jeudi, juin 30, 2005

Pause Café

Après une nuit de cauchemar au cours de laquelle le poulet a tiré sur la sonnette " maman, tu viens ", un nombre incalculable de fois, j’ai bien crû que je ne pourrais pas trouver les ressources pour me lever. Et comble de l’horreur, je me suis retrouvée à 6h30 debout (pour info, d’ordinaire, je me lève à 6h48) et vu mon état de délabrement général, 18 petites minutes, c’est énorme. En fait, le Poulet m’a encore appelé à 6h30, dans des cas comme cela, on en veut globalement à tous les organismes vivants. Je me lève, accomplit mon devoir de mère, à savoir remonter la couverture qui avait glissé au pied du bambin.
Là, je suis face à un dilemme. Quand on sait combien choisir une paire de chaussures est une épreuve pour moi, décider du plat à mettre sur le plateau à la cafétéria, assimilable aux 12 travaux d’Hercule, alors trancher entre me recoucher pour attendre l’heure classique au risque de me rendormir pour deux bonnes heures, ou bien prendre le temps de déjeuner dans la maisonnée ensommeillée est un décision titanesque. Oui, la maisonnée endormie, c’est le super cliché, mais faut bien trouver les motivations où l’on peut et ce n’est pas dans l’espoir de manger de la confiture car vu mon tour de taille qui joue les yoyos, pour la confiture autant promettre à un écureuil de manger du clafoutis.
Je suis assise sur mon lit, l’air idiot, une haleine de poney au réveil et je m’interroge. A un tel niveau d’indécision, je frise le ridicule, et finalement il est 6h48, plus de question à se poser. Je me lève, un point c’est tout. Et il était presque temps !
Arrivée au travail, je trouve l’atmosphère un peu pesante, la saucisse ne dit pas un mot alors que d’ordinaire, il est plutôt loquace, voire super pénible, faisant systématiquement un exposé sur les huttes hittites dont Arte a parlé la veille. Et je peux vous dire que quand vous n’avez pas vu le début du commencement d’une tasse de café, c’est carrément super violent comme entrée en matière. Donc, un truc me paraît bizarre, il fixe son ordinateur. Moi, plutôt d’humeur marrante, je me prends à culpabiliser de mon manque d’entrain au travail et de mon envie criante de papoter avec les dindes qui me servent de collègues. Bon, au bout de 15 minutes, je rejoins mon bureau et la saucisse n’a pas bougé d’un millimètre et fixe un écran vide.
Là, les choses se corsent carrément, je sens le malaise, mais comment éviter la gaffe ? La santé de son paternel étant chancelante, évitons les entrées en matière du genre " tes parents vont bien ? " parce qu’avec le bol que j’ai, il va bien me répondre " Non, mon père est au plus mal ".
Donc, jouons-le finaud, enfin, c’est un qualificatif qui ne me convient guère, je le dis pour ceux qui le penseraient tout bas dans mon dos. J’ose enfin, pour crever l’abcès, un " et bien, tu as l’air studieux aujourd’hui ". Ce qui en langage décodé signifie que l’absence de conférence multiculturelle certes ne me manque guère mais m’étonne cependant. Et là, l’inimaginable se produit et me laisse dans un total état de stupeur " je ne ferais plus de covoiturage avec vous (soit dit en passant j’en connais un que ça va réjouir), Claire me quitte" " Oh, putain, on n'est pas dans la merde, évidemment, s’en sont suivies des effusions liquides dont je n’aurais jamais imaginé l’existence chez un dadais de cette taille.
Et bien, ça a beau être la saucisse avec ses travers, sa flemmardise, je ne peux que compatir à ce qui lui arrive. Les femmes sont vraiment toutes des connes. Enfin, moi, toujours est-t-il que je vais passer ma journée à faire ma Véronique Jeannot, à dire des platitudes pour tenter de sauver la saucisse de la noyade.

