vendredi, juin 03, 2005

Bad Girl

Mercredi 13h30. Je viens de manger avec Charlemagne, la Bestiole et Viriato au resto, moment sympathique. Mais, je suis un tantinet en retard et si je ne suis pas à 14 heures au boulot, ça va craindre. J’aurais beau expliquer que la réunion a fini à 11h30, deux heures et demi pour faire 45 kilomètres, faudrait vraiment habiter New York pour ne pas se rendre compte qu’il y a du bobard dans l’air. Mais, ne suis-je pas la reine du bobard ? N’ai pas déjà enterré la moitié de la création dans des accidents terribles sur la route pour éviter d’avouer que je traîne souvent à la FNAC entre deux réunions.
Mais, là, c’est jouable si je prends tous les raccourcis que ma connaissance de Toulouse me permet de trouver. Ca roule et patatras, planté au milieu d’un carrefour, parce qu’il a forcé une priorité, un idiot dans sa bagnole genre " si on voit le capot, on voit plus la malle ". Il doit bien falloir aligner quatre twingos pour arriver à faire une voiture de ce type.
Déjà, là, le type, deux jours après le referendum de la France qui marne contre celle qui se goinfre, on ne peut pas dire qu’il soit vraiment dans le ton. Et puis, la tronche, genre vieux beau qui se la joue, là, je ne peux pas. Je me dis que je vais venger le prolétariat tout entier. Je me mets donc à 10 cm de sa portière et éructe " tu te pousses, oui ! ". Et pour parfaire le trait, je klaxonne manière de montrer mon mécontentement vu qu’il bouche toute la rue. Et là, l’indéfinissable humiliation se passe, il jette son regard de carnassier sur moi, et me fait signe de me taire avec la main.Genre "Pouet, pouet". Et je vous assure que quand on est une femme, c’est super méga humiliant.
Mon sang ne fait qu’un tour, je me suis d’abord vu lui faire un geste avec une phalange, mais ma morale judeo-chrétienne m’a fait retenir ce qui me brûlait la main. Le casting était tout de même idéal, me serais-je permis le quart de cela si le type avait été jeune, genre prêt à vous déboulonner pour un regard de travers. Mais là, vieux, dans une bagnole dont la moindre égratignure doit lui donner des vapeurs, c’était idéal pour entrer dans la cour des hooligans de la route.
Je me suis alors dédoublée, l’autre moi a sorti la tête de la portière et s’est mis à hurler, " conard, tu la pousses ta péniche ou je te rentre dedans ". Et je parachève mon entrée dans le monde masculin de la route par un bras d’honneur. J’avoue que j’ai eu trente secondes d’angoisse terrible, me disant qu’il allait descendre m’en coller une, c’est ce qui doit différencier l’homme de la femme, le premier s’affirme et assume, la seconde s’affirme et regrette.
De là à dire que j’ai carrément honte et ben, il n’y a qu’un pas que ceux qui me connaissent vraiment bien n’auront pas de mal à franchir.

1 Comments:

Blogger La Grenouille said...

Comme quoi, chassez le naturel, il revient au galop !!

3:48 PM  

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