jeudi, octobre 12, 2006

And, now, lady and gentleman

J’entends d’ici, les pleurs, les hurlements de désespoir, je vois les femmes se jeter sur leurs maris pour être rassurées, aidées, réconfortées : " Chéri, dis-moi que ce n’est pas vrai, dis-moi qu’elle n’a pas fait cela ". Et si ! Frêle femme… Charlemagne et Clothilde, c’est fini.
Cela a commencé en avril 2005, j’avais l’âge de mon âge et je rêvais de changer le monde… enfin juste mon monde professionnel. J’ai passé et raté un entretien, j’ai reçu une proposition que j’ai refusée, et puis j’ai eu un concours. La boucle est bouclée, j’ai eu ce que je voulais : partir de la Firme.
J’ai eu aussi ce que je n’attendais pas, ces dizaines de commentaires, de messages, de mots réconfortants, de visites. Je vous dois beaucoup, mesdames, messieurs. Je vous dois le bonheur de vous avoir rencontré. Je ne vous remercierais jamais assez de tant de bonheur donné. J’ai aussi eu de la contradiction qui m’a fait douter, mais aussi avancer. Tout est bon à entendre, et j’ai tout entendu et gardé quelque part.
Maintenant, un nouveau cycle s’ouvre, ce ne sont pas les négociations du FMI, restons lucides ! Alors, ce blog s’arrête. Mais… voilà, c’est nul, pourquoi avez-vous déjà lu le bas de cet article avant même d’attendre la suite ? Vous me coupez tout mon effet, non, ce n’est pas cool les gars. Est-ce que dans Agatha Christie, vous commencez par la fin ? Bon, d’accord, je n’ai pas le talent de cette vieille anglaise, mais quand même soyez sympa, attendez patiemment.
Je disais donc, je vous donne rendez-vous, pour … la Saison 2 de Charlemagne et Clothilde. Avec des rebondissements (enfin pas trop, j’espère), du sexe (non, vous rigolez, je ne fais pas dans ce genre là, moi, madame), de l’amour (qu’avec Charlemagne, promis, juré, craché, je ne céderais pas aux chimères des jeunes et beaux étudiants), des intrigues et des fourmis dans les doigts.
Allez, que ceux qui m’aiment me suivent.

Emotion

La voix toujours qui déraille, les Dindes m'ont convoquée dans leur bureau et toutes les quatre m'avaient préparé une surprise : "le cartable de l'énarque". Dans une belle boite en carton ondulé, un carnet à secrets avec leurs mots très doux et leurs encouragements, un stylo, des rochers au chocolat pour les jours sans, un magnet's "Power girl" pour mettre mon emploi du temps sur le frigo, un joli collier avec une belle perle en raku, et un élastique pour sauter à la corde dans la cour de Sciences Po ! J'étais toute émue, on découvre ce que l'on représente pour les autres. Ca fait tout drôle ! Je ne vais jamais arrivée entière à 17h moi. Reste plus que les adieux à la Mouette.

mercredi, octobre 11, 2006

J-1

La saucisse est arrivée hier, en fin d'après-midi avec un paquet joliment ficelé, c'était des chocolats de Belgique, j'étais, je dois dire toute émue, de tant d'attention. Pour couronner le tout, j'ai une extinction de voix. Ce matin, dernière réunion de travail avec la Mouette, la Saucisse, la gracieusité pour assurer la transition. Vivement vendredi, en plus, je vais au salon des loisirs créatifs, faire le vide, flaner, m'inspirer, me redonner du souffle. Ca va être chouet les gars, la suite...

