jeudi, juin 29, 2006

El ultimo


Suis-je narcissique ? Oui fatalement, ce blog en témoigne (hélas). Mais franchement que celui qui n’a jamais versé que dans l’abnégation me lance la première pierre. Et c’est aussi pour cette excellente raison que ce blog reste assez muet ces temps-ci. Qu’y a t il d’intéressant dans le fait de savoir que Clothilde a le ventre tout tourneboulé ? Est-ce passionnant d’apprendre qu’elle n’en peut plus d’attendre et qu’elle aimerait pour une fois trouver la machine à accélérer le temps ? Alors, elle ne poste plus !
Donc, je vais faire un dernier point avant d’ouvrir une parenthèse qui durera jusqu’à mercredi parce que là vraiment je suis border line. Si je poste avant ce sera pour annoncer un truc intersidéral, du genre le mariage de la saucisse (autant demander à un hot dog de philosopher), du débarquement de la Mouette (mais non, trop bon de continuer à finir les gens à la lampe à huile) ou la transformation de Popol en un beau jeune homme franc et intelligent. Je pense que nous sommes dans un scénario de science fiction.
Bon, dernière revue de détails :
  • Tenue : c’est bon, mon mini et néanmoins brillantissime comité de sélection (Telle, Anne et Sissou) a choisi pour moi, même que si je suis ridicule ce sera même pas ma faute. Vous n’aviez pas compris les filles c’était en fait super méga pervers mon truc. Pour la foule en délire qui demande des photos, je le dis et je le repère, je ne suis pas montrable !
  • Hôtel, avion, tout est ok. Passé l’oral, il nous restera à peine 5 heures pour flâner, c’est pas humain, vraiment
  • Ongles : exploit. Vive moi, même plus rongés depuis au moins 1 mois, c’est beau la motivation. Bon par contre, le premier qui m’embête, il prend un pain, je ne suis pas d’humeur, mais alors pas du tout.
  • Lecture et révision : j’ai mis un grand coup, genre pédale d’accélération mais bon, soyons honnête, 6 ans auprès de la Mouette, ça laisse des traces en terme de lobotomie et on a beau s’y mettre, c’est dur.
  • Motivation : à fond. Mais genre, l’excitation du condamné. En même temps, l’avenir appartient aux incrédules.

Tout ça pour dire, que c’est pas gagné mais on y travaille ( !).

mercredi, juin 28, 2006

Zidannnnnnnnnnnnnnne

Dans 10 secondes, je serais fâchée avec le poisson rouge au grand nez qui DETESTE le foot, et je serais définitivement classée dans le registre " cœur d’artichaut ". Mais je le dis, et j’assume, oui j’ai versé ma petite larme quand Zidane a marqué hier soir. Charlemagne n’a rien vu, je me suis cachée faisant mine de récupérer mon plaid tomber en bas du fauteuil ! J’ai ma dignité, quand même.
De prime abord, je me dis que ce n’est pas grave si la France perd et qu’en plus, on recommencera peut être à parler des vrais problèmes des français, que l’opium du peuple n’est plus la religion tout court mais plutôt celle du ballon rond. Et tout, et tout. De surcroît, il y a le plaisir un peu vicieux de se dire que Viriato pourrait bien passer une très, très mauvaise soirée (d’ailleurs un peu mesquin le gars, il n’a même pas voulu répondre au téléphone, l’espagnol a la défaite amère, n’est-ce pas tatie maque !).
Et puis je me suis laissée prendre au jeu , parce qu’il fallait bien que cet entraîneur raciste se fasse battre, ça c’est le prétexte politico-humaniste. La vérité, c’est que j’aime bien les moments de ferveur comme ceux là. Et puis Zidane, on a beau dire mais c’est vraiment quelqu’un d’incroyable, jamais un geste déplacé, toujours le sourire aux lèvres, bon d’accord, il ne faut pas lui demander de faire de grands discours, mais il n’est pas non plus là pour cela. Le voir heureux, malgré ses émargements de milliardaire et bien ça rend heureux. Et moi quand je suis contente, je pleure. Et bien hier, j’ai aimé pleurer et je veux bien remettre cela samedi.

mardi, juin 27, 2006

Non pensée du jour

Aaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhh
Qu'on en finisse
Qu'on m'achève à la fraise tagada

dimanche, juin 25, 2006

La vie d'une femme

Si c'est pas malheureux, une vie de femme. J'ai passé la journée à me demander si je dois ou pas (le présent signifie que je m'interroge encore) m'acheter cela. C'est sur Vente privée, un haut Wolford.
Dans un cas comme cela, on jauge l'effet potentiel et on interroge :
- Sister Jane, indisponibilité d'accès à Internet. Pfff, premier echec
- Charlemagne : chasse le japonais en Allemagne
- La Jeune mère de famille : me fait lâchement remarquer qu'il y a des brillants sur le devant. Ben oui, justement, c'est un peu l'effet recherché. Je veux me transformer en vamp. Enfin, j'imagine, le truc, je vais céder sur un coup de tête bien féminin et je sens que c'est au final mon armoire qui jouera les vamps.
Pour :
- la couleur mettable avec tout
- la matière, increvable
- la marque, gage de qualité
- le prix
Contre :
- la coupe très "ça ne te ressemble pas ma poule"
- la coupe inmettable 364 jours par an
- l'indécision de la future propriétaire.
Faut vraiment que je trouve un personnal shopper !
Edit, lundi 8h30. Ben, non, finalement, ce n'était qu'une fausse alerte. Je ne suis pas parvenue à me décider. Par contre, ce n'était absolument pas pour l'oral !!

