mercredi, mai 31, 2006

Mon blog à moi

Ce blog m’est envoûtant, je n’ai rien à dire aujourd’hui. Et pourtant, j’ai l’impression que de ne rien poster ne serait pas une bonne chose, je me dois à ce blog parce qu’il m’apporte tant, parce qu’il prend part à ma vie. Il est cet autre, il n’est pas toujours moi totalement, il est une partie de moi, parfois celle que j’aime, parfois celle que j’aimerai être, parfois celle que je réprime. Et puis il n’est pas l’intégralité de moi parce que des proches, des amis le lisent et que je ne peux donc pas lui parler comme à mon journal intime au risque de tomber dans le grand déballage. Il est beaucoup, il m’est indispensable, mais il faut que je le maîtrise aussi, il ne faut pas qu’il mange ma vie, il ne faut pas qu’il soit une autre obligation. C’est pour cela que parfois il est vide, il n’est pas alimenté, il perd un peu haleine pour mieux la retrouver. La période est particulièrement périlleuse. Je touche du doigt que je suis à un tournant de quelque chose, qu’il en faut pas beaucoup pour que je devienne une adulte (je ne le suis pas encore, je ne le sais que trop) et ce tournant me fait, oh combien, flipper. On m’aide ou on ne m’aide pas à prendre ce cap, je sais désormais, que je suis seule à pouvoir le prendre. " Inch allah ", quand ça va bien, " à quoi bon ? " quand ça ne va pas. Mais toujours est-il que je suis seule à pouvoir le faire.

lundi, mai 29, 2006

SOS Chabout en détresse

Vous allez tout savoir de moi, j’ai une passion dans la vie (hormis Charlemagne, il ne lit jamais ce blog, cet aparté n’en est que plus louable, je progresse dans la voie de la bonté), la météorologie. D’ailleurs avec le poisson rouge aux grands pieds, nous partageons harmonieusement un abonnement (ça veut dire qu’on paie tous les deux, je dis cela pour tous ceux qui s’en servent sans raquer !!!!) au site de prédictions de Météo France, dans ce cas, on est bien loin de prévisions ! Et pour parfaire mon éducation cumuloninbée, Charlemagne, toujours lui, m’a offert voilà quelques années un petite station météo, qui fait mon bonheur. Je me couche en zieutant la température extérieure, la pression, la prévision avec petite icône ad hoc et la phase de la lune et je me réveille itou. C’est extra. En plus, je verse un peu dans l’ésotérique car je crois passablement à l’impact de la lune sur les phénomènes météorologiques. C’est un vaste débat qui ne fait qu’opposer pro et anti, débat au combien stérile, donc passons.
Mais en plus d’avoir cette passion, j’ai un défaut tout aussi intrinsèquement constitutif de ma modeste personne, je suis bordélique, façon totale. Je range les choses avec la certitude que là au moins je saurais où c’est. Sauf que ¼ heure plus tard, je ne sais déjà plus où cela se trouve. Donc, j’en viens à mon appel au secours. Qui possède ce bijou de la prévision météo (qui n’a qu’un problème, cette tanche ne fait pas la différence entre la pluie et le vent d’autan, il devrait y avoir un réglage spécial région toulousaine) ? Parce que j’ai perdu le mode d’emploi, j’ai changé les piles et je ne sais plus régler l’altitude, donc ma pression (enfin celle de ma position géographique) est ramenée au niveau de la mer et ça ne va pas du tout. Qui sauvera ma station ?
Marque : Oregon scientific

J'ai eu ma fête pétainiste

Faut croire que l'homme est versatile, l'année dernière, un souci d'agenda, on va dire les choses comme cela, avait empêché Charlemagne de fêter dignement cet événement, il s’était alors retranché derrière une supposé commémoration d’une aberration pétainiste. Soit, il faut assumer ses convictions. Mais cette année, par un tour de passe-passe dont seuls les hommes ont le secret, je suis redevenue fêtable, et dans les grandes largeurs. Réveillée dès 7heures du matin, la Bestiole a fait le siège de son père pour que la fête puisse commencer. Deux heures plus tard, j’étais sortie de ma torpeur par des enfants bondissants et un papa tout sourire. Les cadeaux « made in école » étaient super originaux, en particulier le sous-main « arborigène » comme dit la Bestiole. Pourtant, je demeure une adepte frustrée des colliers de nouilles, je me dis que cet objet est à ce point passé de mode, que la première instit qui s’y remet est certaine de faire un tabac. Tout était très beau et les câlins de mon petit poulet le clou de la fête. Quant au Papa, il s’est fendu d’un superbe sac, exprès pour mettre tout mon bazar, bien grand et bien beau. Non, je ne vois pas, même en y mettant de la conviction, quelque chose à critiquer. Tout se perd, si même les maris se mettent à être parfaits...

