dimanche, juillet 31, 2005
samedi, juillet 30, 2005
Un escalier sinon rien
Justement, nous aussi nous venions choisir un escalier, non pour le poser avec nos petites mains gracieuses, mais pour prouver au maçon qu’on pouvait trouver moins cher que son devis ne le laissait entendre. Comme à la boucherie, munie d’un ticket, j’attendais sagement sur une chaise pendant que Charlemagne arpentait les allées pour comparer, juger, jauger à l’aide de son mètre ruban.
Le Numéro 8 arriva et là, je n’en crus pas mes yeux, une jeune fille vint à notre rencontre : jeune, c’est pour dire qu’elle l’était assurément plus que moi. D’un coup d’oeil, l’affaire paraissait mal engagée. Et en plus, elle était jolie, il y a franchement des jours où la poisse vous tombe d’un coup d’un seul sur le coin de la tronche. L’entrée en matière fut lourde de conséquences pour mon ego.
De surcroît, pour ne rien arranger, sa petite taille impliquait que Charlemagne et moi-même avions une vue, disons très plongeante, sur son très plongeant décolleté. Là, de deux choses l’une soit on se dit que c’est fait exprès et on la regarde de travers, soit on se dit que c’est le hasard et on la regarde quand même de travers. Cependant, en femme civilisée, attendons de voir la suite, et surveillons le charlemagne de près, au cas où il préparerait en douce un coup de Trafalgar.
Nous venions donc acheter un escalier, deux modèles s’offraient à nous : un cher et un pas cher. Là, je me suis dit que pour bien préparer ses arrières, il faut abattre la bête dans l’œuf. Charlemagne commençant à faire des roucoulades à la chose qui nous servait de conseillère de vente (au nom prédestinée d’Emmanuelle, ça ne s’invente pas !!), je me suis dit qu’une petite humiliation pour démarrer les hostilités, le renverrait dans ses 22 et avec lui ses velléités d’Hidalgo du samedi. Donc, alors qu’il disait que la différence de prix entre les deux était somme toute modique, je ne pus m’empêcher de démontrer qui des deux portait la culotte et ce qui va avec c'est-à-dire la gestion du porte monnaie. Quand la donzelle qui sentait poindre la dissension et espérait voir le mari emportait le morceau osa un « alors, on prend lequel ? ». Toi, ma poule aucun des deux, vu d’aux dernières nouvelles, tu viens pas t’installer à la maison ! ». J’ai donc osé un très clair : « donc, nous prenons, mon mari et moi, le moins cher, n’est-ce pas CHERI ? ! » L’affaire était entendue. Et toc ! Je bombai au passage le torse manière d’asseoir ma position devenue dominante.
C’était sans compter avec la perfidie de la femme et la malignité de l’homme, à moins que ce ne soit le contraire. Toujours est-il que quand ils entrèrent dans des considérations de hauteur de chevêtres et de longueur de reculement, il va s’en dire que j’étais larguée. D’ailleurs Charlemagne en avait profité pour me pousser de devant le pupitre, il ne me restait plus que la place derrière l’écran d’ordinateur et franchement plus rien de ma modeste personne n’était visible. La garce avait gagné, le Charlemagne n’en finissait plus d’en faire des plats et des caisses. C’en était écoeurant de mièvrerie.
Mais en bonne mégère, j’eus ma vengeance une fois sur le parking en balançant un « tu es très doué dans le style marchand d’aspirateur». Et pif !
vendredi, juillet 29, 2005
Pour ceux que ça intéresse !
jeudi, juillet 28, 2005
Crazy girl
Nous avons pour tradition dans notre petit et néanmoins superbe village de proposer des marchés de nuit, quatre mercredis de suite du 15 juillet au 15 août. Ce sont des soirées exquises entre amis, on y vient pour se rencontrer, pour rigoler et pour se balader. La Maison des Jeunes couillons dont j’ai déjà parlé est titulaire dans ce cadre de la chaire " Bar et glacier ", ce qui consiste à donner à boire et à manger aux pauvres touristes de passage moyennant des sommes modiques.