mercredi, juin 29, 2005

Maladie infantile

ou rite initiatique de la douleur et de la patience. La Bestiole a été totalement défigurée par une varicelle particulièrement carabinée. A tel point que le docteur est venu la voir tous les jours depuis lundi. De la fièvre, complètement abattue. On se sent totalement impuissant devant une telle chose. Il faut que cela passe mais la philosophie ne fait rien à l'affaire et n'enlève pas le couperet qui est au-dessus de la tête "si tu te grattes, tu auras des marques".
Mais quelqu'un a-t-il déjà réfléchi combien il est absurde de tenter de faire comprendre la notion "de permanence" à un enfant pour qui le passé c'était hier, et le futur c'est demain matin. Comment faire comprendre l'éternité dans ces conditions ? C'est impossible et pourtant totalement nécessaire.
La bestiole, c'est sùr, nous a donné une leçon de sagesse, point de grattage, elle a pris sur elle, comme certainement, je n'aurais pas été capable de le faire en pareil cas.
Mais franchement, ce qui est certain c'est que ce genre de maladie nous met tous sur un même pied d'égalité car riche, pauvre, de la campagne ou de la ville, nous n'avons qu'une chose à faire : attendre et prendre patience.

dimanche, juin 26, 2005

Envoyez vos dons au fond d'indemnisation des victimes de la varicelle. Posted by Hello

samedi, juin 25, 2005

Instant de vie, vie d'un instant

Il y a des jours où les mots restent coincés dans la gorge, ce n’est pas que les sujets manquent, la varicelle de la Bestiole, les incartades de poulet mais le cœur n’y est pas comme l’on dit en pareil cas.
Parce qu’il y a eu une soirée toute bête, une institution toute simple pour marquer l’arrivée de l’été. Et puis il y a eu ce que l’on lit dans tous les journaux : l’accident domestique. Sauf que quand il advient, il n’a plus rien de domestique, il devient essentiel, il prend toute la place tant il vous touche au plus profond. Il touche cette petite communauté, dont les membres vous sont indispensables, des personnes auquel aucun lien du sang ne vous lie. Mais des personnes sans qui beaucoup de choses n’auraient pas de valeur, n’auraient pas d’intérêt. Ils forgent un peu de votre personnalité, car ils ont toujours quelque chose à apporter, une expérience à partager, des moments de convivialité à offrir. Et voilà, dans des moments comme cela, on en veut tellement à cette connerie de pudeur qui fait que l’on est incapable de dire à quel point ils sont indispensables, à quel point la vie en leur absence n’est pas la même.
La vie est une imbécile qui vous empêche de dire aux gens la vraie place qu’ils ont auprès de vous, sans indécence, mais aussi sans masque. Dire l’indispensable des instants partagés, des instants qui font une vie.

jeudi, juin 23, 2005

Au creux de l'oreille

Le printemps s’annonce avec le chant du coucou et l’été avec celui du rossignol.
Epuisée -et bien oui, même une Wonder woman de mon genre, peut être fatiguée- hier soir, j’étais au lit à 21h30. Là, le récit vire au passionnant, comme quoi, il peut ne rien se passer dans la vie d’une femme.
Pourtant, il s’est passé quelque chose. Que les plus salaces qui se disent qu’ils vont enfin connaître la position préférée de Charlemagne et Clothilde, aillent voir ailleurs car je ne suis point femme à exhiber ma vie privée, ce blog en est d’ailleurs la preuve ! ! !
Couchée dans mon lit, le léger souffle de vent coulant lentement sur mon visage, je renonçais à brancher ma radio qui d’ordinaire me sert de berceuse, point de France Info en fond sonore. Il y avait mieux à entendre, le beau et mélodieux chant d’un rossignol qui a élu domicile dans le prunus en face de la fenêtre de ma chambre. Il chantait au moment où la nuit commençait à envelopper la campagne, il appelait sa belle, et c’était le premier soir où je le remarquais. Il l’appelait et je me suis prise à espérer qu’elle mette encore plusieurs jours à arriver car leur rencontre advenue, il en sera fini de ces mélodies, que j’aime tant. Elles me rappellent des souvenirs de soirées dans la maison forte de Souplassens, des premières soirées de découverte de celui qui est maintenant Charlemagne. C’était il y a dix ans, et grâce à un petit oiseau c’était juste hier, juste dans l’oreille.

mardi, juin 21, 2005

Et alors ? Et après ?

