mardi, septembre 20, 2005

Visite chez le Docteur

Première chose, inutile de réclamer à corps et à cris le pourquoi de mon passage chez le docteur hier soir, c’est inutile, j’ai tout de même un petit lopin de jardin secret que je cultive. Mais, ce que j’y ai vu ne ferait pas injure à l’excellent livre de Winckler " la Maladie de Sachs ", que je ne recommande pas si on est comme moi hypocondriaque, pour les autres, allez y les yeux fermés. Qu’ai-je vu ?

  • La mère de famille débordée qui arrive avec son gosse sous le bras (pour les initiés c’est la fille de la mère à laquelle nous avions projeté d’envoyer une langue de cochon par la Poste dans notre prime jeunesse à l’époque où elle ne disait pas que des banalités sur notre compte, fine équipe que nous étions alors de jeunes couillons, j’en vois qui rigolent, la connivence passe les âges !). Le dit-gamin n’a pas l’air malade, mais on peut croire aux maladies sourdes, cependant son rictus de malice fait davantage penser à la maladie diplomatique qu’au véritable drame. On lui annonce qu’il y a pas moins de 5 personnes devant elle, elle se retourne, nous regarde avec un air bien dédaigneux et pose son diagnostic à la secrétaire médicale " vous lui direz de passer chez mes parents demain entre midi et deux, j’irais chercher le petit à la cantine et le ramènerai à l’école après " . Je pense qu’il faut rapidement fournir à cette dame un manuel du bon usage des visites à domicile. Et vive le trou de la sécu !
  • La famille recomposée. Avec la mère et le fils, disons d’un premier lit. Le père ensuite et le bébé de deux mois dans les bras, de sexe féminin, ça m’a bizarrement rappelé un type, barbu qui adore les cheminées monumentales, à sa façon de tenir le bébé, comme s’il n’y avait qu’eux au monde. Le fils recomposé n’avait guère le loisir de toucher le bébé, vu la tête disons réprobatrice du père. Je me suis dit qu’il y aurait sous peu du travail pour un bon psychiatre.
  • Le retraité qui n’hésite pas à se planter au milieu de la consultation, celle après 18h, c’est à dire celle accessible à ceux qui travaillent. Et il y va de son couplet sur le temps perdu, sur l’ennui d’attendre. Restez calme, toujours.
  • Le jeune couple, peut-être clandestin, 18 ans à peine, au bruit dans la salle d’examen on se dit qu’ils sont venus pour être certain de s’aimer sans bébé. Ils étaient mignons et m’ont d’un coup certainement rajeunie !
  • La mère de famille épuisée avec trois enfants et sa mère pour l’aider. Une enfant dans les bras qui se plaignait de gastro, les autres patients qui la fuyaient comme la Peste et pourtant à son envie de parler, on voyait qu’il y avait de l’angoisse à colmater plus qu’à rejeter.
  • La patiente modèle qui sait que son repas est prêt à la maison, la Bestiole à la danse, le Poulet avec son père. Il ne lui reste plus qu’à patienter dans son siège en se disant que vraiment ce médecin a du succès.

3 Comments:

Blogger Jean said...

Jeudi ,j'ai attendu une heure et demie peut être sur la même chaise que toi....

Ce medecin n'a pas du succes ,c'est de l'adoration !!
Quel toupet ont les gens de choisir le même médecin que nous !!le même jour !!

2:02 PM  
Anonymous Anonyme said...

j'adore la mère de famille qui gère le médecin comme un domestique : vous passerez à 13h, par la porte de service, s'il vous plait

2:04 PM  
Anonymous Anonyme said...

J'adore lire ce que tu racontes, mais j'ai une question : "pourquoi donc que tu étais chez le médecin" ??? ... hihihi

12:51 PM  

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