mercredi, mars 01, 2006

clothilde@lafirme.fr

Une voix monte depuis le couloir, passe la porte de mon bureau et arrive à mes oreilles : " Clothilde, dans mon bureau ". Pas de doute, c’est bien la mouette éthylique qui me hèle. N’ayant rien du toutou à sa mémère, je fais celle qui n’a rien entendu et attend patiemment qu’elle éructe une deuxième fois et je serais ainsi bien sûre de son agacement face à mon refus d’obtempérer.
Bis repetita. A la vitesse du bigorneau, je me rends dans le bureau directorial. " Tu pourrais venir quand je t’appelle ". Oui, lui ai-je répondu, mais le téléphone est un bon moyen pour me convoquer. Celle-là il y avait longtemps que je voulais la placer. Non mais ras le bol de se faire siffler comme un vulgaire clébard. Faut pas pousser.
Dans son bureau, posées sur deux chaises distinctes, deux dindes me regardent comme des lapins pris dans les phares d’une voiture. Elles doivent en être à leur deuxième heure enfermées avec la mouette et visiblement, elles passent un sale moment. " Que me vaut le plaisir de cette convocation ? " Elle déteste quand je parle bien, ça la désarçonne, elle me regarde avec son air bovin et cherche ces mots. C’est trop boooonn.
" Voilà, la direction générale a décidé de vous octroyer des sites Internet externes personnels ". Je ne vais pas lui faire l’affront de lui expliquer la différence entre site Internet et adresse mèl et rectifie dans mon moi interne le sens de son propos. Quand je vous le dis qu’elle est vraiment débile, ce n’est pas du cosmétique. " Moi, je vous avertis, j’ai tout bloqué, je ne veux pas, mais je veux que vous voyiez avec Popol et vous me faites un point sur ce que vous voulez ".
J’adore ce genre de marché de dupe dont elle a le secret. Elle décide puis fait semblant de nous donner le choix. Donc si on est pour le mail perso, c’est de l’insubordination, si on est contre, c’est du léchage de botte.
" En plus, je vous avertis si vous le voulez, vous en prendrez la responsabilité. " Voilà, le gros mot est lâché, la responsabilité. La frousse magistrale de cette tanche est que nous complotions dans son dos et que l’on envoie des petits mails vicieux à la terre entière. Comme s’il était besoin d’un mail pour dire ce que l'on pense de sa chef, adorée, chérie (!) ; reum reuem, si tu savais ce qui se trame dans le bureau du fond du couloir ! ! !
Bon, ce n’est pas tout ça mais que vais-je faire ? J’y ai cogité une partie de la nuit, et oui, je suis insomniaque en ce moment. Je ne peux pas lui faire le plaisir d’être la seule rebelle du groupe et je ne peux pas non plus lui faire le plaisir de lui pondre un manuel du bon usage du mail en dix points. En plus, avoir un mail ou pas, je m’en fiche vu que j’ai un accès en rat.
Non, j’ai décidé de jouer les vexées, elle a décrété que Popol devait mener la concertation. Pourquoi lui ? Lui qui ne veut pas d’Internet chez lui car c’est du temps perdu et que ça ne sert à rien, vu qu’il sait déjà tout sur tout. Donc, puisqu’elle veut faire de cet handicapé de la modernité le chef de file de la cyber réflexion, grand bien lui fasse mais sans moi. Je vais faire un truc inimaginable pour qui me connaît : me taire.
(Je ne manquerai pas de vous raconter la réunion ad hoc, je pense que ça sera un grand moment !)

3 Comments:

Blogger Loli lola said...

j'ai hâte de lire le compte-rendu de la réunion en question !
Purée, ça m'a l'air d'être folklorique chez toi !
Bon courage.

Loli lola ,-)

11:13 AM  
Anonymous Anonyme said...

Et oui on va être plusieurs à piaffer d'impatience !!!

12:26 PM  
Anonymous Anonyme said...

Elle est vraiment pas drôle ta vie au boulot ! Il me tarde de lire le compte rendu de cette réunion ...
En plus en rentrant de vacances !
Courage ... Tu reprends quelques jours à Pâques ?

3:25 PM  

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