lundi, mai 09, 2005

Je crois que c'est décidé

et c'est "oui". Pendant un long moment, j'ai cru que j'allais faire ce que je n'ai encore jamais fait "voter blanc", un peu comme un aveu d'échec. C'était un peu irréel, ne pas savoir pour la première fois de ma vie de citoyenne où était la vérité d'un vote, alors le vote blanc aurait été un pis aller, faute de mieux, faute de savoir où se situait le bon avenir de l'Europe.
J'ai beaucoup lu, écouté, je n'ai pas chercher l'homme providentiel, celui qui aurait dit la parole d'Evangile. J'ai simplement tenté de comprendre, j'ai lu une partie de la Constitution, les Droits fondamentaux, d'abord et je n'y ai pas lu la remise en cause de l'avortement ou du divorce, et cela a commencé à me mettre la puce à l'oreille. Pourquoi les tenants du "non" vont-ils chercher des ficelles aussi grossières ?
J'y ai surtout lu que sur toutes les questions touchant à la famille, les Etats-nations gardaient leur supériorité sur la loi européenne, quoi qu'on en dise. Et puis, j'ai lu les fameux articles sur l'économie. Certes, ils n'ont rien à faire dans une Constitution, mais arrêtons de dire n'importe quoi, ce n'est pas une Constitution, c'est un traité qui pose des bases mais auquel les Etats peuvent très bien apporter des aménagements. Je le compare aisément à la décentralisation en France, il y a le socle commun des transferts et liberté est laissée aux collectivités locales d'aménager, d'assouplir, d'apporter des plus.
Et arrêtons aussi de faire de l'angélisme, ce n'est pas l'Europe, ni les gouvernements nationaux qui font l'économie. Il faut se rendre à l'évidence, une fois pour toutes, que c'est le capitalisme qui fait l'économie. Les Etats ne sont là dans le meilleur des cas (selon qui nous gouvernent) que pour mettre un matelas plus ou moins épais pour protéger les travailleurs contre les méfaits du capitalisme. L'Etat n'est plus cantonné qu'au rôle de pompier pour éteindre les incendies allumés partout par un capitalisme qui dévorent les droits sociaux, les droits de la personne et la vie des salariés. Et en cela, l'Europoe est un rempart. Mais pourquoi les Etats-Unis seraient-ils contre cette constitution si elle était si libérale ? C'est une question fondamentale dont la réposne permet de répondre au référendum. Ils ne veulent pas d'une Europe capable d'amortir les effets du capitalismeou qui du moins laisserait la possibilité aux Etat de le faire.
Les partisans du "Non " de gauche (les autres ne m'intéressent pas) disent qu'ils veulent une Europe plus forte, mais qu'ils arrêtent leur angélisme, entre une Europe plus forte, hypotéthique et rien du tout, il faut voter pour que cela continue et se battre après pour qu'elle se développe. Et se battre pour cela c'est refuser de voter pour les Laguiller, les Krivine et les Besancenot qui à force de dire "non" à la gauche de gouvernement nous mettent les Raffarin et Chirac entre les pattes. Dire que tout vient de Bruxelles est une ineptie, on le voit bien, la différence entre la politique de Jospin et celle de Raffarin est criante, on ne peut pas dire que c'est tous pareils, c'est faux. La France a encore les mains libres.
Alors, c'est décidé "c'est oui". Non par réelle adhésion mais simplement pour ne pas avoir l'impression de faire une erreur monumentale en votant "non". Et c'est aussi avec l'espoir que ceux qui disent "non" aujourd'hui, n'irons pas écouter les chimères de la gauche ultra qui n'a pour seul impact que de mettre la droite au gouvernement.
Et si je me sens trompée, flouée un jour, je ne pourrais m'en prendre qu'à moi-même car j'aurais voté en connaissance de cause, et c'est peut-être la première fois. Car loin de suivre un parti tellement désuni, j'écoute ma raison, une raison.