Ce soir, c’était le spectacle de la MJC, Maison des Jeunes Couillons dont je fais partie, qui n’ont pas encore compris que de s’occuper des autres bénévolement était une activité complètement passée de mode. Ceci dit, on pense que dans ce genre d’assemblée par essence remplie de gosses braillards (et le Poulet ne fut pas le dernier) et de parents béats d’admiration devant les deux canards émis à la flûte par leur progéniture adorée, chérie, point n'est besoin d’en faire trop pour ne pas paraître négligée. En gros, pour être juste comme il faut. Une douche en arrivant du boulot pour éclairer le visage anéanti par une journée d’inhalation de gaz d’échappement, un peu de parfum manière de se penser raffiner et hop, on embarque les gosses, les deux puisque le père recherche toujours le cadavre du cathare au fond du souterrain.
On arrive à bon port non sans avoir chargé le poisson rouge, on ne sait jamais une panne est si vite arrivée, un homme dans la bagnole, on a beau dire, ça rassure.
On commence le papotin avec les copines et là, le cauchemar se produit. La jeune mère de famille, toute contente de sa première sortie post-partum en célibataire, ne peut s’empêcher de faire part de sa découverte du siècle : « remarque le top modèle, derrière toi ». Déjà, là on en veut à la dite jeune mère de famille qui, si elle avait été totalement cool avec sa vieille copine, aurait gardé sa découverte pour elle et aurait donc souffert en silence à la vue de la chose. Car chose, il y avait bien. Un dos nu, que l’on se demandait bien où il allait s’arrêter, Mireille Darc dans "le Grand blond avec une chaussure noire" à côté, c’était du pipi de chat, bronzée genre « caramel doré ». Evidement, quand on dégouline de sueur parce qu’on court dans tous les sens pour éviter l’évasion du poulet, on supporte mal la comparaison.
La jeune mère de famille, elle, a une excuse en béton, sa descendance n’a pas deux mois et comme il faut 9 mois pour perdre les kilos de la grossesse, celle-ci est sortie des ronces. Mais, moi, les gamins affichent tout de même 5 et 3 ans au compteur, donc pas d’excuse.
Non, mais tout de même, je ne vais pas me laisser miner sans réagir. D’abord, elle est moche, oui, certes, elle a les yeux bleus, des cheveux genre de la couleur qu’il faut, mais du coté du nez on pourrait trouver un truc à redire et puis, elle est petite. Le premier qui dit « tout ce qui est petit est mignon » ne remet pas les pieds chez moi avant la fin des calendes grecques ! Et en plus, on verra le travail après deux voire trois gosses, on verra le dos nu avec les seins qui tombent (et qu'il faudra bien retenir avec quelque chose), il ferra moins le malin. Et puis, de tout manière, bronzée comme cela, on peut sans se tromper lui promettre une peau de lézard dans dix ans.
Non mais, je ne vais pas me laisser pourrir ma soirée pour si peu.