samedi, juin 24, 2006

Fée du logis : suite et fin

Il faut bien que ce blog reflète parfaitement la totale inconsistance de son auteur et que j’aille jusqu’au bout de ma flagellation publique. D’aucuns diront que lorsque l’on brigue certaines carrières (ai-je dit un jour que je voulais faire carrière, tout au plus aller me balader à Paris !, chut, c’est un truc de superstition, il ne faut jamais affronter l’ennemi de front mais toujours lui donner l’impression que l’on n’y croit pas soi-même, c’est idiot mais j’ai rien trouvé de mieux pour destresser). Enfin, si, autre chose, mais c’est inavouable !
Bref revenons à nos moutons, lorsque l’on s’imagine capable de tenir une boutique genre service du ministère de la défense en pleine guerre contre l’Andorre, on doit pourvoir de prime abord être capable de gérer son personnel de maison, en l’occurrence ma technicienne de surface, j’ai nommé Fée du logis.
Pour ceux qui n’auraient pas suivi, je me tâtais sur le fait d’accepter ses revendications salariales, couchées sur un post-it négligemment oublié sur la table de ma cuisine. Après m’être renseignée promptement sur les prix du marché, j’ai constaté que la dame poussait mamie dans les orties avec en plus un relâchement très certain quant au service rendu. J’étais donc droite dans mes bottes et prête à faire valoir mes propres revendications, à savoir couper la poire en deux. La dame ayant refuser tout de go, je laissais la situation s’enliser, ne souhaitant pas la « licencier » parce que je trouvais que ce n’était pas chic de ma part. J’avais donc remis ma décision à après les vacances, me disant que d’ici là, j’aurais peut être un retour à meilleure fortune. Et elle, une prise de conscience sur l’outrecuidance de ses prétentions. Tout cela étant d’une incohérence totale.
Et jeudi, le verdict est tombé, fée du logis me licencie. En effet, en arrivant, pensant la trouver là, elle s’était barrée pour cause de maux de bras, j’avais mon petit post it, précisant qu’elle mettait un terme à notre contrat parce qu’elle avait trouvé quelqu’un d’autre. Je dois avouer que pour la première fois de ma vie, je me suis sentie atteinte dans ma dignité de petit patron. Je me demandais comment lui annoncer le truc sans la mettre dans la panade. Je constate que certains se posent moins de questions que moi. Décidément, je commence à découvrir la vraie vie.

jeudi, juin 22, 2006

ATC : en images

mercredi, juin 21, 2006

ATC et cie

Au départ, il y a un petit garçon Yassine qui aurait bien envie de recevoir des coucous de partout, et puis il y a aussi Aji qui se dit qu'elle aurait peut-être une idée, et son blog pour la soutenir. Et puis, il y a aussi un moyen, l'ATC, je nevais pas vous faire un exposé sur la question, j'en serais bien incapable. J'userais d'un raccourci que les spécialistes me pardonneront, c'est le fait de customiser une mini carte postale avec tous les moyens du bord. Au final, il y a une super chaîne qui arrive chez Yassine.
Et moi, et moi, ben j'en suis comme toutes celles-là. 24Aout, Aji, Aloise, Anchabada, Angedutigre, Anne, Annief, Anny G, Asibella, Batilou, Batraplume, Béatrice6, Bernadette, Bibi, Bidouillette, Bigoudis, Bulette, Caramelstfe, Cat, Catmi, http://www.cathmains.canalblog.com/, Cecile, Cerise, Chacha, Chacha& Lola, Channel, Chiffonnette, Chrissy, Christelle, Christine m, Claicile, Claire, Clarinette, Claude, Cô de Contes, Cousette, Cricri 864, Dame de coeur, Damouredo, Delphine, Domus, Edelweiss 74, Edith, Elise, Elisa, Fanchon 68, Françoise, Helo, Hermine, Innamorata, Jagounette, Juju 21, Justine, Kahlan,, Karine, keltia, La Fée Coriandre, La Fourmi, La petite Savoie, Laure l8ure, le chat qui coud, Le Ptit Bûcheron, Lea Nikita, Lesmontren, Leontine, Lilenlo, Lilou, Loga, Madame La Fee, Magou17, Mamie Cocotte, Margouya, Marryne, Melliemello, Minimoi, Missjess, , Monig 29, Muzardette, Myriam, Myriam 2, Nicole calandra, Nicole Austin, P Féedestiroirs, Patoune, Peaudane, Pêle-mêle, Petites mains, Pupuce et Co, Quentin, Sashashem, Semiramis, Silvana, Sylvie de Toulouse, Veronique A
Ce matin, impossible de joindre une image. Je la mettrais dès que cela fonctionne. Mais profitez-en pour vous promener de blog en blog.
Edit de 10h. Vous pouvez la voir ici . (merci aji)

