lundi, décembre 05, 2005

Le vieux monsieur

A ceux qui en douteraient encore, je l’annonce solennellement, je suis la reine des contradictions, des allées et retours, des "j’aime /j’aime plus ". Je n’ai de constance que celle d’être inconstante et finalement je me dis qu’au moins, ça évite de devenir obtuse, voire carrément bornée.
Donc, hier soir, à l’issue d’une journée éprouvante où le sieur Viriato a eu l’outrecuidance de mener ma petite famille dans un haut lieu de perdition, lupanar zoologique : une animalerie. Je me suis donc retrouvée avec deux poissons rouges : Viriato, tu viendras expliquer aux enfants pourquoi le poisson nous montre son ventre au bout de trois jours, car c’est inévitablement comme cela que ça finit. Et le plus triste, c’est que les enfants, piètres individus n’en déduiront qu’un minable " y a qu’à en acheter un autre ". Sadiques, va ! Même pas le respect de la vie animale. Dans le dit-lieu, il y avait même un vivarium avec des serpents et des lézards, en fait, je parle sans savoir car vous ne pensez tout de même pas que j’y ai mis les pieds. C’est pas compliqué, rien que d’y penser, j’avais des frissons partout, comme une andouille, je n’arrêtais pas de regarder par terre au cas où une de ces bestioles sataniques se serait faite la malle. Sur les cages des oiseaux, il était inscrit " Attention, les animaux peuvent s’échapper ", et oui, et alors pourquoi pas les serpents. Remarquez bien, je n’ai pas été dégue, parce qu’il me suffisait d’un mot pour que la glorieuse idée de Viriato ne tombât à l’eau, du genre un bien vicieux : " une animalerie ? ah et la grippe aviaire, vous y pensez ". Le Charlemagne devait vraiment être crevé car il n’y a même pas songé. Zut alors !
Tout ça pour dire qu’à 23 h, j’ai enfin réussi à me coucher avec un livre sous les yeux, celui-ci. Et je me suis alors rappelé tout ce que j’aimais dans Noël :
  • les pas dans l’escalier et l’arrivée dans la salle à manger avec sister Jane et les paquets qui nous attendaient
  • le feu dans la cheminée que Papoum allumait juste après
  • les couvercles des coquilles d’huîtres dépiautés aux cotés de papoum, devant l’évier
  • le repas toujours somptueux avec les premières mandarines et des dattes, puis des litchees
  • les grandes vitres de la salle de classe avec les décorations en papier découpé
  • les petits objets qui pendaient partout dans l’école
  • les gros nuages si caractéristiques et si espérés que l’on voyait monter par l’ouest et qui déversaient leurs flocons de neige
  • les cristaux de glace que l’on étudiait sur le grand tableau noir
  • et les chansons que l’on reprenait et qui inévitablement me donnaient envie de pleurer : " Sur le long chemin, Tout blanc de neige blanche, Un vieux monsieur s'avance, Avec sa canne dans la main. Et tout là-haut le vent, Qui siffle dans les branches, Lui souffle la romance, Qu'il chantait petit enfant : Vive le vent, vive le vent, Vive le vent d'hiver, Qui s'en va sifflant, soufflant, Dans les grands sapins verts... ,Oh ! Vive le temps, vive le temps, Vive le temps d'hiver, Boule de neige et Jour de l’An, Et bonne année grand-mère... "

Mes enfants auront-ils d’aussi bons souvenirs en tête dans 30 ans ?

2 Comments:

Blogger doudie said...

C'est vrai qu'on avait tout çà pour Noël...
Je crois aussi que nos enfants auront de beaux souvenirs car c'est nous qui les leur construisons...
Amitiés, Erica

mon blog: http://lafee-clochette.blogspot.com

10:36 AM  
Anonymous Anonyme said...

Quel ton! Chaque article est un hymne à la vie et à ce qu'elle a de plus loufoque.
J'adore, continue comme ça!

12:26 PM  

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