vendredi, mai 26, 2006

Concours, suite

Ce matin, au courrier, il y avait la convocation pour l’oral. Première bonne nouvelle, il n’y avait pas de bug sur Internet, je suis bien à l’oral. On ne sait jamais, une erreur est si vite arrivée.
Donc, je défais mon enveloppe et je tombe nez à nez avec trois feuillets à renvoyer avant jeudi prochain accompagnée d’une photo. Les affaires se corsent, pourquoi faut- il donc une photographie pour intégrer une prépa ? Ils veulent se faire à l’idée d’affronter Hibernatus ou un truc de ce genre. Il faut donc que je trouve la chose : je vais éviter celle de la meringue en robe de mariée et de la mère de famille sur son lit d’enfantement. Je crois que je vais devoir me résoudre à passer par la case photomaton, parce que je n’en ai pas une seule depuis mon nouveau look « cheveux longs ».
Deuxième écueil : remplir les trois pages de questions. Vont pas être déçus du voyage, les 4 énarques qui font passer l’entretien (j’ai les noms à l’avance, mais je vais vite les oublier parce que le complexe de méga infériorité me guette).
Question 1 : Grade actuel
Sous-fifre de troisième zone. En option attachée territoriale, mais je peux vous assurer que là où je suis, ça ne veut rien dire du tout.
Question 2 : Quelle est la nature de vos missions et fonctions actuelles, et le cas échéant, vos responsabilités ?
Des responsabilités : avoir un cloporte sous son aile est-ce une responsabilité avouable ? Bon, certes alors, disons, faire trimer comme une mule la saucisse qui est le plus fainéant de tous les testeurs de produits pour repousse de cheveux. La nature de mes missions : désalcooliser la mouette qui oublie dans la ½ heure ce qu’elle a dit sous l’emprise de produits stupéfiants divers et variés. Lui servir de serpillière par moment. D’autres missions : oui écouter les comptes rendus échographiques des collègues. Autrement, je ne vois pas trop à quoi je sers !
Question 3 : Expériences professionnelles antérieures y compris autres que services publics.
11 ans dans la même maison, pas toujours au même poste. Rien de très enviable donc. Et avant : équeutage du maïs, vous prenez ça ?
Question 4 : Centres d’intérêt et activités extra professionnelles
Je vais pas leur faire le coup de la grande spécialiste du cinéma muet afghan d’avant la révolution. Ben, je vais assumer, oui, je vais dire et le premier qui me dit que je devrais pas, il va se faire traiter de macho, c’est compris ? ! Donc, lecture, politique (bon, j’éviterais le laïus anti-capitaliste) jusque là, tout va bien… et loisirs créatifs. Oui, oui, je me dis que dans les années futures, on pourrait avoir besoin de technocrates pour réfléchir à la longueur des aiguilles et à la composition des alliages pour ciseaux de brodeuses. Assumons, je ne vais pas commencer à compartimenter.
Question 5 : Autres informations portées à la connaissance du jury
Si vous me donnez pas le concours, je me pends au fronton de l'assemblée nationale avec du fil Atalie.
Bon, je fais la photo du monstre et j’envoie le tout. Vivement le 5… juillet.

mercredi, mai 24, 2006

C'est quoi cette bouteille de lait

Bon, oui, j'ai eu carrément la peur des grands jours, je suis comme cela, peu de résistance au stress après, pendant les concours par contre, ça va. Mais après, il y a toujours ce que j'aurais pu dire, écrire sans parler des fautes d'ortographe (n'est-ce pas Telle, qui oui, oui, elle avait mon autorisation pour sa question), on mettra cela sur le compte de l'émotion du moment.
Allez, je me jette à l'eau et je dis ce que c'est. Attention, attention, braves gens, lisez bien tous les mots, parce qu'ils comptent tous. Je passe un concours pour intégrer un cycle préparatoire, j'ai bien dit préparatoire, au concours (le vrai celui-là) de l'ENA. Voilà, d'aucuns diront fonctionnaire jusqu'aux bouts des ongles (certes, oui, encore faudrait-il qu'il m'en reste après les derniers jours de haute tension), yo, c'est mon destin!!!
Enfin, entre nous, la probabilité que j'ai 1) l'oral 2) le vrai concours est aussi grande que celle de faire rentrer un éléphant par un chas de 28. Fonctionnaire certes, mais lucide aussi la Clo !!
Et à tous et toutes, mercis pour vos encouragements, votre gentilesse et vos mots gentils.
PS : Pour les parisiennes, le marché Saint-Pierre est-il loin de la rue de l'Université, parce que le 5, je pourrais bien faire d'une pierre deux coups !

mardi, mai 23, 2006

Version post commentaires, c'est mieux non ?
Je ne finiré pa mengée par dé fourmis rougeux.
Jé eu l'écrit du concours.