Le saucissonnage de la Saucisse

D’ordinaire, tout pseudo chef normalement constitué vivrait comme un vrai drame le fait de se voir décharger d’une partie de son effectif. Mais voilà, lorsque le dit pseudo chef a l’ouverture d’esprit inégalée d’une Clothilde et les envies de meurtre qui vont avec, l’annonce du dessaisissement partiel de la charge d’âme de la saucisse ne peut être conçue que comme la meilleure nouvelle de l’année. Parce que vraiment, il devient de plus en plus insupportable, je ne sais si les tests capillaires lui attaquent les neurones encore en activité ou si c’est la chaleur qui lui enlève toutes velléités travailleuses, mais le gars depuis quelques jours en fait encore moins qu’avant. Il passe ses journées à lanterner d’un bureau à l’autre, à la recherche d’une victime à ennuyer.
Donc, lorsque la Mouette m’a sous-entendu que la saucisse était largement sous employée, je n’ai rien dit pour nier l’affaire. J’ai simplement rétabli une vérité historique, on ne parle pas de sous-emploi car je tente toutes les issues pour le faire bosser, mais comme les mules, il est impossible de le rendre productif, il commence toutes ses phrases par " je ne suis pas au courant, je ne sais pas " ou des trucs du genre qui dorénavant font un effet pavlovien sur moi, ça m’énerve au point de finir par lui balancer l’agrafeuse sur le coin du nez.
Donc, hier soir, réunion au sommet de la pyramide de cloportes dans le bureau directorial pour annoncer la bonne nouvelle à la Saucisse, pas mauvaise fille, je l’avais averti que dorénavant je le partagerais avec une autre collègue, mais en fait, je pense qu’il a crû que je bluffais. Ce n’est pas mon genre. Donc il a accueilli l’injonction de la Mouette non pas avec détachement mais par une série de questions qui sont hallucinantes au 21ème siècle venant d’un jeune de 34 ans, tout frais émoulu de l’administration " aurais-je à faire de la voiture ? (t’es pas travailleur handicapé que je sache), travaillerais-je sous les ordres de qui ? (sa grande crainte devenir son propre patron, il fuit les responsabilités comme la peste), je dois finir mes formations, donc je ne serais pas trop disponible ". Pas une question sur la nature de son travail, sur l’organisation du service. Rien, cela ne l’intéresse pas. Personnellement, je n’ai pas moufté, j’avais au préalable simplement fait remarqué que peut-être il faudrait le mettre face à ses responsabilités. Parce que franchement, il ne fait rien et on me reproche de ne pas le faire " avancer ". Et bien, je vous souhaite bien du plaisir, vous allez vous confronter avec la notion de force d’inertie.
Au sortir de la réunion, il est venu pleurnicher dans mon bureau car il conçoit la chose comme une sanction. Tiens, je croyais que c’était un calvaire de travailler avec moi ! Je lui ai alors fait gentiment remarquer que s’il avait moins traîné dans les bureaux des uns et des autres, la Mouette n’aurait pas déduit son absence de charge de travail. " Oui mais on peut se détendre un peu de temps en temps ". C’est clair c’est un cas désespéré !

lundi, juin 19, 2006

Je suis rattrapée par tout ce qui me tombe dessus. A compter d’aujourd’hui, le compte à rebours est enclenché, ce week-end, Charlemagne part en Allemagne pour une concentration de radioamateur, souci de le voir sur la route, souci de le retrouver ruiner et nous avec ( !) et puis il ne restera plus qu’une semaine. Je vais être un peu absente du blog à moins que je n’ai besoin d’un exutoire. Affaire à suivre.

vendredi, juin 16, 2006

Vous aviez raison !

Pénarde à la maison, en train de tailler ma blouse, je me connecte on the net, et le voyant de MSN se met à clignoter. C’est un appel du jeune homme qui m’a rencardé sur le concours. J’ouvre la fenêtre et lit un peu incrédule : « ce serait gentil de me répondre après l’aide que je t’ai apportée ». Voilà les choses, jeune homme, fort mal engagées, je ne suis pas ton chien qui réponds quand tu siffles. Tout ça parce que la dernière fois qu’il a fait un appel du pied, j’étais occupée entre le repas et les devoirs de la Bestiole et que donc, j’avais autre chose à faire que de lui répondre. Ne voulant pas provoquer une guerre intestine, je rétorque promptement « je ne te réponds pas parce que je le dois mais parce que j’en ai envie ». Il s’est senti merdeux sur le coup et s’est donc excusé, non mais !
J’ai alors su le fin mot de cette apostrophe au demeurant peu urbaine, il partait en vacances pour 15 jours et pensait que j’avais déjà subi les foudres du concours. Loupé, mon gars, je suis comme toi, en attente. Là, où je suis forcée de vous donner raison à tous et toutes, c’est que le type a bien engagé à mon encontre, une campagne de démoralisation. Je cite en vrac ses assertions : « j'ai vu les résultats des deux autres concours (externe et 3ème voie) ils ont été massacrants, je crains donc le, en gros ils disent, vous êtes nuls sauf exceptions ».
En ayant un peu assez de ce défaitisme pour le moins suspect, je lui faisais remarquer que peut-être il y avait des raison à leur attitude massacrante et que de toute manière, je ne me mettais pas la pression (sic) ayant déjà le contentement d’être à l’oral. Et là, il a sorti l’artillerie lourde façon panzer division : « possible, mais déjà à l’écrit, la barre doit être basse (parle pour toi), pour l’admission ils vont relever le niveau ».
De deux choses l’une soit je me couche et je pleure soit je me drape dans ma suffisance et je lui rétorque « ben perso, je ne me mets pas du tout la pression, on verra. Je me prépare mais j'ai d'autres sources de satisfaction et donc je ne joue ni ma vie ni ma carrière sur ce concours. Et j'en profiterais pour faire un tour à Paris !!! ». Ben il ne s’en est pas remis, après quelques commentaires sans intérêt sur le temps qu’il fait, il a eu d’un coup une valise à aller faire d’urgence et quelque chose me dit, que je ne suis pas prête de réentendre parler de lui !