lundi, octobre 09, 2006

Premiers adieux

" Alors, c’est ta dernière semaine ? " Voilà comment m’a accueillie ce matin la saucisse avec son air d’épagneul malade. Moi, qui me motive, depuis une semaine, pour avoir l’air enjoué et détendu, il annihile toutes mes velléités de bien portance.
Une surprise m’attendait, la jeune personne qui a été embauchée sur mon poste. En fait, elle n’aura pas les mêmes prérogatives que moi, puisque c’est la saucisse et la mouette qui se partagent mon poste. La jeune fille qui aura l’insigne honneur de ne pas se voir affublée d’un surnom méprisant sera pilotée par la Saucisse qui la regardait avec des yeux de merlan frit. Faudra qu’elle fasse gaffe si elle veut mon avis, parce que l’autre, il sent qu’au moins sur un point il y gagne, celui de l’esthétique et du potentiel érotique, voire plus si affinité.
J’ai donc fait la tournée des bureaux, pour présenter sa gracieuseté et annoncer mon départ. En fait, depuis cet été, le monde se divise en deux camps, ceux qui enjoués sont venus me porter leurs félicitations et leurs vœux de bonne réussite et les autres, qui font les ignorants. Avec la secrétaire, nous avions pris les paris sur qui rejoindrait quel camp, nous n’avons pas eu de surprise. C’est de bonne guerre. J’ai donc annoncé l’arrivée de sa gracieuseté et mon départ. Je me suis ainsi esquivée et le pot de départ (genre bal des faux culs, je préfère éviter) et les adieux, la larme à l’œil, jeudi soir.
J’ai ainsi, au gré de mes pérégrinations, trouvé la saucisse dans le bureau de Popol, donnant l’impression de veiller un mort. Je me suis alors demandée si, en signe d’allégeance, la saucisse ne rêvant que de retrouver un autre matelas, il ne venait pas de lui déballer toutes les affirmations étayant la thèse que je ne pouvais pas saquer le dit Popol. Je dois dire que sur le moment, un éclair glacial m’a traversé le dos tant je suis incapable à l’heure où je vous parle de maîtriser une conversation conflictuelle. Mais à l’air plutôt souriant de Popol en me voyant rentrer dans le bureau, je me suis dite que ça ne pouvait pas être cela. Popol s’adresse alors à moi : "il me disait qu’il allait perdre sa bibi (pour binôme, c’est le petit nom que la saucisse me donne !) et il n’est pas content, il dit qu’il a dû mal à se faire à l’idée ". Et la Saucisse de me regarder avec son air de bigorneau malheureux.
Je dois vous faire un aveu, je l’aimais bien la Saucisse, mou comme une chique, pétochard comme un vieux chien, fainéant comme une couleuvre mais en même temps élégant dans ses sentiments envers moi, toujours fidèle, muet comme une tombe vis à vis de nos petits secrets, et émouvant dans sa solitude subie.
Et moi, de répondre, la nature ayant horreur du vide, je serais vite remplacée. Et de sermoner la saucisse pour la millième fois en lui suggérant avec insistance de prendre ma place, sans retenue. Allez la Saucisse, just do it.

samedi, octobre 07, 2006

Dernier week-end

La semaine prochaine, à cette heure-ci, je serais déjà dans une autre vie. J'ai eu beau lutter contre cette évidence, il faut pourtant que je l'admette, jeudi c'est la fin de quelque chose. Je suis dans la même boite depuis 11,5 ans. J'ai occupé deux postes, c'était mon premier boulot, à 22 ans. Le premier poste, je l'ai quitté pour partir en congé de maternité, en même temps, j'ai été recu au concours d'attaché, je suis revenue, toujours à la Firme mais à un autre endroit.
Je dis tout cela pour expliquer, que j'ai toujours quitté pour mieux : un beau bébé, ma Bestiole et un nouveau poste, en devenant qui plus est titulaire.
Aujourd'hui, je rationnalise, je me dis que, au pire, mon statut n'aura pas changé dans un an. Mais en même temps, je ne peux m'empêcher de penser que je quitte mon boulot pour aller vers de l'aléatoire et peut être du grand vide. Vous pouvez vous dire "elle nous barbe à toujours rabacher pareil". Vous avez certainement raison, je ne demande plus d'encouragements, je les ai eu avec tellement d'accuité, je vous en remercie tellement ici. Mais, je suis comme une chèvre attachée à son poteau et qui ne voit plus que lui, et pas la prairie qui l'entoure.
J'essaie de me convaincre du bien-fondé de ma démarche, j'ai du mal à trouver le sommeil. Je me sens sur le fil du rasoir. Parce que c'est aussi une décision que j'ai prise envers et contre tout, que je prends le parti de faire comme je pense devoir faire. Et si je me plante, ce sera mon ratage et celui de personne d'autre. Et cela, ce n'est pas facile à admettre, à endosser.
Au fait, je vous réserve une surprise pour jeudi, disons en fin d'après-midi, 16h30 si tout va bien.

mercredi, octobre 04, 2006

Comment rendre agréable son shopping ?

La semaine dernière, j’ai reçu dans ma boite courriel, une proposition totalement indécente, il va de soi, que je n’en ai pas parlé à Charlemagne, l’homme n’est pas jaloux, mais tout de même… vue la haute teneur érotique du mail, j’ai préféré m’abstenir.
Voilà t-il pas que Celio, oui, le fournisseur de vêtements pour homme et accessoirement pour le mien, me conviait à venir à la rencontre de ses Shoppenboys. Rien que le nom franchement, c’est suspect. Et en plus, j'ai eu beau fouiller dans mon Littré, je n'ai rien vu qui puisse le définir. Evidemment avoir recours à un anglicisme, ça fait moderne ! Passons.
Quelle est la finalité de ces êtres ? En lisant, je n’en croyais pas mes yeux, ce sont des …modèles vivants qui sont en tournée dans toutes les boutiques de France et de Navarre.
Imaginez le tableau. Je rentre dans le magasin, pour choisir deux chemises, un pull et un caleçon, ben oui, justement là, Charlemagne a éminemment besoin d’un caleçon, d’accord, il n’en porte pas, mais bon, les Shoppen machin, ne sont pas non plus obligés de tout connaître de l’intimité de ma moitié. Après cela, je sélectionne le shoppen qui ressemble le plus à mon doux conjoint. On a le choix en plus…. Et il essaie les vêtements devant vous. Rhooo.
Nonobstant le caractère totalement ridicule du truc, je me dis qu’il y a quelque chose qui cloche. Il faut vraiment penser à lancer un mouvement de libération des hommes. Imaginons la même initiative avec des femmes comme modèle vivant qui se dandineraient dans un magasin pour essayer des trucs. J’imagine le tollé et là, rien, personne ne trouve cela totalement avilissant.
Celio a au moins compris un truc : les femmes habillent les hommes !
(Merci pour tous vos messages, je me sens sincèrement génée par tant de gentilesse et de prévenance à mon égard. Je rougis. Mais je réfléchis aussi à ce fameux effet miroir).