Mais franchement, pour la bande d’écervelés dont je fais partie, c’est avant tout un moyen de retomber dans une adolescence dont nous ne sommes jamais réellement sortis. Quant à Charlemagne persuadé d’avoir épousé une femme de bonne famille, raisonnable et posée, je pense qu’il vaut mieux que dans de telles circonstances, il soit à la maison à tenter de coucher les gosses. Qui eux ont bien compris que Maman absente, il était possible de faire tourner Papa en bourrique.
A partir de là, je propose aux âmes sensibles, à tous ceux et celles qui pensaient trouver en moi la dernière égérie du bon goût français, de quitter les lieux et de ne pas lire les lignes qui suivent car je pense qu’un mythe va tomber.
En premier lieu, il faut être conscient que dans l’histoire, le climat est important car il soufflait un vent d’Autan de derrière les fagots et c’est bien connu, le vent de la mer, c’est le Vent des fous, c’est à dire qu’il rend encore plus fou les déjà fous de mon genre. Oui, parce que tout compte fait, je suis tout de même très consciente de mon état mental et si je ne l’étais pas, une fois par semaine on se charge de me le rappeler (ah, ah ah, le mystère s’épaissit, qu’est ce donc que ce rendez-vous hebdomadaire, y aurait-t-il un amant dans le placard, et pourquoi donc dans un placard, vous trouvez cela agréable, vous, un placard ? ). Revenons à nos moutons.
Mon poste de travail se situe entre une table haute et un congélateur à faire des coupes de glaces. Pour ce, Oh ! grande nouveauté de l’année : la cuillère à décapsuler les boules de glace qui comme son nom ne le laisse pas présager est encore un objet idiot, qui fait des boules minuscules. J’ai donc commencé par une petite humiliation dont je suis la seule responsable puisque ayant annoncé à grands frais, une révolution dans les bacs à glace, je dus me replier sur mes arrières avec mes machins inutiles.
Pour ce marché là, j’avais pour acolytes, à ma gauche, le poisson rouge au grand nez, autant dire qu’il vaut mieux parfois être seul que mal accompagné et ce n’est pas son tablier ridicule qui pouvait lui donner ne serait-ce que l’illusion d'être efficace. Mais bon, il ne faut pas froisser les susceptibilités. Et à ma droite, le poisson rouge aux grands pieds dont l’efficacité et la dextérité ne font qu’une et quand il se mit à quatre pattes pour réparer le congélateur qui montrait des signes de faiblesse, on ne put que noter le grand savoir-faire de l’individu.
Tout aurait très bien pu en rester là, une soirée plan plan entre la Ténardière, autrement Présidente d’un obscur Office du Tourisme qui hante les lieux à la recherche de quelques mauvaises réflexions que je ne manque pas de lui faire (on a les souffre douleurs que l’on mérite) et la jeune mère de famille qui passa la soirée à nous mitrailler pour tenter la pose la plus humiliante pour les poissons rouges et moi. Et elle y réussit, la garce !
Tout allait donc bien lorsque je me hasardai à commander une bière, pression il va s’en dire, aromatisée d’un soupçon de sirop de pêche. C’est un délice sauf qu’après un demi-verre, je ne suis plus moi, mais une espèce d’individu lubrique, qui harangue la foule et dit des horreurs. Notre sainte mère l’Eglise en a envoyé au bûcher pour moins que cela. A un moment, je pense même que les poissons rouges, pourtant habitués à mes frasques, ont émis l'idée de m’enfermer dans le congélateur tant les mots qui sortaient de mon orifice buccal dépassaient l’entendement. Je dois bien dire que je ne me souviens pas de tout, c’est bien là tout l’intérêt de la bière. L’effet est rapide mais aussi de courte durée, et un appel de Charlemagne me ramena aux tristes réalités de la vie de mère de famille. La Bestiole avait perdu Pinpin et évidemment moi, en bonne télépathe à 10km de là, j’allais voir où il était. J’ai été traitée en gros de mère indigne, de cervelle de moineau qui ne se souvient de rien, d’adolescente attardée. Le pire c’est qu’il n'avait pas tort. Mais qu’est ce que c’est bon de l'être parfois !!!!
mardi, juillet 26, 2005
Mon bureau à la firme !