Auta buffo

Je n’en peux plus. Certaines vont trouver indécent qu’une fille du sud –ouest se plaigne du climat. Un monde, elle a le soleil et encore elle ronchonne. Oui mais ici, en plus du soleil, en particulier aux équinoxes, nous subissons les assauts d’un envahisseur hyper prenant, le vent d’autan. Il vient de la mer méditerranée, il souffle à nous faire perdre la tête. Aujourd’hui, cela fait 15 jours qu’il ne s’arrête pas, il est en pointe à 90 km/h, le genre inutile de prévoir une coiffure, c’est cuit. Pour rajouter du piment au truc, il est chargé d’humidité, on colle du matin au soir, c’est immonde. Pour dire, il est considéré comme une circonstance atténuante dans les affaires criminelles !
Donc, j’implore les dieux de la météorologie, envoyez-nous des orages, même si j’en ai super méga peur, mais tout sauf ce vent. On dit que c’est le vent des fous, non, c’est le vent de ceux qui sont en passe de devenir fou à cause de lui. J’en suis.
Et demain matin, kermesse de l’école. Un pur moment de bonheur. J’ai fait ma BA sous la forme de cannelés, je vous assure que certains vont pouvoir en faire une indigestion, mais un truc m’a paru bizarre, charlemagne me dit « tu fais quoi comme gâteau pour demain ». Ben pas d’idée préconçue, elles aiment quoi les greluches qui te servent de colistières, puisqu’il est le seul male délégué de parent d’élève et franchement on devrait lui donner une médaille. « Tu pourrais faire des cannelés, comme cela je les mangerais tous ». Je me demandais où était passés l’année dernière les 20 euros de budget « kermesse », à 2 euros le cannelé, le calcul est vite fait !
Donc, je m’arme de patience, j’affiche mon sourire le moins faux cul possible et je vais à l’assaut de ces chères mamans d’élèves. Celle qui se met toujours tout en blanc manière que l’on ne puisse pas la louper, celle qui inévitablement demande « alors, elle sait lire la vôtre ? ». Ben oui, mais on sait que la tienne, ça fait 6 mois ! Celle qui a fait « deux trois bricoles, juste en passant parce que je n’avais pas trop de temps » et qui arrive avec des montagnes de gâteaux. En un mot comme en cent, je vais me régaler. Pourvu qu’il pleuve. Oui, je suis immonde, mais je me soigne !

jeudi, juin 15, 2006

La Bestiole ayant pris depuis quelques mois un peu d’embonpoint qui dépasse largement les canons de la santé infantile, on ne parle pas ici d’esthétique, nous avons décidé de concert avec Charlemagne, de lui suggérer de lever un peu le pied sur les masses ingurgitées au cours des repas. Certes, voir un enfant manger fait plaisir mais la Bestiole a une fâcheuse tendance à la très grande gourmandise, variée mais imposante. Après avoir affiché cela sur la porte du frigo, pour lui rappeler les règles élémentaires de l’alimentation, nous en sommes venus à une surveillance accrue de ses ponctions alimentaires. Elle vit les choses avec philosophie, son père étant aussi au régime qui consiste à avaler de grands bols de soupe au vermicelle, parfois avec une pointe de vin pour ceux qui connaissent, on appelle cela dans mon Sud-Ouest "faire chabrot" (orthographe aléatoire). C’est immonde à regarder. De surcroît, il assortit le tout de réflexions qui ont tendance à m’horripiler " oh quelle est bonne la petite soupette ". Il ne lui manque plus que le béret et j’ouvre le gaz.
Hier donc, nous étions à table, la Bestiole voulant deux morceaux de fromage à la suite de son yaourt, nous lui suggérâmes que c’était assez pour la case produits laitiers et qu’un fruit serait alors bienvenu. Je pense qu’elle a dû vivre cela comme une perversité maternelle : " et toi maman, tu n’es pas au régime ? ". C’est quoi ce sous-entendu vaseux ? Je n’ai mangé que des carottes au cumin et une assiette de salade verte. Ben non, je ne suis pas au régime, ma tendre enfant qui ne loupe pas une occasion d’être désagréable avec ta vieille mère. Disons que je fais toujours attention à manger équilibré, ça m’évite les frustrations et les bols de soupe. Je pensais en avoir fini avec les remarques assassines. Mais c’était sans compter sur la perfidie de cette mioche. " oui, mais on ne peut pas dire que tu sois fine comme une abeille ". D’abord, on dit comme une guêpe alors avant de planter ton dard, tu te renseignes sur les expressions adéquates et puis, même pas mal ma fille. Tu verras quand tu prendras 10 kg à la puberté, je ne serais pas la dernière à te dire que tu ressembles à une boule. Et toc !

mardi, juin 13, 2006

Les parents sont-ils solubles dans la fin d’année scolaire ?

