mercredi, novembre 02, 2005

Profites !

Ce week-end, long et automnal m’a fait prendre conscience de quelque chose, une révélation : je sais enfin ce que veut dire " ne rien faire ".
J’ai mis longtemps, très longtemps à obtenir le mode d’emploi de la paresse totale, et je l’ai enfin trouvé au gré d’une journée superbe, comme je les aime en cette saison. Les parfums des feuilles qui commencent leur lente décomposition, et de la terre retournée pour les premiers semis enveloppaient la campagne. Et d’un coup, je me suis ôtée l’envie de faire les choses dans l’urgence : il faut dire que j’avais eu ma dose : rangement de ce sacré hall qui est désormais magnifique, le repassage de 8 machines de linge. Je ne sais pas comment nous faisons, petite famille de 4 personnes pour salir autant. Tous les dimanches soirs, c’est pareil, la corbeille est vide, c’est chouette, et par l’opération d’un esprit malin et rétif à toute rationalisation du tas de linge sale, jour après jour, le bac à linge sale se remplit mollement au début et puis par l’action conjuguée de l’école et d’un temps humide la transformation en vaste montagne s’opère sous mes yeux effarés et sous les remarques intempestives de fée du logis : " et bien, vous avez du boulot pour ce week-end ". Comme si j’avais en plus besoin qu’on y mette le doigt dessus !
Tout ça pour dire que mardi, jour de tous les saints, dont je ne suis pas car 1) je ne suis pas encore trépassée, ; 2) je n’oserais prétendre à ce qualificatif de mon vivant, je suis rentrée dans la béatitude du néant. Et voilà ma conclusion, ne rien faire, c’est :
  • s’asseoir dans l’herbe en regardant Charlemagne monter sa nasse à japonais que le vent avait faite tomber comme un vulgaire château de cartes, et se dire que vraiment, cet homme a du génie, certes, pas forcément esthétique mais quand même : choper du japonais avec un tuyau d’irrigation prolongé par une canné à pêche, ça force le respect. Et quand on voit que les compressions de César sont de l’art, il a ses chances !
  • faire la dernière heure de repassage et regarder avec satisfaction la corbeille VIDE.
  • prendre sur ses genoux la boite de fils DMC dans laquelle le chat a eu la bonne idée de dormir pendant quelques jours, les trier, les répertorier (j’ai pas toute la collec, mais je m’en approche), et les contempler. C’est nouveau, l’apprentissage de la contemplation, je m’améliore dans l’épicurisme basique.
  • faire des " baps " (sorte de pain au lait salé) et les réussir hyper bien : ce qui m’a valu le titre très envié de " la meilleure cuisinière du monde " de la part de la Bestiole qui s’est empressée d’ajouter, comme la cantine de l’école, la cantine du travail de Papa et Maman et la cuisine de Mamie. Pour Mamie, là, je m’incline, pour les deux autres, je trouve la concurrence un peu légère. Mais bon !
  • regarder la nuit tomber et se dire que finalement, peut-être qu’on est heureux.

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

On aurait bien aimé avoir des photos du hall (avant / après)............mais c'es juste pour voir la très jolie collection de radios anciennes, hein !!!

;-)

9:33 AM  
Blogger Jean said...

C'est un jour important ,je pense même primordial .

La contemplation ,c'est beaucoup plus qu'une détente ,sans aucune exagération elle peut conduire au myticisme même sans une pratique tant soi peu religieuse .

La contemplation que tu viens de découvrir est l'une des bases fondamentales du yoga appellé yoga de la connaisance (il y a quatre formes de yoga )

12:44 PM  

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