Casimir, dix ans que je le traine dans mes pérégrinations de fonctionnaire. Mes petits objets : un ange pour oublier que je suis un démon, un Père Noel, cadeau d'un poisson rouge compatissant un jour de déprime, un mouton pour la douceur !!

Mon univers, un petit monde à part contre l'uniformisation ambiante. Mes objets, mes photos, tout hors de vue, dans mon recoin.

Un agenda, énorme non que ma vie soit passionnante mais il y a tout, des factures, des post-il, de l'ordinaire et de l'indispensable. Oui, Framboise, je pense à tes papiers, c'est marqué dedans !!! Et un carnet, il change tous les ans, parfois moins parfois plus, c'est le recueil des choses à faire, des choses vues ou entendues, des idées de cadeaux de Noël, des mots de passe, des adresses internet. C'est un mélange et parfois je me dis que c'est une bonne claque contre les secrets de famille, mes enfants les auront, les feuilleteront et les jèteront peut-être si le coeur leur en dit.
lundi, juillet 25, 2005
Frites contre chevrons
Bon, revenons à nos vacances en Espagne, dans les années 75-80, oui, Franco était à peine refroidi, c’est un peu le déshonneur de la famille, que d’avoir fait fi de nos opinions pour des vacances pas chères au soleil. Mais depuis, nous avons battu notre coulpe, et tout est oublié. Donc, environ tous les deux ans, nous arborions un nouveau véhicule, mon père n’appréciant guère de laisser moisir les voitures au-delà des 100 000 km, donc le turnover des bagnoles était important. Même si nos moyens financiers ne nous permettaient pas d’envisager l’achat d’un autre modèle que l’entrée de gamme, nous avons eu dès leur sortie d’usine et par ordre d’apparition dans l’Auto Journal : Ami 6, Ami 8, Visa, BX, ZX (mais là, j’avais déjà décidé de ne plus partir en vacances avec mes parents, petite rébellion de l’adolescente boutonneuse qui en avait assez de s’humilier sur la plage avec la certitude que le retour serait florissant en pustules).
Inévitablement, dès que nous garions la voiture sur un parking, les espagnols pas encore membres de l’Union Européenne et donc un tantinet sous développés (n’en déplaise à Viriato) s’agglutinaient autour de l’objet qui était rouge (obligatoirement, je n’ai jamais connu une autre couleur à la maison même si ma grand mère pestait contre ce choix, symbole diabolique s’il en est ! ! !). Et là, tel Pagnol arrivant avec ses Bartavelles à la main, mon père faisait l’article de la voiture, fleuron de l’industrie française, fierté familiale. C’était un moment de bonheur, simple.
Mais pourquoi raconter tout cela ? Et bien parce que depuis que nos bagnoles sentent la frite, le même phénomène se produit. Merci Charlemagne de me replonger dans mes ambiances enfantines. Les attroupements ne manquent pas, faut dire que croiser un type qui remplit son réservoir à tout bout de champ à coup de 1 litre d’huile acheté au supermarché du coin, ce n’est pas commun.
Evidement, je ne suis pas dupe, je pense que l’on nous prend au mieux pour des excentriques, au pire pour des fous, certains attendent que le moteur ne finisse échoué sur un bord de route. Mais en attendant, ça roule et ça pollue moins. Charlemagne tente même de me vendre que la voiture est plus nerveuse, la voiture je ne sais pas mais moi, c’est sur.
samedi, juillet 23, 2005
Les américains
jeudi, juillet 21, 2005
mardi, juillet 19, 2005
Le 8 août et après ...
Projets de vacances
- Se reposer : au fait, on fait comment ? J’ai perdu le mode d’emploi depuis que ma mère m’a dit que de rester assise sur une chaise était une activité de dépravée et que cela rendait malade. C’est la grande théorie de ma mère, la position assise rend malade et surtout le matin après s’être levée, c’est comme cela qu’elle a réussi de faire de sa fille une active pour qui passer une heure devant la télé sans un ouvrage dans les mains relève de la catastrophe nationale. Et franchement, par moment, je me pose la seule question qui vaille " après quoi je cours ainsi tout le temps ? ". Alors, je suis désormais en camp de rééducation pour apprendre à profiter. Charlemagne sait très bien faire cela : profiter de l’air ambiant, s’extasier devant un lever de soleil, prendre le temps. Mais quelle chance !
