lundi, octobre 17, 2005

Je me ressaisis

Depuis quelques temps, j’ai adopté le look " tombée du lit en catastrophe ". Ce look se résume à l’absence totale d’attention portée à sa personne. Il faut dire que le matin, j’ai deux sources de gain de temps : le petit déjeuner qui finit invariablement par une cracotte avalée dans la voiture, en marmonnant contre la vie qui est trop dure et les réveils trop matinaux…, et le maquillage. C’est effectivement le poste de travail matinal qui passe à la trappe pour cause de manque cruel de temps et aussi, soyons honnêtes d’envie. Je pars donc invariablement au naturel en me donnant bonne conscience à coup de " je n’ai pas de ride à cacher (vue que je les cherche pas donc je ne les trouve pas) " et puis de toute manière, tout le monde s’en moque.
Mais hier, j’ai entrepris du grand rangement. J’ai d’abord tenté de donner un air nouveau à mon atelier, là où je peins, je couds, j’encadre, je repassage, ma pièce donc. Même si elle devient de plus en plus petite pour toutes mes activités, je tente par des subterfuges cartonniers de la rationaliser. Ce n’est pas compliqué : je mets tout en boite et c’est plutôt réussi.
La chose achevée, les enfants couchés, je me suis mise à préparer ma tenue pour le lendemain, oui c’est plus raisonnable ça évite de partir, en plus de tout le reste, mal fagotée. Le seul problème
est que le lendemain matin, une nuit de sommeil étant passée par là, j’enlève les trois quart de mon attirail de " madame va au travail " à savoir des potentielles boucles d’oreilles, un éventuel superbe collier, un petit accessoire mode, pour finir insipide et sans saveur, l’air de rien qui va travailler.
Cependant, dans un éclair de lucidité, je me suis dit qu’il faut se fixer des objectifs dans la vie au risque de finir aigrie à 35 ans. Donc, je me suis souvenue que samedi j’avais passé 15 mn dans Carrefour, devant le rayon maquillage et qu’au dernier moment, j’avais échangé le super fond de teint qui rend jolie pour un piètre blush, manière de donner un coup de rose à mes pommettes. Oui, parce qu’entre moi et le fond de teint, c’est une longue histoire meurtrière. Au lycée, j’ai eu ma période à fond sur le fond, du coup, j’avais un air, que je peux juger à posteriori comme au mieux bronzé au pire terreux, avec la jolie ligne de démarcation en plein dans le cou. Après cela, j’ai renié totalement ce genre de truc et suis passée par la case " Peau nue ", concession faite à la fatalité et au goût pour l’épuration, le net, le naturel. Puis l’âge arrivant, je renoue avec des éclairs de lucidité, et me dit que ça ne peut plus durer. Donc, hier, je me suis organisée une petite trousse avec tout ce qu’il faut à portée de la main, je ne pourrais donc plus invoquer le manque de produits ou le défaut de pinceaux. Y a plus qu’à s’y mettre. Mais franchement, ça ne change pas sa vie !