lundi, mai 22, 2006

Clothilde apprend la vie

Dans la série de " avec qui je travaille ", je n’ai jamais présenté" mini Popol ". Ce n’est pas Popol car il vient d’arriver, donc aucune ancienneté, mais il est en voie de popolisation, dans le style " je raye le plancher ". Petit, gracieux pour certaines puisque toutes les dindes lui tombent dans les bras, mini Popol s’est fâché avec la moitié de la Direction. En effet, il a réussi à devenir, sans mon entremise, le type le plus haïe de l’étage. Il n’était pas arrivé depuis 1 mois que lors d’une réunion, il a affirmé à qui voulait l’entendre qu’étant donné son bac +4, il pouvait se permettre de dire ce qu’il voulait y compris des horreurs à tous les moins universitairement gradés que lui. Ce genre de réflexion a eu pour effet de le rendre antipathique aux yeux de beaucoup, quant à moi, toujours prête à épouser la cause de la veuve et de l’orphelin, ce genre d’attitude n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde et à chaque fois que je peux, je lui rappelle que visiblement même les Bac +4 peuvent faire des remarques idiotes.
Alors ce matin, quant il a passé la tête dans mon bureau - ici, d’ailleurs, on commence toujours par passer la tête, après voyant la tête de la bête qui est tapie au fond, on comprend si on peut passer un peu plus que le crane - et qu’il m’a dit " je viens te montrer comment marche Outlook ". Je me suis d’abord demandée s’il tenait vraiment à la vie. Ensuite, j’ai eu un moment de trouble : " me montrer comment fonctionne quoi ? ". Outlook ! Non, c’est une plaisanterie. Cet individu est un sombre imbécile ou alors vraiment il me prend pour une demeurée. Il fallait en avoir le cœur net. " Attends Outlook, non, mais il y a belle lurette que je sais m’en servir ". Je pensais avoir utilisé des mots simples, une construction de phrase basique, visiblement, j’ai dû parler en grec ancien puisqu’il a saisi la souris et m’a dit " voilà, tu cliques là, ça ouvre Outlook, puis tu cliques sur nouveau pour créer un message ". Il l’a cherché, je suis devenue désagréable, pourtant, j’avais promis de rester gentille, de devenir la meilleure collègue servile de toute la création, mais faut pas plaisanter tout de même, me faire expliquer le maniement d’Outlook alors que Charlemagne et moi devons être parmi les premiers couples en France a avoir eu Internet, non, là c’est un peu trop ". Je lui demande alors " tu sais depuis quand je me sers d’Internet ? ". J’aurais pu rajouter, jeune homme mais mince il n’a que 3 ans de moins que moi ! Depuis 1995, donc, je pense que ce genre de stage est nettement superflu. Et moi qui croyais avoir tout vu !

dimanche, mai 21, 2006

Déjà dimanche soir

Ben voilà, les dieux de la sieste étaient contre moi, les deux monstres n'ont pas dormi et moi, j'ai pas pu commencer mon pantalon. J'ai juste eu le temps de faire les boutonnières du chemisier et donc de le finir. C'est mon premier, je demande donc de l'indulgence ! C'est le modèle Rosemary de Citronille.

vendredi, mai 19, 2006

L'Histoire racontée aux enfants

C’est l’histoire d’un mec qui trouve comme cela sous la semelle de ses Weston une liste de noms avec des numéros en face. Oh ! mais c’est peut être intéressant tout cela. Et si j’appelais un agent secret pour en savoir davantage . Prenons les pages jaunes pour trouver la perle rare, tiens celui-là, il a pas l’air mal comme espion. Et puis de toute manière, 007 est en vacances et OSS117 n’est pas encore né.
"Bonjour, Monsieur l’agent secret, ah bon, vous êtes aussi général, ah, ben c’est pas un peu trop, parce que je ne voudrais pas que votre enquête me coûte trop cher ?".
"T’as qu’à aller voir un détective privé si tu trouves que je suis trop bien pour toi, minus".
"Le prenez pas comme cela, Monsieur l’agent secret, c’est juste que je ne gagne qu’un million d’€ par mois et vous savez certains mois c’est un peu dur. Bon, vous êtes engagé. Votre mission si vous l’acceptez consiste à vérifier que les noms qui sont sur cette liste avec des numéros en face sont des vrais noms de vrais gens et que si on les révèle, ça va les mettre dans une vraie merde."
"Mission acceptée. Dorénavant appelez-moi grandfaucon et je vous appellerez Balancetamère."

Quelques mois plus tard, Balancetamère trépigne : "ça ne va pas du tout, vous glandez rien Monsieur l’agent secret".
"Ben oui, mais votre liste, c'est du bidon".
"C’est ça oui, du bidon et moi je suis la mère Théresa et je pars en chine faire du vélo."
"Allo, Monsieur le ministre des affaires étrangères, je vous appelle parce que vraiment les agents secrets c’est plus ce que c’était, tous des branleurs, vous ne pouvez pas lui arranger son cas, à l’autre là, Grandfaucon, je sais pas moi, un blâme, un truc qui le pousse un peu ".
"D’accord, Balancetamère, je m’en occupe".
Et voilà, notre agent secret, alias Grandfaucon, qui prend un bon soufflon dans le bureau de Tropbeau (Ministre des affaires étrangères de son état) : "Bon, vous vous maniez, là de trouver un truc contre le nabot (oui, vous savez le réfugié hongrois), parce que là je le tiens et je vais pas le lâcher."
"Mais patron, malgré votre respect, je ne peux rien trouver, y a rien, cette liste c’est du pipeau et que même, je me demande qui a pu l’écrire, vous auriez pas une idée, parce que dedans, bizarrement, il n’y a que des gens qui vous aiment pas à vous et à votre grandchef."
"Depuis quand tu te permets de penser, toi ? Et puis, tu te démerdes, il faut qu’il plonge."
Au même moment chez le nabot hongrois. "Oui, salut, je suis journaliste aux Echos, figure-toi qu’une liste circule sur laquelle tu es cité pour une histoire de comptes occultes, on fait quoi, je la relève ? ".
"Ca va pas non. Tu la fermes, tu m’entends, tu la gardes sous le coude, et tu la sors…. disons en avril 2006, 1 an avant les élections, je fais d’une pierre deux coups, je flingue en plein vol Tropbeau et l’autre guignol de l’Elysée et en même temps je passe pour un martyr. Tout le monde n'y verra que du feu et en 2007 à moi le Château. T’as compris".
Nous vivons une époque formidable.