lundi, juin 20, 2005

Dimanche au bord de l'eau

C’est sûr, on a pu le constater hier, il fait chaud (35°) et évidemment, quand les enfants voient les cousines s’en aller à la mer, il faut bien trouver un dérivatif pour que la chose ne tourne pas au drame.
Première solution. Soyons fou et partons aussi à la mer. Non, l’excuse est toute trouvée, c’est la fête des pères (au fait, le Charlemagne a eu un cadeau made in sa femme, comme quoi la Clothilde, on a beau dire, elle est bien bonne), donc Papoum et Mameu viennent manger. Et puis, moi, la mer, il faut au moins m’y préparer deux semaines à l’avance, je ne suis pas psychorigide (quoi que faudra que je me pose un jour la question), mais les pieds dans le sable, je déteste, je me demande tous les deux pas si je ne vais pas tomber sur un truc pas net, beurk, c’est ignoble. Hormis en Espagne parce que dans ce cas, il y a l’odeur des churros, la langue que l’on ne comprend pas et personne qui risque de me reconnaître en maillot. En gros, c’est pas pareil et puis c’est tout.
Deuxième solution : la piscine. Mais oui, tu te souviens, chéri, que l’année dernière on a acheté cette fameuse piscine autoportante dans laquelle je me suis humiliée des après-midis entières, plantée en plein milieu d’un champ (l’endroit rêvé d’après charlemagne). Tu parles d’un rêve, il fallait traverser 100 m d’herbes hautes en maillot de bain avant d’accéder au terrain très accidenté sur lequel était posée ladite piscine. Du coup, marcher dans la piscine revenait à se planter dans les pieds des racines d’arbres, encore une chance que ça n’ait pas crevé le fond.
Bon donc, la piscine, c’est le coup du siècle, sauf que vous irez expliquer à deux gniards en furie que l’on ne se baigne pas le premier jour dans une piscine juste remplie car si elle atteint les 20 ° c’est vraiment un maximum et qu’à 20°, il n’y a que des anglais pour se baigner.
Premier écueil, trouver l’emplacement, j’ai d’abord cru devoir batailler ferme pour éviter l’exil de l’année passée, mais faut croire que le Charlemagne avait réfléchi par lui-même sans les vociférations de sa chère et tendre, car il n’a pas osé reproposer l’endroit maudit. J’allais suggérer sans trop y croire car Charlemagne allait bien me trouver deux trois raisons " de sécurité " le devant de porte, lorsque celui-ci se permit un " on pourrait la mettre là ". Pile poil comme moi. Bon, je suis dans un bon jour, je ne vais donc pas faire preuve de mauvaise foi, en disant que ça pourrait être mieux ailleurs, j’ajoute juste un " c’est ce que je pensais aussi ", manière de montrer que je ne suis pas un mouton. Après tout, la vie est une lutte de tous les jours ! ! ! !
On déplie la chose qui a assez bien supporté l’hiver. Mais les choses se compliquent lorsqu’il s’agit de boucher la piscine. Et oui, comme tout bon récipient qui se respecte la piscine se bouche avec un bouchon pour éviter la réédition du tonneau des Danaïdes. Les affaires se corsent encore davantage quand Charlemagne me jette " tu te souviens les bouchons que tu as rangés l’année dernière en me disant que tu saurais où tu les mettais ". J’hésite à faire encore une fois preuve de mauvaise foi genre " mais, non, c’est toi qui les a rangés ". Mais ce serait trop visible, car j'ai vidé la piscine, j'ai perdu une première fois les bouchons, j'ai retrouvé les bouchons et j'ai dit que je les rangeais pour ne pas les reperdre.
Et là, c’est la grosse tuile car entre temps, ce qui n’était pas prévu est arrivé, j'ai contracté la maladie très grave du " bol d’eau chaude entre les deux oreilles ", maladie qui consiste à ne se souvenir de rien et d’être d’une inconséquence totale. Donc, nous voilà partis à retourner la maison pour retrouver les bouchons, moi, sans conviction, car je connais mon sens aïgu du rangement logique, qui n’est logique qu’au moment où je le conçois. Une heure après, il n’a déjà plus aucun sens. Du coup, j’ai retrouvé des trucs, que je ne savais même pas que j’avais perdu, c’est dire !
Charlemagne dont la conviction m’étonnait, et que finalement je trouve suspecte, a fini par dégoter les bouchons au fond d’un tiroir. Ne les y aurait-il pas mis ? Je m’interroge mais la piscine est pleine et n’est-ce pas l’essentiel ?

