lundi, avril 25, 2005

La punition serait-elle terminée ?

Il est apparu, grand, une vraie stature, au coin du salon, et tout de suite, je me suis dit que ma vie reprenait, que j'allais enfin savoir de quoi mon demain serait fait. Finies les incertitudes, les craintes, il était révenu et ma vie allait reprendre là où elle s'était arrêtée un certain 21 avril. Jospin est apparu au coin de mon écran de télévision et c'est une vision bizarre, un peu luaniare pour tout dire. On se demande si pendant tout ce temps, le temps justement n'était pas suspendu comme des enfants punis qui attendent que les parents aient fini de nous en vouloir. Car voilà, même si nous sommes un certain nombre à n'avoir rien à nous reprocher, à avoir fait notre devoir envers lui, on ne peut que regretter de n'avoir pas convaincu les autres, des amis pour la plupart, des proches même que d'autres partis ont trop tenté ce 21 avril- là. Et comme on a regretté de lui avoir fait ça à lui, à lui que l'on percevait comme le plus intègre de tous, celui qui allait rabibocher la gauche et le pouvoir, un vrai pouvoir, pas de monarque, mais une véritable émanation du peuple. Ce Jospin-là, cette chance-ci, on lui avait claqué la porte au nez et on s'en voulait. Il nous a puni en nous mettant face à nos réalités, en nous prenant pour les adultes que la plupart n'avait pas été. Comme un parent déçu de ces enfants, il les avait planté en plein milieu du magasin de jouet pour que chacun choisisse et aille jusqu'au bout de ces contradictions. Et quel bout, quel enfer, même, voter Chirac. Voilà ce que l'on a gagné à jouer aux cons, aux plus à gauche que Jospin. Plus à gauche de Jospin, cette année 2002 il y eut Chirac !!!! Et puis, hier, il est revenu. J'ai eu peur de ce retour, peur qu'il soit brocardé, humilié encore une fois. Et pourquoi peur au fait ? Peur, parce que cet homme-là est quelqu'un en qui je crois vraiment, quelqu'un en qui j'aimerai donner ma confiance sans avoir jamais à la lui reprendre. Il n'est pas plaintif, il ne craint pas de dire, il assume, il est quelqu'un, une voix, une présence, une stature, une vraie. ET après, jusqu'où cette réappropriation de la pensée et de la situation par l'homme ? Il dit de voter "oui", que faire ? L'écouter et réfléchir avec lui avant de se prononcer ? Mais que sa présence est réconfortante, juste tutélaire. En demande-t-il autant ?