mercredi, février 08, 2006

Avis de gros temps

Je pensais être à l’abri de tout, bien dans mes certitudes printanières. Et bien depuis environ 1/2 heure, une tornade vient de s’abattre sur mon bureau. Imaginez-moi : au bout d’un couloir dont les teintes sont dignes des plus beaux hôpitaux de l’âge d’or des Ceausescu. Je suis là, positionnez en vigie, on ne peut pas m’attaquer à revers vu que je vois tout le monde arriver. Tassée au fond de ma chaise, mais non, c’est bien mal me connaître, bien droite, je fais face à l’assaillant. La mouette est rentrée d’une réunion à 14h, pas bonjour, ben oui, on n’est pas digne d’avoir son salut. Qui vous parle de fraternel, juste le minimum de l’élégance sociale. Mais, non, elle est bien au-dessus (dessous) de cela. Donc, elle s’est planquée dans son bureau, personnellement je descelle sa présence au rai de lumière sous sa porte et aux vociférations qui en émanent.
Avec un peu de chance, elle n’a pas fait un bon repas à midi, on évite donc son haleine de vinasse, c’est déjà pas mal. Et oui, la dame se targue d’avoir un budget liquide important... Et hier, dans l’ascenseur, elle a fait une confidence qui me fait froid dans le dos, parole de Clothilde. " Ouf, il me tarde de rentrer chez moi pour un peu de réconfort ". J’ai alors cru qu’elle allait réitérer sa pub pour une Guinness ou qu’elle allait étaler les pouvoirs d’étalon de son mari, oui, je vous assure, elle d’une vulgarité délirante. Mais, non, on n’est jamais à l’abri du plus, du meilleur, de l’exceptionnel, elle a alors balancé à un ascenseur sidéré : " oui, en fait, mes Malboro light, je les fourre ". Je dois dire que j’ai eu peur sur le moment de ne pas tout comprendre mais oui, elle parlait bien de truc qui fait rire. Imaginez le tableau, après je me demande pourquoi elle ne comprend rien et pourquoi elle oublie tout. CQFD.
Tout ça pour en revenir à ce qui nous occupe à l’instant. J’ai été la première à passer sous le grill, je viens de me prendre (oui, je sais que ce n’est pas français de dire " me prendre ", mais là, d’un coup, ça me soulage, alors laissez-moi parler comme une vache espagnole, non, Viriato, j’ai rien contre les vaches espagnoles, surtout s’il n’y a pas un type en costume trop petit qui lui court derrière avec une cape rouge) une superbe engueulée, dont elle a le secret. Et tout cela, grâce à qui ? A la saucisse qui écrit n’importe quoi. Oui, vous allez me dire ce que cette débile profonde m’a répondu, que je n’ai qu’à lui faire refaire les choses et que de toute façon, elle ne veut voir qu’une tête dépasser. La mienne de préférence. Oui, mais on fait comment quand à la troisième tentative de lui faire écrire un truc intelligent, il vous regarde avec son air de petit garçon torturé par sa mère et bien soit j’ai le temps et je fais à sa place soit j’ai pas le temps et je mets dans le parapheur en espérant que ça passe. Mais aujourd’hui, rien n’est passé, elle ne m’a rien passée. Et l’autre est en vacances, évidemment.
Tout de même, ne rêvez pas, je ne me suis pas laissée faire et lui ai demandé bien perfide " votre réunion, c’est mal passée ce matin, on dirait ". Genre, tu ne crois pas que je n’ai pas compris que tu fais la bête réaction en chaîne de tous les gens qui croient avoir encore une once de pouvoir.
Bon, mon tour est passé, je peux dorénavant me délecter du sort réservé aux autres. Là, c’est au tour de la Dinde 2. Trop facile, elle va se régaler, c’est du beurre, de la graine de harcelée morale. Pauvre monde !

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

ils embauchent dans ta boîte ? je postule !
parce que c'est tellement bien raconté, qu'on a envie de participer à cette folie et d'en rajouter une chtite couche !
bizzz - ancolie

12:30 PM  

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