jeudi, juin 16, 2005

Une incompétence crasse

Et voilà, on se dit qu’on est forte, que rien ne peut arriver, que sa vie ressemble à un film à la Sautet avec ses amis, ses amours, ses amants (ah, non, tient ! pas encore, faudra peut-être y penser un de ses quatres !). Enfin, le bonheur ou du moins ça y ressemble.
Et puis, la tuile vous tombe sur le coin de la figure, harassante, énorme. Elle prend la forme d’une femme qui n’est plus très jeune. Et Charlemagne qui lui emprunte le pas, buvant ses paroles, dans un total état de mendicité. Cette créature est en train de vous voler une partie de votre vie, de vous assassiner en quelques mots terribles qui à jamais resteront gravé dans votre tête comme la sentence d’une vie, l’explosion sidérale de votre famille, de votre rêve de couple, de votre ambition de femme : " non, ce n’est pas du XIVème siècle, c’est du XVIIème siècle ".
Mais, de quoi elle parle, cette vieille couenne en jupon ? Du gîte, bien évidemment. Téléportée sur les lieux de l’expertise, cette soi-disant grande spécialiste en archéologie médiévale, est venue juger de l’état du susnommé Souplassens. Dans un élan que Narcisse n’aurait pas renié, Charlemagne n’attendait que la confirmation de ce que disaient tous les textes en notre possession : la chose était belle et bien du XIVème. Tout collait, et pourtant, Charlemagne voulait faire d’une certitude une vérité absolue.
Et voilà que l’autre met tout en l’air, j’ai bien vu l’affaire venir quand le Charlemagne me l’a ramenée à la maison pour lui mettre sous le nez les textes anciens pour l'infléchir. Que nenni, la bête n’a pas voulu bouger d’un iota, preuve d’une grande ouverture d’esprit. La messe était dite.
Seulement, ce qu’elle ne sait pas c’est qu’une fois rentrée dans ses foyers, elle n’a pas eu à supporter le barbu de Souplassens au bord du suicide, prêt à se jeter au fond de la fosse de la tour que cette imbécile a décrit comme des latrines. C’est bien connu au Moyen Age, on bâtissait une porte en plein cintre, pour aller aux chiottes, et le papier c’était du parchemin aussi. Mais quelle bêtise !
Seulement ma voix de pauvre licenciée en Histoire contre les affirmations de cette dinde de doctorante a vraiment eu du mal à se faire entendre. J’ai ramé pour récupérer mon Charlemagne. Tous les arguments ont été bons et je me suis d’autant plus délectée que la fille étant plutôt jolie, c’est agréable de pouvoir dire des horreurs sans avoir l’air d’y toucher. Elle n’avait qu’à être compétente, après tout, tant pis pour elle.
Bon, en désespoir de cause, avant que l’irréparable ne soit commis, j’ai suggéré de faire venir un autre aréopage de spécialistes pour en avoir, enfin le cœur net. Ce fut fait dans la semaine, là, la Faculté vint au chevet de la bâtisse et le verdict implacable appuyé par des textes, en latin, excusés du peu, tombât : les origines remontent au XIVème siècle. Charlemagne est apaisé, les travaux peuvent reprendre.

mercredi, juin 15, 2005

Qui veut des bonbons ?  Posted by Hello

mardi, juin 14, 2005

Révélation : Viriato, l'inconnu des messages, c'est lui. Le port altier du castillan. Posted by Hello

lundi, juin 13, 2005

Ma fête de village

Faut-il se faire à l’idée que les fêtes de village sont un temps révolu ? Je ne suis pas du genre à pleurer sur le passé, le ton nostalgique ne me va guère et pourtant il y a quelque chose de bon dans le confort du passé. On se retrouve entre amis, entre copains, c’est parfois l’occasion d’en revoir certains, quasiment la seule fois de l’année.
Et puis le temps est doux, pas d’horaires ou plutôt sont-ils flexibles à l’envi. On a envie d’oublier que le lendemain, le réveil sera dur. Et puis, on parle ou on reparle avec des amis qui se sont éloignés, et on se dit que l’on a encore des choses à se dire, à se confier, on a encore des émotions à partager, des expériences à échanger. Et on s’en revient heureux de soirées entre amis, entre copains, juste dans un café qui ressemble tant à notre enfance, qui nous fait tant penser à ces dimanches matin où j’allais avec ma grand mère à l’épicerie, en espérant toujours que la dame penserait à descendre de l’étagère un peu haute en entrant à gauche, la boite de bonbons de toutes les couleurs et en glisserait quelques-uns dans une pochette en papier blanc avec écrit Haribo dessus. Ce café, c’est cela, c’est toute une partie de l’enfance qui revient souvent, non pas comme des " haut le cœur " mais comme autant de confiseries qui forgent une personnalité et qui donnent envie de confier aux autres de la gentillesse et de l’écoute. Une partie d’enfance qui veut revenir à chaque fois que le tumulte de la vie en société se fait trop présent.
Il paraît que ce café, on veut le fermer, mais les souvenirs, les odeurs, les rires des amis, le sourire de ma grand-mère, les apéritifs d’après concours de pêche avec mon père, des lundis où il n’y avait pas école parce que c’était la " journée du maire ", tout cela on ne me le fermera pas. Parce que c’est mon enfance, mon adolescence et tout simplement ma vie à moi et à tous les autres, qui font mon " chez moi ".