- Inviter des copains pour des soirées devant la porte : c’est cela le bonheur de l’été, passez du temps au frais dehors, se faire bouffer par des moustiques idiots qui feraient mieux de tomber au fond de la tasse de café parce que là au moins il y a du sucre.
- Ranger l’armoire et faire des piles de vêtements en classant les choses que je mets, que je n’ai pas mises depuis 6 mois, que je ne mettrais plus jamais. La première est sauvée du naufrage, la seconde a un sursis, la troisième part direct au conteneur du Secours populaire (pas catholique, vous ne voulez pas que j’ai Charlemagne trois semaines sur le dos pour collusion avec l’ennemi et qu’il me rappelle mon passé de catéchiste).
- Trouver sur solution pour les chaussures : ou la question récurrente " comment accéder à la paire tout en bas de la pile sans se prendre 22 paires sur le coin de la figure ? " . Les idées ne manquent pas : la photo sur la boite (Merci Runo et Mamaque pour le génie), la découpe d’un coté de la boite qui d’un coup deviendrait aussi molle qu’un flan Alsa, concevoir un rack vertical en tissu. Enfin, je cogite et que c’est passionnant comme aventure.
- Réaliser les rideaux pour le gîte, mais entre temps il aura fallu tuer à l’arme blanche le maître d’œuvre qui décidément est un incapable et passer par les armes le maçon qui au moins aura une bonne raison de ne rien faire.
- Profiter de son mari, enfin, vous voyez ce que je veux dire, que reste-t-il à faire quand le soleil est au zénith, que les corps sont brûlants et que les enfants dorment…
- Vivre ou du moins apprendre à vivre. Et si cet été, je commençais à prendre le temps, à désirer mes envies, à être quelqu’un d’autre. Mystère et espérance.
lundi, juillet 18, 2005
Mets de l'huile !
Donc, il a des passions au long court : l’archéologie, oui c’est lui le mec avec un détecteur de métaux en plein hiver planté au milieu d’un champ " parce que c’est labouré et que c’est là que l’on trouve les plus belles choses ", et moi, je soigne la grippe qu’il ne manque pas de contracter. La passion des postes de radio, celle qui me rend facilement hystérique à la vue des notes salées mais la bête est filoute : " t’inquiètes, j’achète ce modèle super rare, mais j’en revendrai un autre pour le payer ". Il n’y a qu’une nouille dans mon genre pour y croire. Enfin la passion dure depuis 20 ans, a coûté (oh, non, je préfère pas compter) et absorbe bien 100 m2 de la maison pour tout entreposer. La passion pour le radioamateurisme, oui parler avec des japonais en gueulant dans un micro grâce à des antennes qui défigurent le paysage alors qu’un simple mail c’est propre et rapide.
Entre temps, il y eut les passions passagères, en vrac : le moteur Sterling (que l’on se demande encore comment la terre a pu tourner sans), le puits canadien (avec une tranché de 200 mètres de long devant la maison, et un trou de 5 mètres de profondeur, vous perdez deux degrés en été, un bonheur, mais comment n’y ai je pas pensé plus tôt ? ), l’apprentissage du grec ancien, puis du russe …
Et pourtant, cette fois-ci, je ne dois mon malheur qu’à moi-même, piètre femme qui ait tendu le piège dans lequel je me bats. Voilà quelques semaines, Big boss me demande un exposé sur l’utilisation de l’Huile Végétale pure comme carburant dans les voitures. Je travaille mon sujet et rend une note. Et évidemment, je partage ma joie d’avoir trouvé des informations intéressantes avec Charlemagne. Il m’écoute d’une oreille, enfin est-ce l’impression qu’il donne et l’affaire en reste là.