jeudi, mai 18, 2006

STOP

POur ceux qui ont lu et qui ne voient plus. Vous n'avez pas pris de psychotropes, c’est juste que la pression est trop forte. Parce qu’en fait, je n’aurais jamais dû en parler, j’ai fait une bêtise. Je pensais que ça m'aiderait à tenir jusqu'à mardi, mais c'est pire. Je le reconnais. Au début j’ai beaucoup aimé voir les carrières auxquelles vous me destiniez. Non, je ne serais pas dans l’Education Nationale, enfin pas ce coup-ci. Mais en fait, je n’assume rien, et pour une fois, je suis plus sérieuse que d’habitude, la pression est trop forte, je dors déjà mal à cause de ce truc. Et je ne comprends pas trop pourquoi je me mets dans un tel état. Et là de savoir que tant de monde saura, je ne peux pas. Je suis désolée, c’est nul, ce n’est pas très adulte. Mais je ne peux pas. Ne cherchez pas à comprendre, je suis incompréhensible. Aujourd’hui, certainement de manière apocalyptique. Rideau

mercredi, mai 17, 2006

Marie-claire, Paoli et cie



Récurrence du jour : comme quatre jours par an, c’est la sortie du nouveau Marie Claire idées. Levée tôt, j’étais tout excitée à l’idée de le retrouver, c’est un peu bête, je n’attends rien en particulier, mais c’est juste un rendez vous, un moment à soi. J’ai sauté dans ma voiture à 7h10, avec dans les oreilles, la voix revenue de Stéphane Paoli sur France Inter . Il avait disparu des ondes, terrassé par un souci neurologique, j’avais été sonné par cette annonce, je l’aime comme commentateur même s’il nous a valu des prises de becs mémorables avec Charlemagne, qui le trouve trop partisan (en langage décodé, ça veut dire trop à droite !). Moi, je le trouve juste entier, exalté, tout ce qui me convient pour un journaliste. Il est donc revenu et ça me comble d’aise. Arrivée chez le marchand de journaux, je pourrais dire " mon ", pour faire plus chic, plus " mes petits commerçants à moi ". Mais voilà, celui-là est une véritable andouille et il est uniquement utile car il a tous les titres que l’on puisse imaginer. Je passe donc la porte (c’est palpitant !) et évidemment, Marie claire n’est pas encore dans le bac, c’est toujours comme cela. Je le lui demande donc, et là, il me répond " décidément, chaque fois, vous êtes la première ". Quoi, moi, là, je suis la première de tout le canton à demander le magazine, the magazine, d’un coup, on m’aurait dit que j’étais Prix Nobel de littérature, je n’aurais pas été plus contente. J’ai singé un imbécile " ah bon ? ", qui avait du mal à dissimuler l’onde de contentement qui venait de glisser entre mes omoplates. Je suis donc repartie, frétillante comme un gardon, pour lire mon MC idées attablée au café qui fait face à la basilique Saint-Sernin. Le festival de Cannes commence ce soir, il y a les premières cerises sur les arbres, voilà on peut commencer à se dire que l’été est presque en place. Quant au magazine, il n’est pas transcendant, mais c’est une porte qui s’ouvre sur des projets, un coup de pied à la neurasthénie, c’est un espoir de création, c’est rien, c’est moi.

lundi, mai 15, 2006

Carnets, la suite

En réponse à la question de Anne : les carnets commentés ...

Dans la famille "note tout"

Ca y est, la Bestiole a le virus, comme sa maman… je suis contente. Je suis une folle de petit carnet, j’en ai plein, pour toutes les occasions, j’en ai un stock qui remonte à ma prime jeunesse. Alors boutonneuse, je tenais déjà mon journal qui d’ailleurs était beaucoup plus intime que maintenant. Car plus je vieillis, plus je deviens pragmatique.
J’ai donc :

  • un agenda de mes créations (oui, c’est un bien grand mot) sur lequel je note les ouvrages en cours, les couleurs utilisés, un bout de tissu collé pour les projets " couture ". Il s’agit de l’agenda Picard 2006 que j’ai recyclé. Il est joli avec des photos de gourmandises.
  • mon carnet "crazy" comme je l’appelle, il sait tout de ce qu’il y a là , dans la tête, il est griffonné, raturé, marqué de rouge, il ne me quitte pas.
  • le filofax en cuir increvable qui me suit partout depuis presque 15 ans (tant que cela, mais oui, j’étais encore à la fac d’histoire !) pour les rendez-vous, les sensations du jour, un peu de superflu.
  • le petit carnet pour ne pas oublier les numéros de sécu, les adresses de sites intéressants, la taille de la table de la cuisine, au cas où je trouverais une nappe à acheter, les mesures pour les vêtements de Charlemagne, les anniversaires de machin et bidule.