dimanche, juin 12, 2005

La vie est mal faite

Quand on passe trois heures chez le coiffeur, oui j’ai bien dit trois heures, pour moi qui ai l’impression que consacrer vingt minutes à s’habiller et se coiffer le matin est déjà une énorme concession à la féminité mal assumée, trois heures relèvent davantage du parcours du combattant que du rite narcissique. Me voilà donc partie pour une croisière au long cours dans le bateau de la beauté féminine. Car évidement, toutes les femmes qui se trouvent là se pensent belles, grand bien leur fasse, mais franchement, il y a une certaine inégalité dans le discernement. Pour moi, l’optique est tout au plus de ne pas me retrouver défigurée par l’action conjuguée d’une coiffeuse et d’une coloriste.
D’abord, mauvais point, la coiffeuse est jolie, a des cheveux que même un scalp ne me permettrait pas d’obtenir. Et cela met dans des conditions terribles, car on sait dès le départ que ce sera toujours moins. Ensuite, je suis dans le genre cliente chiante, voire très chiante. C'est-à-dire que à mesure que les coups de ciseaux pleuvent sur ma tignasse que je n’assume pas depuis mon premier jour de vie, je change environ 10 fois d’avis, ça n’aide pas pour structurer une coupe. Et puis évidemment, je veux ça, oui cette super coupe, que porte, Killy Minogue. La coiffeuse de manière tout à fait diplomate, mais un peu sèche, me fait remarquer que la dite Killy a des cheveux en petite quantité et carrément très plats. Ce qui en langage codé, signifie qu’autant proposer à un lion de se coiffer comme une girafe. Elle n’a pas osé ajouter qu’en plus Killy est de la catégorie « belle gueule ». Et franchement, se regarder dans la glace d’un coiffeur, avec le cheveu mouillé, l’œil inquiet et la coupe de travers filerait le cafard à un régime d'euphoriques. Donc, on oublie Killy au plus vite.
Finalement, la coupe après deux changements d’avis prend la forme d’un truc carrément conformiste, j’ai imaginé un moment un truc déstructuré, éclaté, jeune quoi, mais j’ai vite fait machine arrière, je ne voulais pas friser le ridicule. J’ai quand même 32 ans, je commence à dater.
D’autant plus, qu’au moment où je me battais avec la coloriste qui voulait absolument m’affubler de mèches rouge, faut dire que vu sa coiffure rose bonbon, on était en droit de s’inquiéter sur sa propre aptitude à conseiller la cliente. Donc à ce moment-là, rendre une fille venant pour un chignon de mariée ; et vite car la cérémonie est dans 1 heure. Conclusion, j’ai pris trois quarts d’heures d’attente de plus dans le pif. Bref, mais l’entrée a marqué l’effervescence de la basse-cour. Car bêtement, la horde de pétasses qui occupait le salon se mit à se pâmer tels des paons, devant le thon qui allait se marier. Comme si cela avait un quelconque intérêt, on verra la gueule du chignon dans 10 ans avec deux gosses, les chaussettes sales et le vide sidéral du frigo le vendredi soir, elle fera moins la maligne la jeune mariée, enfin jeune, cela aussi est relatif. Bref, la mariée, on s’en fiche, le reste qui arrivait derrière était pire, car certes, la mariée, jouissait de son statut, mais avec elle, il y avait LA fille, genre 1m 80, pas un bourrelet en vue, j’ai eu beau chercher, que dale. Des cheveux super longs, super beaux, retenus par des lunettes de soleil. Franchement, il n’y avait rien qui clochait. J’ai vraiment cherché manière de lui trouver le petit défaut qui relativiserait tout le reste. Et bien rien.
Inévitablement dans ce genre de situation, des tartes dans mon genre, se disent une chose : lui ressembler, enfin pour ce qui peut être changer. Car le nez, la bouche, les yeux, c’est râpé, je les ai, c’est pour ma vie, merci petit jésus. Pour le reste, putain, c’est raté aussi, elle est blonde (tiens, ça serait pas un défaut au fait), elle a des cheveux longs, je baisse la tête pour regarder mes longueurs négligemment échouées au pied de mon siège, elle est nature, voilà t-il pas que j’ai la tête infestée de papiers aluminium qui vont me faire ressembler à toutes ces truies qui se croient belles. Il ne me tarde plus qu’une chose, que l’autre se barre avec son chignon ridicule, son top modèle sous le bras, et qu’elle me laisse rester moche au milieu de toutes ces morues qui se croient belles
.

