lundi, juin 20, 2005

Dimanche au bord de l'eau

C’est sûr, on a pu le constater hier, il fait chaud (35°) et évidemment, quand les enfants voient les cousines s’en aller à la mer, il faut bien trouver un dérivatif pour que la chose ne tourne pas au drame.
Première solution. Soyons fou et partons aussi à la mer. Non, l’excuse est toute trouvée, c’est la fête des pères (au fait, le Charlemagne a eu un cadeau made in sa femme, comme quoi la Clothilde, on a beau dire, elle est bien bonne), donc Papoum et Mameu viennent manger. Et puis, moi, la mer, il faut au moins m’y préparer deux semaines à l’avance, je ne suis pas psychorigide (quoi que faudra que je me pose un jour la question), mais les pieds dans le sable, je déteste, je me demande tous les deux pas si je ne vais pas tomber sur un truc pas net, beurk, c’est ignoble. Hormis en Espagne parce que dans ce cas, il y a l’odeur des churros, la langue que l’on ne comprend pas et personne qui risque de me reconnaître en maillot. En gros, c’est pas pareil et puis c’est tout.
Deuxième solution : la piscine. Mais oui, tu te souviens, chéri, que l’année dernière on a acheté cette fameuse piscine autoportante dans laquelle je me suis humiliée des après-midis entières, plantée en plein milieu d’un champ (l’endroit rêvé d’après charlemagne). Tu parles d’un rêve, il fallait traverser 100 m d’herbes hautes en maillot de bain avant d’accéder au terrain très accidenté sur lequel était posée ladite piscine. Du coup, marcher dans la piscine revenait à se planter dans les pieds des racines d’arbres, encore une chance que ça n’ait pas crevé le fond.
Bon donc, la piscine, c’est le coup du siècle, sauf que vous irez expliquer à deux gniards en furie que l’on ne se baigne pas le premier jour dans une piscine juste remplie car si elle atteint les 20 ° c’est vraiment un maximum et qu’à 20°, il n’y a que des anglais pour se baigner.
Premier écueil, trouver l’emplacement, j’ai d’abord cru devoir batailler ferme pour éviter l’exil de l’année passée, mais faut croire que le Charlemagne avait réfléchi par lui-même sans les vociférations de sa chère et tendre, car il n’a pas osé reproposer l’endroit maudit. J’allais suggérer sans trop y croire car Charlemagne allait bien me trouver deux trois raisons " de sécurité " le devant de porte, lorsque celui-ci se permit un " on pourrait la mettre là ". Pile poil comme moi. Bon, je suis dans un bon jour, je ne vais donc pas faire preuve de mauvaise foi, en disant que ça pourrait être mieux ailleurs, j’ajoute juste un " c’est ce que je pensais aussi ", manière de montrer que je ne suis pas un mouton. Après tout, la vie est une lutte de tous les jours ! ! ! !
On déplie la chose qui a assez bien supporté l’hiver. Mais les choses se compliquent lorsqu’il s’agit de boucher la piscine. Et oui, comme tout bon récipient qui se respecte la piscine se bouche avec un bouchon pour éviter la réédition du tonneau des Danaïdes. Les affaires se corsent encore davantage quand Charlemagne me jette " tu te souviens les bouchons que tu as rangés l’année dernière en me disant que tu saurais où tu les mettais ". J’hésite à faire encore une fois preuve de mauvaise foi genre " mais, non, c’est toi qui les a rangés ". Mais ce serait trop visible, car j'ai vidé la piscine, j'ai perdu une première fois les bouchons, j'ai retrouvé les bouchons et j'ai dit que je les rangeais pour ne pas les reperdre.
Et là, c’est la grosse tuile car entre temps, ce qui n’était pas prévu est arrivé, j'ai contracté la maladie très grave du " bol d’eau chaude entre les deux oreilles ", maladie qui consiste à ne se souvenir de rien et d’être d’une inconséquence totale. Donc, nous voilà partis à retourner la maison pour retrouver les bouchons, moi, sans conviction, car je connais mon sens aïgu du rangement logique, qui n’est logique qu’au moment où je le conçois. Une heure après, il n’a déjà plus aucun sens. Du coup, j’ai retrouvé des trucs, que je ne savais même pas que j’avais perdu, c’est dire !
Charlemagne dont la conviction m’étonnait, et que finalement je trouve suspecte, a fini par dégoter les bouchons au fond d’un tiroir. Ne les y aurait-il pas mis ? Je m’interroge mais la piscine est pleine et n’est-ce pas l’essentiel ?