jeudi, juin 30, 2005

Pause Café

Après une nuit de cauchemar au cours de laquelle le poulet a tiré sur la sonnette " maman, tu viens ", un nombre incalculable de fois, j’ai bien crû que je ne pourrais pas trouver les ressources pour me lever. Et comble de l’horreur, je me suis retrouvée à 6h30 debout (pour info, d’ordinaire, je me lève à 6h48) et vu mon état de délabrement général, 18 petites minutes, c’est énorme. En fait, le Poulet m’a encore appelé à 6h30, dans des cas comme cela, on en veut globalement à tous les organismes vivants. Je me lève, accomplit mon devoir de mère, à savoir remonter la couverture qui avait glissé au pied du bambin.
Là, je suis face à un dilemme. Quand on sait combien choisir une paire de chaussures est une épreuve pour moi, décider du plat à mettre sur le plateau à la cafétéria, assimilable aux 12 travaux d’Hercule, alors trancher entre me recoucher pour attendre l’heure classique au risque de me rendormir pour deux bonnes heures, ou bien prendre le temps de déjeuner dans la maisonnée ensommeillée est un décision titanesque. Oui, la maisonnée endormie, c’est le super cliché, mais faut bien trouver les motivations où l’on peut et ce n’est pas dans l’espoir de manger de la confiture car vu mon tour de taille qui joue les yoyos, pour la confiture autant promettre à un écureuil de manger du clafoutis.
Je suis assise sur mon lit, l’air idiot, une haleine de poney au réveil et je m’interroge. A un tel niveau d’indécision, je frise le ridicule, et finalement il est 6h48, plus de question à se poser. Je me lève, un point c’est tout. Et il était presque temps !
Arrivée au travail, je trouve l’atmosphère un peu pesante, la saucisse ne dit pas un mot alors que d’ordinaire, il est plutôt loquace, voire super pénible, faisant systématiquement un exposé sur les huttes hittites dont Arte a parlé la veille. Et je peux vous dire que quand vous n’avez pas vu le début du commencement d’une tasse de café, c’est carrément super violent comme entrée en matière. Donc, un truc me paraît bizarre, il fixe son ordinateur. Moi, plutôt d’humeur marrante, je me prends à culpabiliser de mon manque d’entrain au travail et de mon envie criante de papoter avec les dindes qui me servent de collègues. Bon, au bout de 15 minutes, je rejoins mon bureau et la saucisse n’a pas bougé d’un millimètre et fixe un écran vide.
Là, les choses se corsent carrément, je sens le malaise, mais comment éviter la gaffe ? La santé de son paternel étant chancelante, évitons les entrées en matière du genre " tes parents vont bien ? " parce qu’avec le bol que j’ai, il va bien me répondre " Non, mon père est au plus mal ".
Donc, jouons-le finaud, enfin, c’est un qualificatif qui ne me convient guère, je le dis pour ceux qui le penseraient tout bas dans mon dos. J’ose enfin, pour crever l’abcès, un " et bien, tu as l’air studieux aujourd’hui ". Ce qui en langage décodé signifie que l’absence de conférence multiculturelle certes ne me manque guère mais m’étonne cependant. Et là, l’inimaginable se produit et me laisse dans un total état de stupeur " je ne ferais plus de covoiturage avec vous (soit dit en passant j’en connais un que ça va réjouir), Claire me quitte" " Oh, putain, on n'est pas dans la merde, évidemment, s’en sont suivies des effusions liquides dont je n’aurais jamais imaginé l’existence chez un dadais de cette taille.
Et bien, ça a beau être la saucisse avec ses travers, sa flemmardise, je ne peux que compatir à ce qui lui arrive. Les femmes sont vraiment toutes des connes. Enfin, moi, toujours est-t-il que je vais passer ma journée à faire ma Véronique Jeannot, à dire des platitudes pour tenter de sauver la saucisse de la noyade.

1 Comments:

Blogger Unknown said...

Vous avez un blog très agréable et je l'aime, je vais placer un lien de retour à lui dans un de mon blogs qui égale votre contenu. Il peut prendre quelques jours mais je ferai besure pour poster un nouveau commentaire avec le lien arrière.

Merci pour est un bon blogger.

1:17 PM  

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