mercredi, août 30, 2006

La sournoisité de l'enfant

Depuis le début des vacances, nous avons recruté au gré d’une soirée dans notre beau village, une jeune femme pour garder les enfants les jours où nous travaillerions. Elle est donc venue en début d’été, tout s’est bien passé, les enfants la trouvaient visiblement à leur goût. Puis, un soir, nous avons décidé, avec Charlemagne, le jour de notre anniversaire de mariage, de partir pour la soirée, elle est donc venue pour manger avec eux et les garder une fois couchés, les enfants, pas elle. C’était le soir, ils étaient énervés et évidemment la Bestiole s’est laissé aller à des borborygmes qui font crever de rire son frère. La demoiselle, qui est plus proche d’une égérie de Caterpilar que de Mary Poppins a pris les choses en main et a collé la Bestiole au piquet. Le compte-rendu du forfait nous en fut fait par Miss Cater et nous l’avons félicité de cette remise en place de la demoiselle mal élevée. Puis, elle n’est plus venue étant nous-même en congé.
Hier soir, nous annonçons le retour de Miss Cater à la fratrie. Rien ne se passe, mais la nuit venue, la Bestiole sort l’artillerie lourde auprès de son père du genre :" Miss Cater me fait peur, elle crie fort, elle m’a décollé le tympan ". Oui pourquoi pas aussi enlevé les végétations dans le souffle de son éructation ? Et vas-y que j’en rajoute. Evidement, le sang du Charlemagne ne fait qu’un tour, on parle déjà de rester lui ou moi, de ne pas la laisser garder la chair de notre chair, etc… Personnellement, sentant la revanche poindre dans la tête de la Bestiole, je décide de le jouer fin. J’appâte donc le monstre en expliquant par le menu le peu de temps passé avec la nurse, l’avantage de manger un super plat de paella que j’avais fait pour tout le monde. Et patin et coufin… l’affaire est dans le sac.
Hier matin, je confie donc tout mon petit monde à Miss Cater qui me semble très à la hauteur de la situation, et pas méchante pour deux ronds. On dira que c’est cette bêtise d’instinct maternel, ou un truc du genre.
Et je retrouve, à 18h, mon monde, ravi. Une fois à table tous les quatre, la horde sauvage déboule : " Miss Cater, elle dit des gros mots ", précise la Bestiole. Ah bon ? ! Elle va finir par me faire douter du-dit instinct. Raconte donc puisque tu en crèves d’envie ". " Oui elle a dit, je m’en fous ". J’imaginais la scène qui aurait valu licenciement sans préavis, la Bestiole se plaignant de quelque mal et l’autre, lui balançant son dédain en pleine face. Le contexte, chérie il faut toujours contextualiser ton propos. " Et bien, elle m’a levé de la sieste et elle m’a demandé si c’était obligé que je la fasse car elle pouvait me surveiller, elle m’a dit, je m’en fous parce que je suis là quand même ". Donc, si on se résume, ma poupée chérie, adorée, la dame elle n’a pas dit un gros mot, elle a juste, disons, employé un langage peu châtié. Cela signifiait que dans notre vocabulaire (rappelles-moi qui dit des horreurs à son frère ?!) que ça lui était égal. Quoi d’autre ? " Et puis, elle mange beaucoup ". Oui j’avais remarqué vu la tronche du plat de lasagnes de la dernière fois et de la paella, soit vous êtes devenus en notre absence des morfales, soit, elle vous a beaucoup aidé. Toujours positiver l’adulte aux yeux de l’enfant " Ben ça prouve qu’elle aime ce que je fais à manger ". D’une pierre deux coups, elle est polie de manger ce qu’on lui donne et maman est une excellente cuisinière. Quand à toi, au prochain casting de nurse, j’oublierai de t’inviter.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

J'adore le style de l'écrirure. ;-))))))

10:02 AM  

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