Et après, je m’étonne que mon sac pèse une demi tonne !
Tout cela pour dire que quand ce matin, la Bestiole a annoncé à son père qu’elle voulait avoir " un journal intime ", je suis restée coite parce que je ne me doutais pas qu’elle connaissait l’existence de ce genre de chose. J’ai alors mis Sister Jane sur le coup " tu connais pas une papeterie sympa ". Sister Jane passe un temps infini à arpenter Toulouse, elle a des mollets de randonneur d’ailleurs. Et elle m’a dégoté la boutique ad hoc. Géniallissime, le genre d’adresse totalement impossible à éviter pour moi, des carnets en pagaille, des stylos, des cartes postales, des badges (comme à Paris !) et le comble du chouette, on peut y faire fabriquer ses propres carnets en choisissant tout de la couverture aux feuilles et intercalaires.
Waouh, ma nouvelle caverne d’Ali Baba.
Pour la Bestiole, je lui ai trouvé son premier carnet à spirales avec une jolie coccinelle griffonnée sur la couverture. Il me tarde de le lui donner !
Pour les Toulousaines, c’est "La Mucca", 23, rue des lois.

samedi, mai 13, 2006

Le bonheur, c'est :
- un nouveau robot qui est un bijou
- une matinée au marché sous la pluie à rire avec les enfants pendant que Charlemagne nous attend au café
- un coucou impromptu à une maman et son bébé
- une soirée qui s'annonce riante
- le soleil qui apparaît après les orages
- des mails qui reviennent de là-bas, tout là bas
- des messages parce que décidément vous vous occupez bien de moi.
C''est surtout arrêter de se demander ce que c'est, c'est juste vivre au jour le jour, c'est juste tout ce que je ne sais pas encore faire.

vendredi, mai 12, 2006

Fatale

Il m’arrive quelque chose de terrible, limite un Hiroshima familial. Charlemagne en a marre de me voit traîner le soir et le week-end dans un jogging (et encore je suis gentille avec ce vêtement qui dans ses heures de gloire fut un pyjama d’intérieur en pilou) informe avec des poches aux fesses et sur les genoux. Et je pense que cette fois-ci c’est du sérieux. Mais que faire ? Passant le restant de mon existence, c'est-à-dire les jours de dur labeur dans des tenues disons de circonstances, non, non pas le tailleur Chanel, je suis féministe moi, monsieur, j’opte donc pour un style bien à moi. J’ai longtemps cru que je n’avais pas de style mais il faut se rendre à l’évidence, l’absence de style est en soi un style. Tout cela pour dire que le soir et le week-end venus, je fonce dans la salle de bain revêtir la tenue de maison ad hoc, c'est-à-dire pantoufles, vieux pantalon à poche (sic) et tee-shirt d’une autre vie. Le bonheur de n’avoir pas les pieds qui marinent dans des chaussures étroites, l’absence de ceinture entravante à la taille…. Mais, il faut croire que ce genre d’accoutrement n’est pas propice à l’harmonie du couple. Disons que l’impression de vivre avec Robert ne se limitait pas à la longueur des cheveux, le look camionneur bulgare n’a pas l’heur d’enthousiasmer le Charlemagne. Eh bien soit, puisque je dois être une femme fatale, je veux de bonne grâce me plier aux nécessités de la vie de couple. D’autant plus que ce matin, la longue litanie de la Bestiole sur mes qualités m’a un tantinet glacé le sang, je suis donc d’après cet enfant, qui débarrassée de ses préjugés oedipiens se découvre beaucoup d’affinités avec sa tendre mère, donc, je suis : « une très bonne cuisinière, boulangère, pâtissière et couturière ». Beaucoup de « ière » pour moi, elle a omis de dire, ce que j’aurais pu apprécier « une maman jolie qui s’habille bien ». Donc, c’est clair, soit c’est une cabbale, soit c’est bien la réalité, je ne ressemble à rien dans le giron familial.
De bonne grâce, ce matin au gré de mes pérégrinations à Carreuf, je me suis mise en quête du vêtement qui allait révolutionner ma vie. Enfin, je pensais : le déshabillé de soie, aucune envie de prendre feu en faisant la cuisine, un caleçon, ( je ne veux pas en plus qu’ils comptent mes bourrelets ). Oui et alors, je fais quoi moi. Et ben, j’en sais rien. Va bien falloir trouver. Et si je me faisais un pantalon ?!