A partir d’aujourd’hui, je peux affirmer que ma vie va se transformer en enfer :


  • Samedi matin : kermesse de l’école. Faire des gâteaux. Les autres mamans ayant jugé inintéressant de faire des créations maison (sic), nous n'avons plus que deux alternatives : donner de l’argent ou faire des gâteaux. Dommage, moi qui rêve d’une fête à l’ancienne ! Tout se perd ma bonne dame.
  • Samedi soir : gala de danse de la Bestiole. Au dernier moment, inévitablement elle va se mettre à pleurer car elle a peur de monter sur scène. Penser à écrire le discours de la Présidente à qui je sers de nègre. Aller mettre les chaises le samedi entre la kermesse et le repas du midi parce que c’est ça aussi la vie associative d’une espèce en voie de disparition : le bénévole !
  • Dimanche : fête des pères. Je ne peux décemment pas faire la grasse matinée, ce jour-là, c’est fatalement le tour dudit père de mes enfants. Y a des jours comme cela ! ! Trouver les cadeaux pour Papa (le mien), Beau-Papa et le père de la maison (pour lui, c’est réglé, il a commandé les œuvres illustrées de Maupassant, merci Monsieur Ebay !)
  • Mercredi : re-spectacle, de théâtre cette fois-ci, donc re-chaises, et re-discours. Yesss !
  • Croiser une machine à laver pour y déverser une montagne de linge
  • Motiver le fer à repasser pour éviter qu’il ne claque en voyant l’Himalaya vestimentaire
  • Me faire une blouse
  • Dégoter la remplaçante de Fée du logis.
  • Lire assidument le Monde tous les jours
  • Faire des révisions... sérieusement.
  • Trouver un pantalon pour le truc du 5 juillet. J’avais imaginé mettre une robe achetée voilà deux ans mais Charlemagne m’affirme que je ressemble à une évadée d’un monastère tibétain. Bon certes, mais je n’ai aucune espèce d’envie de faire les boutiques en ce moment. Parce que je vais inévitablement ramener tout ce que j’aurais acheté, on appelle cela une indécision chronique. Je ne vois qu’une solution : passer une annonce.

Sac de patate cherche personnal shopper pour achat de vêtement.
Urgent. Pas sérieux, s’abstenir.

lundi, juin 12, 2006

Blog : à la vie à la mort

Anne vient d’inventer le blog à durée déterminée. Elle quitte de manière active dirons-nous le monde merveilleux des blogs.
Mais justement est-ce vraiment un monde merveilleux ? Je me suis souvent posée la question de ce que représentait un blog, j’y ai répondu à plusieurs reprises, non sans me contredire d’ailleurs. Mais, c’est un fait acquis, il est dorénavant une partie intégrante de ma vie, il est aussi un élément qui demande à être maîtrisé au risque de lui faire jouer un rôle qui pourrait s’avérer, très vite, dangereux.
Je l’ai évalué ce week-end. J’avais mis un post sur mes déboires avec Fée du logis. Alors qu’on ne peut pas me taxer de mépris envers une profession qui est ingrate, souvent dévalorisée, ce post est devenu un sujet de polémique avec des commentaires qui ont pu être mal ressentis. Se pose alors la question de la fameuse distance. Quoi que l’on dise, selon la lecture qui peut en être faite, l’image renvoyée peut être foncièrement différente de la réalité. Les mots échappent à leurs auteurs, le fond perd du sens ou est détourné. Et je ne me vois pas passer ma journée à démentir ! Donc, en despote éclairé, il arrive que je me censure et par-là même certains commentaires. Mais c’est une règle, je ne supprime pas un commentaire en particulier mais l’ensemble : le message et le(s) commentaire(s), puisque l’un induit l’autre. Je déteste l’incompréhension mutuelle.
A ce sujet-là, Aji, qui ne cache pas ses attachements religieux, a précisé quelque chose qui me semble fondamental (un jour qu’elle mettait un billet potentiellement polémique justement sur la religion) : « le blog est à la personne qui l’écrit, si cela vous déplait passer votre chemin ». Elle a foncièrement raison. Un blog est fait pour partager des choses, mais son auteure en endosse seule la responsabilité. Je m’explique en évitant de fâcher la moitié de la création ! Un blog n’est pas un forum ou un tribunal, il est un peu comme un éditorial dans un journal. On le lit si ça nous plait, éventuellement on envoie un courrier des lecteurs (le commentaire), mais on ne cherche pas à infléchir l’auteur. Si un éditorialiste ne vous plait pas, vous n’achetez plus le journal, non ? Je ne suis pas en train de dire que les commentaires ne sont pas souhaités (au contraire, car il témoigne de la vie du blog), mais je pense simplement que l’auteur conserve son libre arbitre sur le fond.
Et plus encore, le blog appelle une liberté dans le choix de ce qui peut être dit ou pas. Telle nous en a donné un exemple aujourd’hui, elle pose des mots, un inventaire de la vie. Elle ne veut pas en dire plus, et bien soit, c’est son droit mais c’est aussi pour nous une ouverture sur notre propre méditation sur la vie qui vient, qui part, qui flotte, qui rate. Dans la vraie vie, il n’y a rien de choquant à cela : on a des connaissances, des copines et des amies, chacun a son niveau d’information et tout le monde s’en satisfait.
Autre chose, j’ai été tentée de céder à l’ivresse du blog, oui il s’agit bien de cela. On a envie dans un élan, une pulsion de faire un mot facile, parfois méchant, de partager quelque chose de très intime pour rechercher une proximité, pour se sécuriser, pour se faire « apprécier ». Mais je pense que c’est dangereux, il faut se préserver, il ne faut pas tout attendre du blog, il faut aussi garder des espaces pour soi, pour des « entre-sois » plus étroits.
Et je finirais ce billet totalement inintéressant par une remarque suite à ce que j’ai lu un jour sur le forum des Lilootes. Une jeune femme au début de la mode des blogs… un an déjà, a dit son désenchantement de voir tous ces blogs superbes avec des intérieurs de maison magnifiques, des enfants beaux et bien habillés, des créations aux fournitures coûteuses. Et elle a fait part de sa peine un peu comme devant une chose inaccessible. Ses propos m’ont beaucoup touché. Et je me suis alors posée la question de la décence, de l’effet vitrine qui peut gêner. C’est pour cela que parfois de manière crue pour certains, je dis ce qui fait aussi la vraie vie : les affres de l’ego, les interrogations politiques, l’éducation des enfants qui n’est pas une sinécure, les engueulades avec son mari. Parce que la vie, ce n’est pas disneyland tous les jours, parce qu’il y a aussi des malheurs et des heurts, le temps qui file entre les doigts. Et pour moi, dans un souci de réalisme, les blogs sont aussi parfois le reflet de cela.