Samedi, la chose est arrivée au stade ultime du mûrissement. Partant pour les courses hebdomadaires, Charlemagne me demande d’acheter au moins 20 litres d’huile de friture. Tiens aurait-il prévu de faire une soirée moules frites avec des copains ? Que nenni, il m’annonce tout de go " il y en a assez d’enrichir le gouvernement et Total, nous allons roulé à l’huile ". Euh, mais es-tu sûr que l’on ne va pas y laisser deux moteurs parce que vues les notes que le garagiste nous envoie avec une régularité de métronome, je ne suis pas certaine que des expériences, certes innovantes, certes écologiques, soient vraiment une bonne idée en ces temps de marasme financier. Non, j’ai passé la nuit sur Internet, c’est certain on peut y aller. Voilà à quoi on reconnaît une passion naissante chez Charlemagne : le temps passé à se documenter sur Internet, plus c’est long plus ça va durer, c’est une loi inébranlable.
Je vacille, explique que je ferais de mon mieux pour ramener les 20 litres d’huile mais que franchement, il faudra trouver une autre source d’approvisionnement parce qu’à Super U, ils vont me prendre pour une dégénérée à faire bouffer autant de frites à mes gosses. Je vous dis pas la tronche de la caissière quand les bidons posés sur le tapis roulant, la Bestiole a jeté un " c’est pour mettre dans la voiture ". La caissière n’a pas osé dire que je m’étais trompé de rayon. Je suis repartie humiliée.
J’ai passé mon week-end harcelée par mon mari qui me poursuivait en me demandant mon avis sur " le problème c’est l’hiver car le piston bouge mais en position normale, il se ralentit car, avec le froid, l’huile fige et donc la pression n’est pas assez haute, autrement ça doit fonctionner, tu en penses quoi, toi de cette idée ? ". Mais, rien mais alors rien de rien, je suis un mollusque et franchement ça m’arrange.
Bon, et alors, l’huile ? Et bien c’est génial, ce matin sur l’autoroute on n’a pas dépassé le 90km/h au cas où le moteur aurait du mal à roter l’huile, c’est cool, on s’est même fait doubler par une mini Austin, c’est dire le peu d’amour propre qu’il me reste. Dans le parking, on n’a pas échappé aux remarques des gens : " tu trouves pas que ça sent la frite ". C’est élégant. De là à dire que j’ai les cheveux gras, il n’y a qu’un pas. Merci Charlemagne.
jeudi, juillet 14, 2005
mercredi, juillet 13, 2005
Ballade dominicale
Me voilà donc embarquée sur une barge pour faire demi heure de promenade. Et bien qui l'eut cru, je me suis régalée, c'était sympa, on regarde le paysage que l'on connait par coeur d'une autre manière, tout parait beau, romantique, étonnant aussi. Les enfants sont ravis, Charlemagne aux anges. Et moi ? Et bien franchement, je me dis qu'un coup de pied aux fesses de temps en temps, ça ne me fait pas de mal.




L'air idiot pas de doute, c'est bien moi.
lundi, juillet 11, 2005
Soldes en vue
J’appelle le poisson rouge qui en pareille circonstance est toujours un allié fidèle et compréhensif. Même si partir en voiture avec lui relève de la folie des temps modernes. Mais au diable l’avarice, en ces temps difficiles, je ne vais pas en plus faire la fine bouche. Le poulet est transbahuté dans le nouveau carrosse, déposé à la crèche, et direction le temple de la consommation post-moderne à savoir Toulouse.
Première règle, ne pas commencer une matinée de soldes sans un petit café chez les Chonchons (surnom rapport à la clientèle huppée du lieu), petit salon de thé, du quartier Saint-Etienne. Cette pâtisserie est très bizarre, la clientèle est chic, genre " mon mari est médecin et je ne sais pas quoi faire avec mon caniche de mes très longues journées ", mais les prix dignes d’un troquet de banlieue. Il faut y aller un jour de grande dépression car vous en ressortez immédiatement revigorée, on a du mal à imaginer à quel point certains ont des problèmes existentiels, terribles. Une année, une dame bien mise, comme on dit en pareil cas, expliquait à une autre rombière, le cauchemar qu’elle avait vécu cette " année à Biarritz (à lire comme si vous aviez une purée de pois dans la bouche), nous avons eu une invasion de fourmis géantes autour de la piscine, c’était épouvantable. On a passé l’été à l’intérieur de la maison, c’était l’horreur ". Et dans un T2 au Mirail t’aurais trouvé cela comment ? ? ?
