camion, évidemment, ça ne change pas, un coup de klaxon de la jeune mère de famille me sort de ma torpeur matinée de pseudo honte. Et moi qui espérais passer incognito. Enfin, j’ai au moins évité Sister Jane et le poisson rouge aux grands pieds, qui eux, se MOQUENT.

17h45. Passage chez la voisine pour récupérer trois lapins… morts. Avec seulement, une salade, fut-elle chinoise dans le ventre, j’ai bien failli passer l’arme à gauche, mais, je suis forte.

18h15. Et oui, la voisine est bavarde. Arrivée à la maison en même temps que Charlemagne et les bestiaux, les bras chargés de sapins en plastique. Ne pas dire que c’est kitsch, que c’est moche, non, je suis zen, j’aime tout le monde et tout est génial. Et puis finalement, c'est 15 € d’économisés pour les 10 prochaines années. Excitation des enfants, tranchage de lapin pour souper et ouverture de lettres de mes lilootes adorées. Enfin, un truc agréable.
Je passe sous silence, le bain, le couchage (épique) des moutards.

21 h. réunion pour l’organisation du concours annuel de cassoulet. Alors, on a un panel de tous les genres : la Ténardière pragmatique, le rigolard (toujours prêt pour un bon mot), l’obtus (celui-là, c’est pas compliqué il est contre tout), le fumeux gentil (des idées comme s’il en pleuvait, en triant un peu on peut en faire quelque chose).

23h. Au lit. Et dire que c’est presque une journée ordinaire.