mercredi, mai 04, 2005

Il y a des matins

où l'on a vraiment l'impression d'être prise au mieux pour une conne au pire une bonne poire. Tombée du lit à 7 heures pour pouvoir être à l'heure à la réunion avec la Directrice, cette espèce de nabot en jupon qui me sert de supérieur hiérarchique. Petit déjeuner à 8 heures à la cafétéria de la firme, un petit plaisir, pas si sûr à voir la tête de tous ceux qui me servent de collègues, cela saperait le moral d'un million de shootés à la pillule qui fait rire. Et puis, il faut bien se résoudre à aller en réunion, seule face à face avec cette figure de tanche qui se prend pour quelqu'un d'important parce que le boss cherchait la plus insipide et stupide possible et que c'est tombé sur elle. La pauvre, je ne sais s'il faut pleurer sur son sort de chèvre attachée au poteau ou lui gueuler à la tête que ce n'est pas parce qu'elle est humiliée dix fois par jour qu'elle doit faire mordre la poussière aux autres.
Et c'est reparti les considérations sur la saucisse qui ne fout rien et que je gère mal. Mais allez manager un fonctionnaire de 30 ans qui a eu son petit concours et qui se dit que sa carrière est finie, derrière son bureau, bien pénard jusqu'à la fin de ses jours professionnels. Allez lui expliquer sa force d'inertie, sa mauvaise volonté et son statut de victime permanente de la hiérarchie. Mais de cela elle se moque bien, pourvue qu'il y ait une coupable, la coupable idéale, pas le fonctionnaire qui fout rien, non l'autre, celle qui essaie de le bouger, moi en l'occurence.
Et puis, ras le bol de son ton maternaliste sur le refrain "heureusement que je suis là pour regarder votre travail". Non, mais ôte-moi d'un doute, c'est pas toi, le chef espèce de truie et donc c'est pas à toi de vérifier notre travail justement. Et tu évites de parler des notes, genre huiles végétales pures que tu fais passer direct au boss tellement tu comprends pas un mot sur deux. Espèce de débile profonde. Mais que j'aimerais un jour avoir le loisir de lui dire tout cela en face, lui dire qu'elle est con à bouffer du foin, qu'elle ne comprend rien à rien. Qu'elle ne sait pas encore qui est de gauche et qui est de droite dans mon Pays et qu'elle a besoin de moi, à chaque fois, qu'elle dit bonjour à un élu pour se faire rappeler qui c'est. "Et lui qui est-ce ?" me lance museau de tanche, "Et bien, on l'appelle Spanghero !!! ". "Ah oui, il me semblait bien l'avoir vu à la télé". Evidement !!! Mais, comme les élus de Clothildland qui passe à la télé ne sont pas légion, cela limite forcément beaucoup le champ de son trombinoscope privé.
Franchement, c'est pas pour dire mais je n'imagine qu'une chose le jour où je lui annoncerais que je vais voir ailleurs si l'herbe est plus verte, ce moment, je le savoure d'avance. Et y a plus qu'à...