lundi, juillet 04, 2005

Miam, miam

On se dit que c’est les vacances, enfin plutôt celles des autres, mais quand même il y aura moins de monde sur la route et un vrai parfum de congés payés. Alors, le soir, après avoir arrosé le jardin, et mangé une tonne d’abricots, mon teint de pêche doit leur devoir quelque chose, je me suis étalée devant la télé, avec mon ouvrage du moment en main.
Après avoir longtemps zappé d’une bêtise à une autre, vive l’indigence des programmes télé de l’été, à l’heure où d’ordinaire je vais me coucher, j’eus l’œil attiré par une émission au titre très racoleur " Immersion totale ".
Donc, j’explique : une équipe de télévision filme la vie d’une clinique de chirurgie esthétique et suit les patients de la première visite à la sortie de la clinique, le forfait du chirurgien commis.
Nous voilà commençant posément avec une jeune fille dont le futur mari disait très sommairement " elle est déjà belle mais avec son nouveau nez, faudra que je fasse gaffe dans la rue à pas me la faire piquer ". T’as qu’à lui mettre un antivol à ta Ferrari. Donc, celle-ci passa entre les mains d’un chirurgien qui pour les besoins de la télé se crut obligé de lui faire un pseudo entretien psy, manière de se donner bonne conscience. Elle ne fut pas déçue, rentrant du bloc en hurlant comme une truie qu’elle avait mal et qu’elle avait froid. Et bien oui, lui avait-on jamais parlé de l’adage qui en l’occurrence prenait tout son sens " il faut souffrir pour être belle ". Belle est un bien grand mot car même un mois après elle n’avait rien à envier à Elephant Man. Et je me suis alors demandé comment on peut s’infliger de telles souffrances juste pour le plaisir.
Deuxième cas : (rassurez-vous, je ne vais pas vous faire les 10, quoi que c’était tellement passionnant que j’aurais mauvaise conscience de vous éviter les détails) " J’ai des petits seins et je veux des gros ". Non, je ne parle pas de moi, car je me disais en regardant la télé que si elle savait ce que c’est que de se trimballer avec du 90 D, elle demanderait pas une mammoplastie, comme on dit. Donc, elle voulait des gros seins, en insistant lourdement sur la taille, du 400 ml au moins. Ah bon, c’est en millilitre maintenant qu’on parle, j’en suis restée aux profondeurs de bonnet, faut vraiment que je me recycle. Le chirurgien lui a donc sorti un book avec des seins pour voir la forme, la taille. Ils tâtèrent ensuite de concerts des prothèses en silicone. Je me disais que dorénavant le mari de la dame tâterait du silicone tout mou en guise d’objets érotiques. Je ne suis pas certaine qu’il soit à envier. D’ailleurs, celle-ci fit rapidement pitié, car non seulement elle les trouva trop petit (90C ! ! !), non seulement ils étaient d’une laideur affligeante mais en plus elle a souffert le martyr et son mari refusa de venir la chercher à la clinique. Elle est donc rentrée chez elle seule et dépressive. Et le chirurgien est reparti riche en ajoutant devant la caméra " je déteste les gros seins ". Une petite graine de dégoût a germé en moi.
Là, où l’affaire a carrément tourné à la boucherie c’est quand une dame grosse mais très élégante et avec une énergie magnifique est venue pour se faire … je ne me souviens plus du terme, mais en gros, elle s’est fait enlever une partie de ventre. Le médecin a d’ailleurs en salle d’opération nonchalamment jeté le gros morceau de viande qu’il venait de lui extraire en ajoutant un très élégant " 4 kilos de peau qui parte à l’incinérateur ". Ca se mange sans faim. C’est immonde, il lui ont même refait un nombril et elle a perdu deux tailles et aurait pu mourir car le médecin a ajouté " c’est la seule opération mortelle en chirurgie esthétique ". Gloups !
Les deux derniers. Le plus touchant certainement : le monsieur avec le petit zizi qui voulait devenir grand parce qu’autrement "il se sent nul devant les femmes ". Il paraît que ça se fait beaucoup, c’est le syndrome des vestiaires. A-t-on idée de se comparer ces choses-là ? C’est d’une bêtise, très … masculine. Et bien, c’est possible, le type est reparti avec 2 cm de plus en longueur et 1.5 cm de diamètre, c’est tout simple, un peu de graisse ajouté sous la peau. Il était content et fier de son nouveau truc. Que demande le peuple ? Juste un truc, 10 millions de français savent que c’est du faux !
Et la dernière, genre folle avec beaucoup de fric. Elle avait déjà du s’abonner à France Botox vu la tronche en cul de poule de ses lèvres. Et elle voulait un lifting. Ce fut fait et bien fait c’est à dire qu’elle est ressortie avec le visage tendu, genre poupée de cire. Cependant, on aurait souhaité qu’en plus il lui greffe un cerveau.