jeudi, mai 11, 2006

Une chance au grattage

Convocation de la saucisse dans mon bureau : " donc, comme je te l’avais dit la semaine dernière, demain, je suis en RTT, les journaux viennent d’arriver au quai de livraison, demain, ils sont attendus sur le territoire, tu dois donc les livrer comme c’était prévu ". Je vois à sa tête que le " comme c’était prévu " va vite devenir entre nous un sérieux sujet de discorde. Il a osé dire ce qui me met en rogne " je n’étais pas au courant ". Voilà, ça c’est son argument à lui, de deux choses l’une, soit ce garçon souffre d’une maladie genre Alsheimer hyper précoce et surtout non diagnostiquée, soit il se fiche ouvertement de moi. Dans les deux cas, il est tombé sur un os. Je lui rappelle donc les circonstances de cette mise au courant primitive et lui rappelle quelques détails, du genre " tu te souviens c’est le jour où la mouette m’a convoquée dans son bureau ". Voilà, donc une première vérité historique rétablie. Il est donc obligé de me dire que " oui mais ça me pose un problème ". Nous y sommes. Et quel genre de problème étant donné qu’il te faut avec une voiture de service aller te promener à 30 km de Toulouse sous un beau soleil, un vendredi après-midi ? De là à dire que je suis super sympa avec toi, il y a un pas que nous pouvons gaiement franchir. Je vois bien à sa tête que toutes ces obligeances de ma part le laissent de marbre. J’en finis par hausser un tantinet le ton (si je m’écoutais, il y a longtemps que sa tête de cabillaud aurait pris l’agrafeuse sur le coin du nez) pour qu’enfin je sache de quel empêchement il était question. " Et bien c’est à dire que tu sais que j’ai des rendez vous sur Toulouse en ce moment ". Concomitamment, il porte la main sur son front et tel un lémurien, se gratte frénétiquement le cuir chevelu dépourvu de cheveux et dorénavant envahi de plaques rouges. Et bien si j’étais toi, j’arrêterais tout de suite tes rendez-vous qui visiblement ne réussissent pas à ton épiderme et j’irais m’aérer à la campagne. Et puis mon coco, à mon sens, il faut choisir entre cobaye et fonctionnaire parce que là tu ne peux pas faire les deux !

mercredi, mai 10, 2006

Les malheurs de Clo

Qu’on se le dise, la Clothilde n’est pas mauvaise fille, elle ne se plaint pas des bonnes nouvelles de ses collègues, elle aime aussi entendre que la vie prend forme chez les autres, elle adore la layette et les couches culottes. Elle aime même broder un petit quelque chose pour une naissance, mais elle préfère que cela reste confidentiel.
Cependant, quand la vie d’un bureau ne tourne plus qu’autour des vapeurs de ces dames, elle dit stop. Je suis certainement de la vieille, très vieille école mais en fait j’ai vraiment du mal avec cette espèce de mouvement de fond qui fait que désormais il y a moins d’une feuille de papier entre la vie privée et la vie professionnelle. J’ai beau expliquer en long en large et en travers, à toutes les dindes et consorts, que quand on commence à dire à la Mouette qu’on a des valises sous les yeux parce qu’on s’est engueulé avec son mec, et bien on a mis le pied dans un engrenage, dont on ne sortira jamais indemne. Rien n’y fait. Et pourtant, c’est fichu d’autant plus quand le mode de management de la Mouette est basé uniquement sur l’affect. Elle adore les gens qui viennent lui pleurer dans les jupons, qui lui raconte leur vie par le menu. Et j’ai beau dire que c’est une ineptie, que dorénavant elle les tient, c’est couru d’avance personne ne me croit. Et pourtant à la première occase, la Mouette leur donne la monnaie de leur pièce et elles sont coincées. Il y a des lieux pour gérer ses conflits personnels, pour raconter sa vie, c’est chez une copine, chez son médecin, chez son psy, mais en aucun cas dans le bureau de sa chef. Mais promis, je ne suis pas méchante.

mardi, mai 09, 2006

Premier

Avec appréhension, comme pour toute nouvelle expérience, je me suis lancée, dans mon premier boutis ou trapunto, selon si l'on est puriste ou pas. Et bien, j'ai découvert une technique plutôt simple à mettre en oeuvre avec peu de nouveaux outils et des matériaux relativement sommaires (lin et toile à beurre, cure dent pour garnir les formes). Je pense que c'est le premier d'une longue série.

La tuile rose ou bleue ?