vendredi, juin 09, 2006

On va les ratatiner

Ce week-end, c’est la fête de mon village, comme avant avec bal musette et tout et tout. Bien sur, il y a 100 fois moins de monde que dans les fêtes de mon enfance, mon cher café a disparu mais bon, le cœur y est toujours parce que c’est justement ces parfums d’enfance que j’y cherche encore. Ce soir, cela commence par le concours de belote. Oui, je joue aussi à la belote, j’ai comme cela une liste non restrictive de vices en tous genres. Je me cherchais un partenaire de cartes, le poisson rouge au grand nez a cherché et trouvé tous les prétextes de la terre dont le plus vexant : « Que ça durait trop longtemps ». T’as qu’à dire que je suis difficile à supporter dans la durée ! Pfff.
Heureusement, le poisson rouge au grand pied, lui, a osé braver le cauchemar pour me servir de compagnon de jeu. Les vieux à bérets et à intonations qui roulent les r, les vieilles acariâtres n’ont qu’à bien se tenir. Clothilde déboule dans l’arène.
Il me reste juste deux heures pour réviser mes atouts (pour ceux qui suivent).

Résultats : Après la troisième manche, nous étions 8eme sur 56 équipes. La gloire absolue, un jeu inimaginable. Et puis la dernière manche nous a confronté à deux vieux qui nous ont mis une patée maison. Pfff, dégoutée. On a donc fini 34ème. Bon c'est pas si mal. POur la petite histoire et il en sera fini de mon aura de bobo de la campagne, on a gagné 4 cuisses de poulet d'élevage que je vais tenter d'accomoder pour que le poisson rouge au grand nez n'y voit que du feu, ce soir !

jeudi, juin 08, 2006

9 mois qu'on l'attendait. Octave est né, .
Mon Poulet se sent moins seul !
C'est cela aussi le bonheur des blogs.