mercredi, juin 08, 2005

Pendant que Charlemagne faisait de l'art en randonnée... Posted by Hello
... Clothilde faisait de l'artisanat.  Posted by Hello

Retour à la nature

L'été arrivant à grand pas, je me fais comme chaque année, le trip "retour aux sources". Et pour cela, le matériel indispensable et post moderne est "le beurrier à eau".
J'explique pour ceux qui n'auraient pas suivi le stage : "Larzac et poils sous les bras". Le beurrier à eau est un objet en terre cuite émaillée qui se compose de deux éléments, un récipient à eau, comme son nom l'indique et un deuxième récipient aéré dans lequel on met son beurre et que l'on retourne pour qu'il trempe dans l'eau. C'est une méthode efficace et élégante pour conserver son beurre dans d'excellentes conditions (enfin faut croire!) et surtout pour permettre d'étaler tous les matins le corps gras sur ses tartines sans risquer l'explosion des biscottes sous l'effet de l'élément durci par le réfrigérateur. Car évidement, le beurrier à eau ne se met pas au frigo puisque l'eau empêche l'oxydation du beurre. Du bonheur, je vous dis.
Hier soir, nous mangions donc du jambon, mets très classique des familles françaises dont la mère est dans la période "je sais pas quoi faire pour souper, deux tranches de jambon, du pain et du beurre et je leur vendrais que c'est original". Donc, Poulet et Bestiole crépitaient autour du beurrier à eau pour avoir leur belle tartine de pain de campagne au beurre de baratte (Un summum de la culture néo rurale), lorsque la Bestiole osa, avec un grand sourire de satisfaction "Maman, tu sais quoi, et bien le beurre, il a un goût de Roquefort, c'est super bon". Traduction en langage adulte, le beurre est rance. Je tournais la tête, effrayée pour vérifier que Charlemagne était bien occupé à sortir le chat, ouf il n'avait rien entendu ! J'échappais donc à une descente des services vétérinaires pour examen du dit-beurre. Les salmonelles n'ont qu'à bien se tenir, quant au beurrier à eau, je ne suis plus sûre de rien.

lundi, juin 06, 2005

Dieu existe

... c'est moi.
Samedi, me voilà partie avec la Bestiole et Poulet, en goguette pour faire les courses de la semaine, moment réjouissant dont vous savez l'issue, vous reviendrez fatalement lessivée et énervée comme après l'oral de philo du bac.
Bref. Arrivée à moitié chemin, la sentence tombe, j'ai encore oublié le jeton pour le caddie. Stop, on arrête the clothilde's car pour fouiller le porte-monnaie à la recherche du 1euro magique. Ca aurait été trop beau. Me voilà plantée en pleine nature sans rien pour alimenter le caddie. Passage chez le poisson rouge pour lui faire cracher la monnaie, absent. C'est sûr et certain, le ciel est contre moi. S'arrêter en ville un samedi aprem pour faire de la monnaie, avec un mariage dans le coin autant demander à un chameau de danser la sardane.
Et là, me voilà, touchée par la grâce, j'ai l'idée du siècle : m'arrêter à la prochaine station service qui fait aussi distributeur de friandises, mettre mes 2euros dans la machine, et retirer des smarties et 1euro de rab. Oui, certes, il faut accepter de se faire rançonner de la sorte car 1euro pour un paquet qui coûte même pas 50 centimes dans la vraie vie. Mais que ne ferais-je pas pour m'éviter la tronche de la caissière qui ne manquera pas de me demander "une pîèce d'identité contre un jeton en plastique" pour être certaine que je ne lui vole pas cet objet tant convoité.
Bon, je descends de la voiture, glisse mes sous dans la fente, super fière de mon génie total. Le paquet descend et la monnaie, mais au bruit, j'ai vite compris que la technique avait été plus forte que moi. Deux pièces de 50 centimes, même dans mes pires cauchemars, je n'aurais pas imaginé pire revers.
Je reviens à la voiture, battue, abattue par une machine. Je vais devoir me taper le sourire en coin de la vendeuse. Mais c'est sans connaître l'esprit, vif, brillant et synthétique de la Bestiole "t'as vu, poulet, maman, elle a trouvé la machine à fabriquer les smarties, elle est la plus forte du monde". De là à dire que je viens de toucher les étoiles, je passe le pas !!!

