L'épreuve des faits
Après midi.
- J’avais à faire :
un rapport sur un projet pour présenter à Big Boss et une note sur un compte-rendu de réunion. J’ai mis la mouette KO, pour elle qui parvient à peine à donner du sens à deux mots alignés sur une page, elle ne fait pas un pli dans ce genre d’exercice et je dois bien avouer que je profite de ma position de dos argenté de la plume administrative. D’ailleurs, elle ne lutte plus, elle finit toujours ses phrases par " oui, bon, tu sais mieux que moi ". Oh, oui répète, je sens monter en moi une onde de jubilation narcissique. - Un tract pour la CGT. J’en vois certains qui pouffent de rire, d’autres qui étranglent un éclair d’effroi au fond de la gorge. Oui, je vous l’ai déjà " avoué ", Charlemagne est à la CGT. Non, il ne sent pas la merguez tous les jours, mais il est tout de même dans la lutte. Notez bien comme je manie bien leur verbiage, vu que je suis son nègre. La petite histoire ne dit pas si ses camarades le savent ou s’il se targue de torcher les tracts sur un coin de table, tout seul comme un grand. Mais bon. L’essentiel, c’est que personnellement, je me régale. Les envolées lyriques, le patron au pilori, le soulèvement des masses. Si vous entendez dire que Toulouse a voté la grève générale, l’instauration de la dictature du prolétariat. Dites-vous que la camarade Clothilde est dans le coup.
A 17 h, retour à la maison. Sur l’autoroute, coincée derrière un camion, évidemment, ça ne change pas, un coup de klaxon de la jeune mère de famille me sort de ma torpeur matinée de pseudo honte. Et moi qui espérais passer incognito. Enfin, j’ai au moins évité Sister Jane et le poisson rouge aux grands pieds, qui eux, se MOQUENT.
17h45. Passage chez la voisine pour récupérer trois lapins… morts. Avec seulement, une salade, fut-elle chinoise dans le ventre, j’ai bien failli passer l’arme à gauche, mais, je suis forte.
18h15. Et oui, la voisine est bavarde. Arrivée à la maison en même temps que Charlemagne et les bestiaux, les bras chargés de sapins en plastique. Ne pas dire que c’est kitsch, que c’est moche, non, je suis zen, j’aime tout le monde et tout est génial. Et puis finalement, c'est 15 € d’économisés pour les 10 prochaines années. Excitation des enfants, tranchage de lapin pour souper et ouverture de lettres de mes lilootes adorées. Enfin, un truc agréable.
Je passe sous silence, le bain, le couchage (épique) des moutards.
21 h. réunion pour l’organisation du concours annuel de cassoulet. Alors, on a un panel de tous les genres : la Ténardière pragmatique, le rigolard (toujours prêt pour un bon mot), l’obtus (celui-là, c’est pas compliqué il est contre tout), le fumeux gentil (des idées comme s’il en pleuvait, en triant un peu on peut en faire quelque chose).
23h. Au lit. Et dire que c’est presque une journée ordinaire.
4 Comments:
Je compatis ! Mes journées sont du même acabit... A la sortie du boulot je me dis souvent "en route pour ma deuxième journée..." !
Mais on aime ça, non ? Sinon pourquoi continuerait-on de charger la barque ???!
Bonne continuation,
Isabelle
Pour dormir , le soir ,en cas d'insomnie due au manque d'activité , au repos trop prolongé sur chaise longue , pouquoi pas un cachet de Phénergan ?
Bises .
J'ai le droit de participer au concours de cassoulet, à distance ?
J'ai des chances mon papy était de Castelnaudary, alors le cassoulet, ça n'a plus de secret pour moi :-))même les yeux fermés je le fais.
Au lit à 23h, le rêve, et le lever ?
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