mercredi, juin 07, 2006

Pression au plus haut

Clothilde -ben voilà que je parle de moi, à la troisième personne- risque de ne pas trop poster par les temps qui courent car la pression monte, monte et que donc, elle n’a que peu de choses passionnantes à faire partager.
Faut tout de même que je raconte la cause de cette montée atmosphérique. La semaine dernière, je tentais de glaner des infos ici ou là sur le fameux oral, que je pensais passer en touriste, sans préparation. Oh cauchemar ! je suis tombée de haut et surtout sur un forum dans lequel officiait un jeune homme qui avait passé et raté l’oral l’année dernière. Après une entrée en matière très urbaine, nous en vîmes au fond de l’affaire qui m’occupe. C’est t’y quoi cet oral ? A mesure que le type me donnait des infos, je glissais de mon siège jusqu’à finir au ras des pâquerettes. Les mauvaises nouvelles s’accumulent.
Tout d'abord c'est public, j'imagine déjà les dizaines d'énarques en train de riffanier (du verbe riffanier !!! riffagnier ??) devant un étalage de tant d'inculture cumulée.
Pui, rien à voir avec les concours précédemment passés, je cite dans le texte " ils cherchent vraiment à te planter ". Ben, moi qui y arrive très bien toute seule. Ca sent très mauvais. Ensuite, ils veulent déceler en nous les futurs hauts fonctionnaires. Je pose alors une question " est-ce compatible avec un ego très affaibli ? ". Genre le haut fonctionnaire qui s’excuse d’avoir eu la très mauvaise idée de venir au monde et qui avec la chance qu’il a aura un bouton sur le nez le jour J. Ensuite, il faut tout savoir de l’actualité, de son boulot et le relier à la carrière espérée. Je ne vais pas dire que c’est pour fuir la Mouette, cela risque de ne pas du tout les émouvoir. Connaître ses loisirs sur le bout des doigts, heureusement que je n’ai pas mis la littérature russe pré-soviétique. Je suis restée réaliste, c’est déjà un bon point, non ? Donc, si je tente de rationaliser les choses, d’ici le 5 juillet, je dois :
- boire 1 litre de tisane de bouleau par jour (ça éclaire le teint et évite les boutons).
- potasser le Monde en long et en large
- acheter un pantalon qui fasse sérieux (c’est à dire sans revers façon pécheur à la moule !)
- relire tous les Lagarde et Michard car ils adorent les questions de littérature classique
- tout connaître des lois en discussion ayant trait à mon boulot actuel
- réserver l’avion (c’est fait)
- réserver mon porte bonheur : le poisson rouge au grand nez, c’est fait, il sera là. Enfin une bonne nouvelle !
Voilà donc inutile de laisser des messages d’encouragement. Ca ne sert à rien, je suis dans la phase de dépression pré-concours. C’est normal, laissez-moi me lamenter, cela participe du processus d’automutilation. Mais pourquoi me suis-je mise dans cette galère ?

lundi, juin 05, 2006

Dernier week-end

J’ai passé un week-end honteux, prodigieusement délicieusement honteux. Qui a commencé samedi soir, par les premières pâtes au basilic de la saison, c’est un excellent signe, l’inauguration de ce plat fait entrer dans l’été. Pendant la préparation, Charlemagne ne veillait pas, ce qui a eu pour effet l’oubli de l’ail, vite réparé. Et oui, Charlemagne pendant ce temps, luttait pour la réintroduction de l’ours. Les très, très mauvaises langues diront qu’il est le roi du macadam, le champion de la lutte multi services, non, non, rendons lui cet hommage, il a des luttes bien choisies. Et puis l’ours quand on est à la CGT, il y a comme une filiation, non ? Feu Krasucki ne me démentirait pas.
Dimanche j’ai continué sur ma lancée avec une somptueuse grasse matinée, qui me fait oublier que ce n’est qu’un cadeau octroyé par ma lignée et que peut être un jour ça pourrait s’arrêter. Puis repas de famille pour les zans de ma nièce, c’était cool, farniente, les doigts de pieds en éventail, discussion, politique, refaire le monde, regarder le monde tel qu’il est. Que demande le peuple. Nada mas, comme dirait Viriato.
Le soir, les choses auraient pu se corser, serge m’a emmené en terrain inconnu pour un apéritif philosopho-musical. Comme en philo, mes prétentions s’arrêtent à l’histoire de l’autre là avec sa caverne, j’avais un peu peur de détonner. Et puis non, résultat des courses, certains ont relevé la prouesse de chanter encore plus mal que moi, et franchement, c’est limite à mettre dans le Guinness des records. Donc les deux heures de présumé supplice se sont finies en bon moment. On a même trouvé une baby-sitter pour les monstres cet été. Que demande le peuple. Toujours rien, ça sent la fin de la lutte des classes, cette affaire.
Et aujourd’hui, grasse matinée (encore !), partage d’émotions aquatiques et tient le dernier long week-end est fini. C’était bien, c’était chouette.

vendredi, juin 02, 2006

Accords de Grenelle

Hier soir, nous rentrons à la maison comme à l’accoutumée et nous trouvons fée du logis en pleine action puisque c'est son jour de présence intra muros. Charlemagne prend rapidement la tangente n’ayant à proprement parler aucune affinité avec cet individu pourtant de sexe féminin, les enfants courent se carapater dans le salon pour éviter les foudres de celle qui les apeure avec ses cris intempestifs. Il ne reste donc que moi pour me coltiner ses réflexions : " Vous avez vu la table, y a encore des bêtes ". J’ai beau lui expliquer depuis quelques mois que je la traite régulièrement contre les dites bêtes, rien n’y fait, elle a trouvé le sujet qui me gave et me le ressert comme une complainte. Pourtant, je n'avais pas l'impression de l'avoir recrutée pour un audit "termites". Donc, je ne dis rien, parce qu'en plus, je tente de lui faire accepter le passage aux produits d'entretien "bio" et que c'est pas gagné.
Toujours est-il que son sermon passé, elle s’en va, tel un courant d’air. J’entends alors un cri guttural monté de l’autre coté de la maison, Charlemagne semble avoir un souci dans la cuisine : " regarde ce que t'as laissé fée du logis comme mot doux ". Déjà j'adore, le "t'as laissé", comme si la mère du logis ne venait que pour ma pomme, pour nettoyer mes petites affaires, que je sache, c'est la femme de ménage de la maison et elle n'est pas ma camériste personnelle. Ca commence mal cette histoire, je vous le dis. Griffonnées sur un papier, deux phrases assassines " je vous informe qu’à compter du 1er juillet, ce sera 10€ de l’heure net. Comme pour les autres ". Et les autres, ils vous déclarent ? Pour une fois , je sens un tantinet la colère me monter au nez.
Je ferais mieux de me faire un petit calva moi, sur le coup. 25% d’augmentation d’un coup, ben elle n’y va pas de main morte, la fée du logis. J’avais déjà entendu parler de patron voyou mais d’employée gonflée, c’était un truc que je ne connaissais pas. Elle avait déjà négocié 0.5€ de plus cet hiver avec la manière " ben vous pourriez passer à 8€ maintenant, non ? ". Evidement, j’avais pas moufté et m’était exécutée. Et dire que la semaine dernière, j’avais tenté de lui dire que visiblement plus ça aillait moins elle en faisait. Et qu’évidemment, j’ai pas eu le courage !
Charlemagne a proposé de prendre sa place. Certes, mais j’ai comme un doute quant à son efficacité. Non et puis mince j’ai des principes moi, j’ai toujours dit que j’étais contre l’exploitation des gens. Mais au fait, à partir de quel montant, on exploite les gens ? J’aurais jamais imaginé que fée du logis me ferait poser des questions existentielles. Globalement en un mot comme en cent, je suis dans la m.