Dictionnaire

BANQUIER : personne qui serait d'accord de vous consentir un prêt à la condition que vous lui apportiez la preuve que vous n'en avez pas besoin !
SECRET : chose que l'on ne dit qu'à une seule personne à la fois.
VEDETTE : personne qui travaille dur pour être reconnue et qui porte ensuite de grosses lunettes noires pour ne pas être reconnue.
BABY SITTER : Adolescente devant se conduire comme les adultes pour que les adultes qui sortent puissent se conduire comme des adolescents...
CHANDAIL : Vêtement qu'un enfant doit porter quand sa mère a froid.
SYNONYME : mot qui remplace celui dont l'orthographe nous échappe.
CARTE ROUTIERE : Carte indiquant à l'automobiliste à peu prés tout ce qu'il veut savoir ...sauf la façon de la replier !
AUTOBUS : Véhicule qui roule deux fois plus vite quand on court après que lorsque l'on est assis dedans. .
REVEIL-MATIN : Instrument inventé pour réveiller les gens qui n'ont pas de jeunes enfants.

vendredi, juin 03, 2005

Bad Girl

Mercredi 13h30. Je viens de manger avec Charlemagne, la Bestiole et Viriato au resto, moment sympathique. Mais, je suis un tantinet en retard et si je ne suis pas à 14 heures au boulot, ça va craindre. J’aurais beau expliquer que la réunion a fini à 11h30, deux heures et demi pour faire 45 kilomètres, faudrait vraiment habiter New York pour ne pas se rendre compte qu’il y a du bobard dans l’air. Mais, ne suis-je pas la reine du bobard ? N’ai pas déjà enterré la moitié de la création dans des accidents terribles sur la route pour éviter d’avouer que je traîne souvent à la FNAC entre deux réunions.
Mais, là, c’est jouable si je prends tous les raccourcis que ma connaissance de Toulouse me permet de trouver. Ca roule et patatras, planté au milieu d’un carrefour, parce qu’il a forcé une priorité, un idiot dans sa bagnole genre " si on voit le capot, on voit plus la malle ". Il doit bien falloir aligner quatre twingos pour arriver à faire une voiture de ce type.
Déjà, là, le type, deux jours après le referendum de la France qui marne contre celle qui se goinfre, on ne peut pas dire qu’il soit vraiment dans le ton. Et puis, la tronche, genre vieux beau qui se la joue, là, je ne peux pas. Je me dis que je vais venger le prolétariat tout entier. Je me mets donc à 10 cm de sa portière et éructe " tu te pousses, oui ! ". Et pour parfaire le trait, je klaxonne manière de montrer mon mécontentement vu qu’il bouche toute la rue. Et là, l’indéfinissable humiliation se passe, il jette son regard de carnassier sur moi, et me fait signe de me taire avec la main.Genre "Pouet, pouet". Et je vous assure que quand on est une femme, c’est super méga humiliant.
Mon sang ne fait qu’un tour, je me suis d’abord vu lui faire un geste avec une phalange, mais ma morale judeo-chrétienne m’a fait retenir ce qui me brûlait la main. Le casting était tout de même idéal, me serais-je permis le quart de cela si le type avait été jeune, genre prêt à vous déboulonner pour un regard de travers. Mais là, vieux, dans une bagnole dont la moindre égratignure doit lui donner des vapeurs, c’était idéal pour entrer dans la cour des hooligans de la route.
Je me suis alors dédoublée, l’autre moi a sorti la tête de la portière et s’est mis à hurler, " conard, tu la pousses ta péniche ou je te rentre dedans ". Et je parachève mon entrée dans le monde masculin de la route par un bras d’honneur. J’avoue que j’ai eu trente secondes d’angoisse terrible, me disant qu’il allait descendre m’en coller une, c’est ce qui doit différencier l’homme de la femme, le premier s’affirme et assume, la seconde s’affirme et regrette.
De là à dire que j’ai carrément honte et ben, il n’y a qu’un pas que ceux qui me connaissent vraiment bien n’auront pas de mal à franchir.