lundi, octobre 09, 2006

Premiers adieux

" Alors, c’est ta dernière semaine ? " Voilà comment m’a accueillie ce matin la saucisse avec son air d’épagneul malade. Moi, qui me motive, depuis une semaine, pour avoir l’air enjoué et détendu, il annihile toutes mes velléités de bien portance.
Une surprise m’attendait, la jeune personne qui a été embauchée sur mon poste. En fait, elle n’aura pas les mêmes prérogatives que moi, puisque c’est la saucisse et la mouette qui se partagent mon poste. La jeune fille qui aura l’insigne honneur de ne pas se voir affublée d’un surnom méprisant sera pilotée par la Saucisse qui la regardait avec des yeux de merlan frit. Faudra qu’elle fasse gaffe si elle veut mon avis, parce que l’autre, il sent qu’au moins sur un point il y gagne, celui de l’esthétique et du potentiel érotique, voire plus si affinité.
J’ai donc fait la tournée des bureaux, pour présenter sa gracieuseté et annoncer mon départ. En fait, depuis cet été, le monde se divise en deux camps, ceux qui enjoués sont venus me porter leurs félicitations et leurs vœux de bonne réussite et les autres, qui font les ignorants. Avec la secrétaire, nous avions pris les paris sur qui rejoindrait quel camp, nous n’avons pas eu de surprise. C’est de bonne guerre. J’ai donc annoncé l’arrivée de sa gracieuseté et mon départ. Je me suis ainsi esquivée et le pot de départ (genre bal des faux culs, je préfère éviter) et les adieux, la larme à l’œil, jeudi soir.
J’ai ainsi, au gré de mes pérégrinations, trouvé la saucisse dans le bureau de Popol, donnant l’impression de veiller un mort. Je me suis alors demandée si, en signe d’allégeance, la saucisse ne rêvant que de retrouver un autre matelas, il ne venait pas de lui déballer toutes les affirmations étayant la thèse que je ne pouvais pas saquer le dit Popol. Je dois dire que sur le moment, un éclair glacial m’a traversé le dos tant je suis incapable à l’heure où je vous parle de maîtriser une conversation conflictuelle. Mais à l’air plutôt souriant de Popol en me voyant rentrer dans le bureau, je me suis dite que ça ne pouvait pas être cela. Popol s’adresse alors à moi : "il me disait qu’il allait perdre sa bibi (pour binôme, c’est le petit nom que la saucisse me donne !) et il n’est pas content, il dit qu’il a dû mal à se faire à l’idée ". Et la Saucisse de me regarder avec son air de bigorneau malheureux.
Je dois vous faire un aveu, je l’aimais bien la Saucisse, mou comme une chique, pétochard comme un vieux chien, fainéant comme une couleuvre mais en même temps élégant dans ses sentiments envers moi, toujours fidèle, muet comme une tombe vis à vis de nos petits secrets, et émouvant dans sa solitude subie.
Et moi, de répondre, la nature ayant horreur du vide, je serais vite remplacée. Et de sermoner la saucisse pour la millième fois en lui suggérant avec insistance de prendre ma place, sans retenue. Allez la Saucisse, just do it.

6 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Toi aussi, just do it (et surement mieux que la Saucisse). Bon courage!

4:17 PM  
Anonymous Anonyme said...

Just do it Clothilde !!!!!!

5:54 PM  
Anonymous Anonyme said...

tu es la meilleure !!!!

7:45 AM  
Anonymous Anonyme said...

Même si il ya eu des problèmes, même si on part pour un monde meilleur ... les adieux, même non fêtés se font toujours avec un petit pincement au cœur ...
Bon courage pour ces derniers jours

10:45 AM  
Anonymous Anonyme said...

C'est à toi qu'il faut dire ça : Just do it, sans douter...

Il y a des gens, qui ne donnent pas envie de leur dire au revoir parce que justement on espère bien ne plus jamais les revoir..

5:26 PM  
Anonymous Anonyme said...

Celà s'appelle le syndrôme de Stockolm !

6:29 PM  

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