jeudi, juin 01, 2006

Descente aux enfers

Voilà 6 ans que je hante le service de la Mouette. Au début, elle m’a vu comme un suppôt de Satan, un espion à la solde de Big Boss. J’ai donc passé mes premières années à vivre un enfer.
Puis, un jour la mouette a eu l’idée de regarder mon CV et là, je suis passée du statut de croûton oublié derrière une malle à celui d’une personne potentiellement utile. Elle m’a donc un jour convoqué pour me dire que j’étais visiblement intelligente (je doute de sa propension à en juger puisque comme disait Coluche, les cons ne savent pas qu’ils sont cons puisque c’est avec cela qu’ils jugent !) et que donc nous allions pouvoir commencer à travailler.
Depuis quelques temps, le vent a tourné : régulièrement, elle vient s’affaler dans mon bureau et commence sa phrase par un "je n’en peux plus". Je dois dire que mon premier sentiment est totalement inavouable, tant le sadisme de mes pensées ne tromperait personne. Que l’on ne me jette pas la pierre ! Mais, mon coté calculateur reprend vite le dessus. Puisqu’elle vient me raconter sa vie et bien, elle va être servie.
Hier au retour d’une petite sauterie avec Big Boss au cours de laquelle la Mouette a servi de serpillière, elle s’affale dans mon bureau et me décrète " je n’en peux plus, ils me font fait vivre un enfer, ils auront ma peau ". Je ne pouvais pas laisser une frêle femme, fut-elle bête comme un troupeau de cloportes, dans la détresse la plus absolue, au risque d’avoir un retour de bâton, si un jour elle revenait en grâce.
" Réagissez ! ". Regard de bovin habituel comme si je venais de lui donner les chiffres du loto dans l’ordre. " Mais je ne peux pas, je suis complètement anéantie". Sur le coup, je la crois vus les valises sous les yeux et le tremblement des mains caractéristiques de l’alcoolique. Ne m’a-t-elle pas dit 20 minutes plus tôt " j’attends que Big Boss s’en aille pour m’en jeter un derrière la cravate ". Je pense qu’avec des propos pareils il ne faut pas non plus s’étonner d’être considérée comme une tenancière de tripots belges. Malgré tout, mon coté " bonne fille "reprend le dessus. Elle me fait pitié, elle a beau être incompétente, ce n’est pas une raison pour la traiter de la sorte. Ils n’ont qu’à la démissionner, mais je ne vois pas trop l’intérêt de la voir lentement devenir une espèce d’aubergine imbibée.
Donc, je me hasarde à prendre la place que visiblement elle veut bien me donner. Elle m’a au départ regardée abasourdi par tant de franchise " ça suffit, vous n’allez pas vous laisser détruire comme cela, vous avez vu la tête que vous avez, c’est pas possible, vous attendez quoi, d’avoir une maladie grave ". Sa bouche grande ouverte est un appel à continuer mon sermon " Il vous faut réagir. Plus ils vous voient à terre, plus ils vont vous humilier. Si vous vous rebiffez, ils laisseront tomber, croyiez-moi, ils s’attaquent aux plus faibles, réagissez, c’est votre seule chance ". Là, il s’est passé un truc que par décence, je ne raconterais pas à mes collègues, parce qu’elle ne se rend pas compte que c’est elle la chef et moi, le sous-fifre : les larmes lui sont montées au yeux. Je n’en menais pas large, je n’aime pas la faiblesse de ceux qui sont censés dominer. Quand on ne tient plus, il faut savoir arrêter une guerre, avant l’humiliation définitive.
" Je sais que tu as raison mais je n’ai plus le courage ". Et que voulez vous répondre à cela, même moi à qui on parvient rarement à rabattre le caquet étais assez décontenancée. Elle est restée avachie un long moment, une éternité dirai-je, puis s’en est allée avec tout le malheur du monde sur les épaules. Loin de me réjouir, je crains que nous ne soyons embringués dans une longue mais inéluctable descente aux enfers.

Chabout, le retour

Coucou pour Laety et Philadelphus, que je ne sais pas comment joindre. SOS pour ma météo. Merci d'avance pour les informations sur le mode d'emploi.