lundi, février 27, 2006

Reprise

"Reprise". Beurk, que je déteste ce mot, et ce matin encore davantage. Voilà au moins, je sais désormais pourquoi je me plains, je suis de retour au travail. Charlemagne est en vacances avec les enfants, quelle chance, et je parie qu'ils vont se porter comme des charmes, c'est toujours comme cela !
Bon, pour bien finir mes vacances (bouououou), je suis allée au cinéma hier soir, voir "l'Ivresse du Pouvoir" de Chabrol. Je suis une inconditionnelle de ce réalisateur, j'ai presque tout aimé, la société française y est croquée avec un talent sans pareil. Ce film-ci part de la réalité de l'affaire Elf Aquitaine pour rapidement s'en éloigner. Pour ceux qui pensent y trouver une analyse des évènements, ce n'est pas du tout le but du film. Car il s'agit davantage de la décortication des rouages du pouvoir, du glissement de celui-ci des mains des milieux économiques et politiques à celles de la juge. Il développe aussi l'idée que le pouvoir de la femme n'est pas logique, qu'il déstabilise les hommes encore davantage et qu'il peut aussi être toxique pour le couple.
Isabelle Huppert est terrifiante et sublime de froideur et de détermination. François Berléand est magistral, je suis fan de cet acteur depuis longtemps et je me suis longtemps demandée pourquoi il n'avait pas eu une carrière plus tôt. Le talent a peut-être besoin de maturité dans son cas.
Il y a des répliques qui font écho à ce que l'on vit actuellement, au procureur général qui lui disait "faites attention, ce n'est pas bon pour l'image de la justice", le juge Huppert répond "je ne travaille pas pour l'image de la justice mais pour la justice". Tiens, tiens, ça me rappelle quelque chose !
Allez y vraiment si vous aimez Chabrol, si vous aimez une autre vision de la société. Quand le générique de fin a commencé, Charlemagne et moi nous sommes regardés et avons eu le même commentaire "déjà" ! J'aurais bien aimé passer une heure de plus avec Chabrol.
PS : Bruel est minable.

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Merci pour cette "analyse" du film. Je ne suis pas du tout cinéphile mais j'avoue que présenté comme cela, si mon angoise des lieux clos et noir voulait bien me quitter je plongerai bien.

9:05 AM  
Anonymous Anonyme said...

Bruel y est non seulement minable, il est même carrément pathétique... on dirait qu'il imite Seillière, c'est grotesque...
je ne suis pas aussi enthousiaste que toi sur le film, je n'ai pas vraiment accroché, je dois avouer que je suis une inconditionnelle des films de chabrol des années 70 et 80 plutôt que de ceux de ces derniers temps (à part Merci pour le chocolat et La fleur du mal que j'avais adorés ;-)

9:50 AM  

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