Je rentre de trois petits jours d’un week-end bien sympa, et m'attend au coin du bois le truc qui va rendre mon quotidien infernal pendant 8 mois. La dinde 2 est enceinte, vous avez bien compté, de 1 mois, bientôt, je pense que nous aurons ce genre d’information au sortir de la chambre nuptiale. Quand j’ai eu la malencontreuse idée de poser la question idiote " c’est pour quand ? ", et un bref calcul mental m’a permis d’en déduire l’âge de la grossesse comme on dit dans les milieux autorisés.
Pile poil, la voilà enceinte le jour du grand retour de la parturiente en titre, j’ai nommé la Dinde 1. Elle rentre ce matin hurlante telle une mère italienne, on a déjà eu droit à la montée de lait et donc à l’absence de l’enfant pour calmer la chose. C’est un cauchemar.
La Mouette est de surcroît phobique de ce genre de chose, régulièrement nous avons droit à un " la prochaine fois, j’embauche des hommes ". Enfin, l’ayant menacée de porter le truc devant une instance ad hoc, depuis elle évite ce genre de raisonnements digne de la Russie soviétique. Quant à moi, ayant déjà deux enfants, elle me regarde dorénavant comme une pré-ménopausée, comme si on était forcé dans la vie de s’arrêter à deux. Pfff et en plus elle est vieux jeu !
Donc, dans les 8 mois qui viennent nous aurons droit aux échographies dans le parapheur, aux paris sur le sexe de la prochaine merveille, aux vapeurs de la future maman, et tout et tout. Elle n’a pas tort la mouette, vive la chair fraîche et les petits muscles bien virils.

dimanche, mai 07, 2006

Ici Londres

Ceci est un message pour les spécialistes. Je demande instamment l’arrêt de la spéculation sur le cours du liberty of london, sur le Marché d’intérêt international et particulièrement sur Ebay. Le morceau de liberty se vend au prix du pétrole raffiné, si ça continue une blouse pour la Bestiole reviendra plus cher que de faire le plein de la bagnole. J’ai juste pu emporter celui-là dans la limite du budget fixé. Cela ne va pas du tout les filles, un détail qui ne trompe pas, les vendeurs mettent le prix des frais de port pour la France, tient donc et pourquoi pas pour les Bahamas.
Bon, j’y retourne, chercher la perle rare, la pépite oubliée.

jeudi, mai 04, 2006

Mon non-avenir professionnel

Il faut bien que je me rende à l’évidence, ici, à la Firme, je n’ai strictement aucun avenir, à moins que l’idée de croupir dans un bureau, dirigée par une alcoolique, auprès d’un ambitieux, d’une saucisse flegmatique et d’un communiste décati soit susceptible de m’enthousiasmer. Donc, il faut rapidement que je trouve une solution. Des questions succèdent à des idées de reconversion, à 33 ans, il est encore temps :

  • l’enseignement. Cela m’a toujours plus ou moins trotté dans la tête, il faut dire que niveau famille, je suis carrément cernée. Mais à voir la tête de ma mère quand elle a pensé que je passais un concours de l’enseignement, je me dis que ce n’est pas forcément une bonne affaire. Elle s’imaginait déjà à la une des tabloïds : " interview exclusif de la mère de l’instit qui torturait les enfants ". Elle voyait en même temps le ministre lui demander de rendre ses palmes académiques pour avoir enfanter un monstre pareil. Et puis, franchement, pour l’instant, je n’ai pas la vocation, et sans vocation, ces métiers là, il vaut mieux éviter.
  • Rentière, pour cela il faudrait que je me mette à jouer au loto, je préfère tabler sur des options moins aléatoires
  • Je passe des concours pour changer d’administration. Au choix s’ouvrent à moi les carrières de commissaire (je ne suis pas rousse, je ne m’appelle pas Julie et j’ai horreur des armes à feu) et de magistrats. Mais faudrait bosser ma vieille.
  • Entrer dans le privé. D’abord, je suis persuadée qu’il y a la même concentration de nazes que dans le public, donc le changement de statuts n’est pas une fin en soi. Ensuite, pour y faire quoi ? C’est là que je prends conscience du vide sidéral de mon expérience. Je suis la pire espèce qui existe dans le monde du travail : une généraliste. Je touche à tout, je suis une GO, une gentille organisatrice maintenant on appelle cela une chargée de mission. Je peux mener à bien une mission, organiser des réunions, faire des notes de synthèse, éplucher un dossier, savoir le défendre, coordonner les autres. Mais je ne suis pas avocate, je ne suis pas chercheur, je ne suis pas ingénieur, je ne suis spécialiste de rien. Dire que je déprime est un doux euphémisme.
  • Je m’achète un magasin de fleurs ou une librairie. Oui, mais je n’ai pas de sous.

Donc, deux solutions, je me mets dans un coin, je pleure en attendant la retraite ou la mise en place de la dictature du prolétariat. Non, mais ce n’est pas mon genre non plus. Je me prends en main et j’envois des CV dans toutes les administrations de France et de Navarre avec un ego dans les chaussettes, franchement ce n’est pas gagné. Ca ressemble à un avenir bouché tout ça.