mardi, octobre 03, 2006

Précisions utiles

Comme tous les jours, j'ouvre ma boite mail et je me dis que je vais lire mes mails quotidiens de Sissou et du poisson rouge au grand nez, peut-être de Sister Jane et de la Jeune mère de famille et avec un peu de chance des annotations sur mes billets de mon blog à moi. Et puis aujourd'hui, je lis cela en guise de commentaire sur mon billet de hier.
Un anonyme (!) a dit :
"ma pauvre clothilde... que je te plains. Je viens de temps en temps sur ton blog, espérant à chaque fois que ta mentalité évoluera mais ... que nenni... tu es méprisante envers tout le monde, rien que par les surnoms que tu donnes à tous, ceci commençant par ta propre famille, mari et enfants puis par ton entourage professionnel, et le restant aussi... tu n'as aucune considération pour personne... tu dois souffrir d'un fort complexe de supériorité, maladif certainement .... personne ne fait bien, même ta femme de ménage que tu considéres comme une sous-M...Tu as une maison, des enfants, un mari, un boulot, la chance et le bonheur de pouvoir malgré tout cela continuer ou reprendre tes études, et quelles études... et tu continues à bassiner les oreilles de tout le monde par tes gérémiades continuelles .... mais quel respect as-tu pour ceux qui n'ont pas toute cette chance ?? Ce qui m'étonne le plus ??? que l'on continue à avoir envie de te lire.... tes textes me font vomir par tant de mépris... mais qui aimes-tu sinon toi-même ???J'espère malgré tout que ces études te permettront de te questionner sur le bien fondé de dénigrer les autres de cette manière... et que tu sauras évoluer dans un esprit plus ouvert, moins agressif et plus constructif. "
Je dois dire que je ne sais pas trop quelle attitude adopter. C'est la première fois en 1an et demi de blog que je reçois quelque chose d'aussi agressif. Je me suis d'abord dite que je n'allais pas répliquer, que c'était se mettre à la hauteur de ce courageux individu qui ne signe pas. Mais, je dois dire que cela me touche profondément.
Peut-être aussi parce que la période est pour moi, femme sans coeur, méprisante et vénale, difficile, en terme de capacité d'adaptation. Donc, sans me justifier, je dirais seulement qu'à la limite, comme l'a fait remarquer un jour ici, Marie (de chez Bill et Marie), cet espace est le mien. S'il ne vous plait pas, passer votre chemin, de plus, contrairement à un livre, vous n'avez pas fait d'investissement financier et donc vous n'avez rien à regretter, un clic et adios, la mère Clothilde.
Ensuite, je me rends compte de la puissance perverse de l'écrit. On retombe un peu dans la fameuse citation de "on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui". Vous pensez, illustre anonyme, que je souffre maladivement d'un puissant sentiment de supériorité, j'aimerais vous croire ! Si tel était le cas, je n'aurais pas besoin de me défouler dans l'écriture parce que je mettrais cette supériorité au service de l'avilissement de mes collègues et il y aurait longtemps que j'aurais une place bien plus enviable.
Je me rends compte que le second degré nécessite un avertissement de début pour préciser que tout cela est écrit avec recul. N'être pas comprise, voilà bien pour moi, la chose la plus insupportable au monde.
(Un dernier mot, quant aux surnoms : la Bestiole s'appelle comme cela depuis qu'elle a 3 mois, et c'est son papa qui a choisi le mot, le Poulet idem. Et Charlemagne, c'est son vrai surnom depuis que nous avons convolé et il en tire plus de gloire que de mépris.)

lundi, octobre 02, 2006

Ne vous étonnez pas

Je ne vais pas être trop présente dans les quelques jours qui viennent. Je dois boucler beaucoup de choses au bureau avant de partir, le 12 sera mon dernier jour. Je pensais enchaîner avec 15 jours de vacances à la maison, mais c'est raté. J'ai reçu vendredi l'emploi du temps d'octobre et donc j'aurais mauvaise conscience de ne pas suivre les cours auxquels je peux avoir accès. Je commence donc le 16 à la fac !
Pour l'instant, je réflechis, je rationnalise, je tente de m'organiser, sachant que les horaires changeront tous les mois. Une seule chose est pérenne, les galops d'essai, tous les jeudis après-midi.
La Mouette me presse comme un citron et me met une vraie pression pour que tout soit nickel. Je vais y parvenir, je vais y parvenir. Foi de Clothilde.