mardi, août 02, 2005

Neveu dans ses oeuvres

J’ai un neveu, oui, il n’y a rien de bien grave ni d’étonnant, cela arrive à tout le monde. Ce neveu-là est le fils du frère de mon mari, on nage en pleine découverte des liens familiaux et il faut bien avouer une chose, c’est palpitant. Donc, ce neveu, vu l’âge canonique de Charlemagne, n’est pas un bébé né du dernier passage de la cigogne, il a tout de même 16 ans. Et oui, je l’ai trouvé dans ma corbeille de mariée, voilà 8 ans !
Donc, inutile de faire un dessin, le petit garçon a grandi et le voilà dans le rôle de l’adolescent, plutôt moins bête que la moyenne de ses congénères du même âge, même si son rire idiot quand il s’escrime à m’appeler "Tata " devant tout le monde a le don de faire dresser mes cheveux blancs sur la tête.
Donc, ayant une panne de grands-parents pour cause de vacances, nous avons entrepris de demander au dit Neveu de venir garder les enfants à la maison pendant que Charlemagne goutte aux joies de la truelle et que Clothilde tente de surnager dans un océan de pessimisme dû à la proximité de la Saucisse.
Hier soir, à 18h, lorsque je débarque épuisée de la Firme, le cœur cependant léger de retrouver la maisonnée dans les bois (oui, ça fait cliché, et alors ?), je ne m’attends pas à découvrir Disney Land, mais tout de même, il y a des limites. Je tombe sur une montagne de vaisselle (premier hic) et sur Charlemagne les bras pleins d’enfants qui se réveillaient à peine de la sieste… à 18h. Il y a comme un léger problème, et comment je vais faire moi pour leur expliquer que dans deux heures, ils retournent au lit. Autant demander à un cycliste de faire du kayak. Je respire fort avec le ventre avant de tomber à bras raccourcis sur Charlemagne. Mais dans un éclair de lucidité, j’interroge le père de mes enfants " Où est Neveu ? N’est-ce pas lui qui devait les garder, les réveiller, les faire goûter et les amuser ? ".
Avant que Charlemagne ait pu émettre le moindre son explicatif, j’entends une clameur montée du salon. Je passe la tête et tombe nez à nez avec Neveu affalé dans le canapé, entouré de deux nymphes blondes qui se marrent béatement.
Charlemagne est appelé d’urgence sur les lieux du crime, enfin derrière la porte, pour me donner illico presto des explications. Et là, je n’en crois pas mes oreilles : " un lupanar, non mais tu vois tu exagères tout de suite ". Ah bon, j’exagère et qu’est ce qu’il fait Neveu vautré sur la ficelle de gauche. Et Charlemagne de m’expliquer que c’est normal à son âge de fréquenter des filles (fréquenter alors là mon ami, il va falloir revoir votre vocabulaire car je pense que fréquenter est un verbe de la préhistoire et que franchement on n’en est plus là ) et que comme il devait les voir chez elles (on n’arrête pas le progrès) et qu’il devait aussi garder les enfants et bien l’oncle a proposé à la joyeuse troupe de venir à la maison. Et ben voyons, pourquoi pas aussi fournir la drogue et l’alcool. Bon, certes, Neveu ne fume pas, ne boit pas, mais un accident de parcours est si vite arrivé. Il faut être vigilant. En plus, ils ont eu l’outrecuidance de regarder Friends sous mon nez, une bonne heure, pendant que je dégoulinais de sueur en faisant la vaisselle. Mais, Friends, moi, j’ai jamais le temps de le voir. Y a pas à dire, c’est vraiment déguelasse !