Deuxième règle, faire deux équipes, ce jargon militaire consiste à dire que ni le poisson rouge ni moi-même n’avons envie d’avoir la compagnie de l’autre dans nos dérives mercantiles, donc nous nous séparons, le petit déjeuner ingurgité pour ne nous retrouver que le temps du repas venu. Cela donne des situations concasses, au coin d’un rayonnage, nous nous retrouvons au hasard de nos pérégrinations. Un petit coucou et nous repartons seuls et fiers vers d’autres aventures.
Et des aventures j’en eus. Tout d’abord, j’ai décelé dans la première boutique où j’ai mis un pied, un superbe sac qui vraiment avait tout pour me plaire. Mais, connaissant mon caractère en même temps indécis et sujet aux coups de tête, une ambiguïté qui me caractérise, je ne pouvais me résoudre à l’acheter tout de go, ayant peur de regretter l’achat si une autre occasion se présentait à moi. Et bien évidemment, je regrettais tout le reste de la matinée ce non-achat, et finit par refaire tout le chemin en sens inverse pour aller chercher l’objet de mon désir soudain. Et s’en fallut de peu de tomber dans les affres du calimero des soldes, tant il ne restait qu’un exemplaire. Je suis passée bien près de cette catastrophe que j’attire si souvent " si j’avais su ". Et oui, ma vieille mais tu as beau avoir regretté des dizaines d’achats manqués, cela ne t’as jamais vaccinée.
J’ai eu droit au marchand de chaussures odieux. Du moment que j’étais une carte bleue potentiellement en action, le type était adorable, sympathique, prévenant. Je lui ai fait déballer deux paires, franchement, je pense que l’on peut faire pire dans la vie d’une femme. Et après la question " alors, vous décidez quoi " à laquelle j’ai répondu un très élégant " je ne décide rien, je ne sais pas " il m’a refermé toutes les boites sur le nez et a répondu à mon au revoir par un regard culpabilisateur du genre " mon chiffre d’affaire va encore baissé ". Après, on se plaint de la chute des ventes, mais des comportements de ce genre vous donne envie de commander à un robot sur Internet.
Dernière étape, après avoir abandonné toutes idées d’achat de chaussures, faut dire que quand on est comme moi super complexée par ses pieds, qui n’ont plus vu le début du commencement d’un nu pieds depuis l’âge de 10 ans, on a du mal à se chausser l’été ! Opération " se trouver des dessous " qui font d’un coup remonter l’estime que l’on a de soi. Et puis, c’est mécanique, un joli soutien-gorge vous donne quasiment l’impression d’être belle, j’ai dit presque parce que le problème avec ce genre de vêtements, c’est que fatalement, vos yeux glissent sur le reste de la silhouette et finisse immanquablement par croiser les bourrelets qui depuis l’arrêt de la piscine pour cause de découverte estivale, ont repris leurs aises.
Je rentre dans la boutique ad hoc pour choisir ce genre de frivolités. Les uns plus beaux que les autres, des prix somme toutes raisonnables. Je fouille pour trouver le bon, tente de gagner du temps en demandant à la vendeuse si j’avais une chance de trouver ma taille dans ce bac, et là, le poignard s’enfonce entre mes deux épaules : " pour les 90 D , c’est là bas, uniquement sur le portant ". Ah, oui, je vois le genre coincé entre les gaines et les 100 E, le portant m’attend avec des modèles que ma grand-mère n’aurait pas renié. La joie se lisait alors sur mon visage.
Heureusement un petit repas chez les Chonchons avec le poisson rouge et un cappuccino pour finir m’ont réconcilié avec la civilisation.
dimanche, juillet 10, 2005
mercredi, juillet 06, 2005
Envie de meurtre
mardi, juillet 05, 2005
La table de chevet
- des coupons de toile à broder en vrac pour avoir des idées, pour imaginer le prochain ouvrage, c'est l'obsession de la broderie qui est en moi. J'aime penser au projet d'après.