Clothilde, 33 ans, étudie toutes propositions.

mercredi, mai 03, 2006

Ma MAP et moi

Deux évidences caractérisent Clothilde : versatilité et honnêteté. Quand les deux se rencontrent, voici le résultat.
Je me suis achetée voilà 15 jours une machine à pain. J’en avais beaucoup entendu parlé, et comme je ne suis pas femme à prendre les décisions à la légère, je me suis beaucoup interrogée, et puisque je suis tout de même une femme, je l’ai acheté sans crier gare, un jour, sur un coup de tête. Immédiatement, parce que je suis aussi cette version-la de la femme, j’ai regretté mon achat, de toute manière, quand l’investissement dépasse les 50€, je suis au bord de la dépression consumériste. Radin, non, juste économe.
Donc, à la tête de la dite machine, je me documente, étudie le fonctionnement, connais tout du fameux TH sans lequel l’usage de la MAP se résume à du tâtonnement alchimique. Mais, 15 jours plus tard, la garce tombe en panne, brusquement alors que je préparais une brioche. Hier, je suis allée la ramener et on m’a donc remboursé. Deux alternatives : en racheter une ou pas. Donc, en toute honnêteté, j’ai fait un tableau à deux colonnes (non, je ne suis pas fêlée à ce point, mais quand même !).
Pour
- du pain quand on veut comme on veut
- des ingrédients naturels et maîtrisés
- un minimum d’efforts pour un résultat intéressant
- intégration parfaite dans la démarche d’une éco-consommation
Contre
- ne plus malaxer sa pâte, perte du contact direct avec la matière
- perte de ma longue expérience de panetière maison
- forme du pain toujours la même (même si on peut cuire dans son four ménager, mais alors pourquoi avoir une MAP ? )
- absence de croûte genre campagne (du moins pour ma MAP)
Voilà donc, thèse, antithèse, et il fallait bien que j’en arrive à la synthèse. En fait, la plus grosse frustration dans la MAP, c’est de ne pas pouvoir sentir l’odeur du pain qui lève, la présence du hublot entre moi et la pâte me frustrait beaucoup. Je fais du pain depuis des années et d’un coup, je me sentais assistée. Ca ne s’explique pas, ça se vit ! Donc, je n’ai pas racheté une machine à pain mais je me suis acheté un robot ménager de gros calibre, l’ustensile qui me manquait le plus dans la cuisine. A force de préparations, j’étais venue à bout de deux Moulinex, j’ai donc opté pour un Kenwood de rêve. Il me tarde qu’il arrive.
(Nota : Prix Camif 299 €, prix Price Minister 165 €. Même garantie constructeur. Vive la société de consommation et ses aberrations).

mardi, mai 02, 2006

Claquage de beignet gratuit

D’abord, il y a eu l’entretien façon « mauvais Mac do’s entreprises », ensuite l’attente la longue, la très très longue attente. 7 mois pour en arriver là : « malgré l’intérêt que présente votre candidature, j’ai le regret de vous informer que celle-ci n’a pas été retenue ». Bien fait ! Clothilde, et une porte, une qui te claque à la gueule. Tant mieux, et bien maintenant, mesdames, messieurs de la Firme, Big Boss, la Mouette et consorts après 11 ans de bons et loyaux services, Clothilde vous annonce que désormais elle est libre comme l’air. A la prochaine occase, je me barre, je vais voir ailleurs si je suis si incapable et inintéressante que cela, je vais voir ailleurs si quelqu’un veut bien profiter de mon expérience. Je ne vais pas me laisser abattre, ce serait trop facile.

Al trabajo

Ce matin, retour au bureau. Joie dans les chaumières. Pour commencer, grand café, place Saint-Sernin, voir du beau de bon matin met dans une configuration assez agréable, ça aide à se lever tôt. A coté de moi, des lycéennes parlaient de leurs différents concours, comme elles ont de la chance, mais elles ne le sauront que quand ce sera terminé, lorsqu’elles auront les deux pieds dans le monde du travail et qu’elles regretteront d’avoir commencé à travailler trop tôt. Je vire nostalgique, ça ne va pas du tout.
Ensuite, direction la Firme. Gaieté. Ca commence par les inévitables « alors c’était bien les vacances ? ». Là, une seule réponse « Oui ». Ne pas tomber dans le pathos (enfants malades, rétablis pour une semaine avec Charlemagne, y a pas de justice), je le dis, je le répète, il n’y a rien de pire que de se faire plaindre par ses collègues de bureau, c’est un aveu de faiblesse et un jour où l’autre, ça se paie. Et la question d’après, inévitable celle là aussi, « ah bon, et tu es partie où ? ». Ben, oui parce que forcément des vraies vacances, c’est le derrière vissé dans un avion ou dans une bagnole en plein jet-lag à parcourir le monde. Et bien, pour moi, des vacances de rêves, c’est dans ma maison, avec mes enfants, mon herbe, mon jardin, mon atelier couture. Une vie simple, certes, pas très enthousiasmante à première vue, mais pour ceux qui connaissent c’est juste le début et l’accomplissement du bonheur. Oh, la Clothilde, mais elle débloque complètement, la voilà qui fait des grandes phrases. Faut dire que devant des murs gris, des tronches de cake rassis, il faut bien s’évader. Remarquez j’aurais dû faire comme la secrétaire qui a oublié de venir ce matin, espérant que son absence passerait inaperçue. C’est sans compter sur Cruella, le bras droit de la Mouette qui veille au grain. Attrapé par la patrouille, dommage, il en reste encore qui ont le goût du danger.