- des fils Atalie car ils sont beaux, la présentation est agréable, je les regarde souvent, le soir. Parfois, j'interroge sur ma santé mentale (!) mais, c'est juste regarder quelque chose que l'on aime.
- un catalogue, cette fois-ci c'est celui d'Entrée des Fournisseurs que je viens de recevoir, il est beau, je ne commanderais certainement jamais mais je suis une passionnée de catalogue. Ma grand'mère pouvait passer des heures devant la Camif, mon père s'achète les catalogues Manufrance dans les brocantes. Il doit y avoir un certain atavisme dans ce plaisir. Je me souviens avoir gardé dans mon sac plus de deux mois un catalogue américain de tissus de patchwork qu'une amie m'avait envoyé. Je l'ai feuilleté au point de connaître toutes les pages. Et quand ce n'est pas un catalogue, c'est un magazine de loisirs créatifs auquel je joins un petit carnet pour noter les choses que j'aimerai faire.
- un livre et mes lunettes, en ce moment sur les conseils de Tatalène, c'est "la Douce Empoissonneuse" d'un auteur d'Helsinki, un bon livre. Quelques pages avant de m'endormir sont indispensables. Je lis aussi "le Survivant", mais pas tous les jours tant le récit est difficile. Après avoir vissionné le film "le Pianiste", j'ai eu envie de me pencher sur l'histoire du ghetto de Varsovie mais c'est éprouvant tant l'abomination est à chaque page.
- il y a aussi mon poste de radio, échoué tous les soirs au creux de mon oreille pour m'endormir avec les bruits du monde relayés par France Info.
Une vie très ordinaire en quelque sorte faite des petites douceurs pour chaque soir.
lundi, juillet 04, 2005
Miam, miam
Après avoir longtemps zappé d’une bêtise à une autre, vive l’indigence des programmes télé de l’été, à l’heure où d’ordinaire je vais me coucher, j’eus l’œil attiré par une émission au titre très racoleur " Immersion totale ".
Donc, j’explique : une équipe de télévision filme la vie d’une clinique de chirurgie esthétique et suit les patients de la première visite à la sortie de la clinique, le forfait du chirurgien commis.
Nous voilà commençant posément avec une jeune fille dont le futur mari disait très sommairement " elle est déjà belle mais avec son nouveau nez, faudra que je fasse gaffe dans la rue à pas me la faire piquer ". T’as qu’à lui mettre un antivol à ta Ferrari. Donc, celle-ci passa entre les mains d’un chirurgien qui pour les besoins de la télé se crut obligé de lui faire un pseudo entretien psy, manière de se donner bonne conscience. Elle ne fut pas déçue, rentrant du bloc en hurlant comme une truie qu’elle avait mal et qu’elle avait froid. Et bien oui, lui avait-on jamais parlé de l’adage qui en l’occurrence prenait tout son sens " il faut souffrir pour être belle ". Belle est un bien grand mot car même un mois après elle n’avait rien à envier à Elephant Man. Et je me suis alors demandé comment on peut s’infliger de telles souffrances juste pour le plaisir.
Deuxième cas : (rassurez-vous, je ne vais pas vous faire les 10, quoi que c’était tellement passionnant que j’aurais mauvaise conscience de vous éviter les détails) " J’ai des petits seins et je veux des gros ". Non, je ne parle pas de moi, car je me disais en regardant la télé que si elle savait ce que c’est que de se trimballer avec du 90 D, elle demanderait pas une mammoplastie, comme on dit. Donc, elle voulait des gros seins, en insistant lourdement sur la taille, du 400 ml au moins. Ah bon, c’est en millilitre maintenant qu’on parle, j’en suis restée aux profondeurs de bonnet, faut vraiment que je me recycle. Le chirurgien lui a donc sorti un book avec des seins pour voir la forme, la taille. Ils tâtèrent ensuite de concerts des prothèses en silicone. Je me disais que dorénavant le mari de la dame tâterait du silicone tout mou en guise d’objets érotiques. Je ne suis pas certaine qu’il soit à envier. D’ailleurs, celle-ci fit rapidement pitié, car non seulement elle les trouva trop petit (90C ! ! !), non seulement ils étaient d’une laideur affligeante mais en plus elle a souffert le martyr et son mari refusa de venir la chercher à la clinique. Elle est donc rentrée chez elle seule et dépressive. Et le chirurgien est reparti riche en ajoutant devant la caméra " je déteste les gros seins ". Une petite graine de dégoût a germé en moi.
Là, où l’affaire a carrément tourné à la boucherie c’est quand une dame grosse mais très élégante et avec une énergie magnifique est venue pour se faire … je ne me souviens plus du terme, mais en gros, elle s’est fait enlever une partie de ventre. Le médecin a d’ailleurs en salle d’opération nonchalamment jeté le gros morceau de viande qu’il venait de lui extraire en ajoutant un très élégant " 4 kilos de peau qui parte à l’incinérateur ". Ca se mange sans faim. C’est immonde, il lui ont même refait un nombril et elle a perdu deux tailles et aurait pu mourir car le médecin a ajouté " c’est la seule opération mortelle en chirurgie esthétique ". Gloups !
Les deux derniers. Le plus touchant certainement : le monsieur avec le petit zizi qui voulait devenir grand parce qu’autrement "il se sent nul devant les femmes ". Il paraît que ça se fait beaucoup, c’est le syndrome des vestiaires. A-t-on idée de se comparer ces choses-là ? C’est d’une bêtise, très … masculine. Et bien, c’est possible, le type est reparti avec 2 cm de plus en longueur et 1.5 cm de diamètre, c’est tout simple, un peu de graisse ajouté sous la peau. Il était content et fier de son nouveau truc. Que demande le peuple ? Juste un truc, 10 millions de français savent que c’est du faux !
Et la dernière, genre folle avec beaucoup de fric. Elle avait déjà du s’abonner à France Botox vu la tronche en cul de poule de ses lèvres. Et elle voulait un lifting. Ce fut fait et bien fait c’est à dire qu’elle est ressortie avec le visage tendu, genre poupée de cire. Cependant, on aurait souhaité qu’en plus il lui greffe un cerveau.
vendredi, juillet 01, 2005
Je m'endurcis
Ne le dites pas à Charlemagne qui serait affligé par tant de bêtise mais j’adore ce film.
Toutoudoudoutoudoudou, le requin arrive. Ouh, les jolies petites jambes qui s’agitent sous l’eau. Mais qu’elle va se régaler la grosse bestiole ! Et le petit gamin, le fils du chef, mais il va se faire croquer. Non, on ne me le fait pas à moi, après au moins 10 diffusions, le coup du faux aileron manipulé par deux gamins : j’ai quand même eu un doute, et si ma mémoire me faisait défaut et si j’allais réellement voir une jambe arrachée. Non, c’est bon, c’était bien les deux gamins ridicules.
J’ai dû laisser l’affaire en plan au moment où ils partaient en bateau pour tuer la chose, manière de ne pas louper le portait de Jean Rochefort sur la 2, un délicieux moment avec un exquis personnage. Il est original, drôle, sensible et tellement mélancolique. Oui, je sais, j’ai toujours eu un faible pour les vieux, celui-ci l’est particulièrement, mais franchement, il y a quelque chose de très attachant dans l’homme, attendrissant aussi.
Bon, et mon monstre, il en est où ? Le risque était qu’il fut déjà mort et enterré, enfin noyé. Non, il n’en était rien, je retrouvais mon scientifique dans une cage plongée dans les abîmes, le requin aux fesses. Ouf, le meilleur n’était pas passé.
Mais, je me suis carrément faite peur, car le monstre m’habite désormais, puisque j’ai pu regardé le capitaine de bateau se faire bouffer en direct sans détourner les yeux. D’ordinaire, j’aurais subrepticement remonté mon ouvrage jusque devant les yeux, pour ne garder de la scène que le son et bien désormais, je peux regarder le crime en face, le sang couler, les os se casser sous les mâchoires " très plastiques " de la bête immonde. Qu’on se le dise, le crime ne m’effraie plus. Hahhaha, faites gaffe, je suis une BETE.