Là haut, sur la colline, la neige avait cessé de tomber. Les premières
chataignes et les
noisettes des bois tombaient au creux de leur arbre, et les enfants jouaient à
un, deux, trois soleils , il ne
manquait plus que cela pour que le
petit bucheron se mette en quête
d’idées qui passent par ici et par là, d'idées de mariage, en fait.
Il était de
Callelongue Sud, mais
sa petite tribu l’avait mis dehors après qu’il ne soit pas parvenu à rallumer le feu, un soir dans la chaumière du
monde de Channel . Sa montagne devenue son domaine, il y jouait à
saute mouton dans des
ateliers imaginaires pour oublier qu’il était bien trop seul. Il y avait bien longtemps qu’il ne voyait plus
la vie en rose. A
u fil du temps, il avait oublié la musique des
farandoles d’antan, il ne connaitrait peut-être jamais le bonheur de tenir dans ses bras
ceux que l’on met au monde. Il ne vivait désomais plus que pour
son chat qui coud à ses côtés un tricot trop grand pour deux. Il n’avait plus qu’un espoir, rencontrer
Circé aux belles boucles, pour que cette magicienne, lui prépare, avec son livre des
heures un des ces filtres pour rencontrer à nouveau
une rose d’amour. A la
recherche de l’absolu, il voulait tout, même revenir au temps de
Charlemagne et Clothilde, si cela pouvait le faire redevenir béni de quelques dieux. Mais le spectre d’être transformé en
grenouille et crapaud ne le quittait pas. Il alla trouver les
fées, ces brodeuses de voisines qui n’attendaient que cela pour l’attirer dans leur
tippie.
Il savait qu’il ne faudrait pas qu’il cède à leur désir de caresse
acidulée. Les
fées habitaient
au jour le jour, ici ou là, aujourd’hui c’était dans le «
jardin de Kalhan », plein de promesses. Il poussa la porte que
4 rats gardaient avec fidélité, lorsque la
fée maison, la première à se présenter vit notre petit bucheron, le
rouge cerise lui monta aux joues. Il était évident que l’amour venait d’entrée dans
l’atelier tout en flanelle des brodeuses. Elle voyait tout de go des
fleurs partout en signe de félicité, elle se serait bien mise à danser une taren
telle avec ce bel homme. Quand à lui, le
méli mélo de ses sentiments lui donnaient le tourni, il se serait bien vu finalement
homme au foyer ou
jeune papa auprès de sa belle. Mais les choses se compliquaient, voilà t-il pas que la fée se mit à lui parler un langage inconnu «veux-tu partager avec moi
a little piece of my life". Sur une chaise,
un chien qui brode le toisait en maniant avec dextérité sa
cousette, d’une main.
Il se demandait s’il pouvait enfin croire que
c’est pour l’éternité avec elle. Il se voyait déjà à la tête de
1, et deux et trois garcons beaux. Il se disait que désormais «
les petites choses de ma vie d’avant" étaient derrière lui. Il était assis dans
l’atelier d’une fée, plein de
jolies choses, il s’interrogait sur sa
vie désormais en rose.
De
fil en fil, il tissait son bonheur de demain, la fée ne disait rien, elle savait que
tante arlette veillait au grain. Il lui faudrait la convaincre, elle le voulait car il était l’homme de sa vie. Elle sortit sa plus belle robe, celle aux beaux
reflets de soie et de
couleur clémentine. Pourtant, elle savait qu’il lui faudrait désormais être
shiva pour choyer son époux et cajoler sa vieille tante. Comme un
poisson dans l’eau, quant à lui, le petit bucheron prenait possession de l’atelier.
Fred, la bonne fée de la maison faisait sa
diva et divaguait maintenant. Elle parlait de sa sœur, l’autre fée, de ses défauts surtout, une garce auraient dit certains, une jalouse pour d’autres, mais le Bucheron maintenant doutait de son choix.
Il fallut attendre l’intervention de
laupi, le fameux lapin-marieur de la maison
aux volets bleus pour que le conte de fées donnent
des étoiles en partage à tous les enfants de la terre. Sans
chichi, il imagina organiser un beau mariage. Il lui fallait convaincre les tantes, Arlette mais aussi
Tante Betsy et l’immonde
Dame Tartine, sa cousine,
il ne manquait plus que cela pour les rendre
Pop pop de lui. Sûr de son choix, Laupi affirma au petit bucheron , on va voir ce qu’on va voir. Le bucheron dubitatif n’attendait plus rien de personne. Les tantes, façon arsenic,
boutons et vieilles dentelles le détestaient, mais Laupi avait dit «
dans ma malle, il y a » avec un air de deux airs. Il y avait un grimoire et une potion magique : Mettre dans de l’eau
- une pincée de
coriandre - une part de fraise
tagada- un
doigt de fée de
fresa et chocolate - un délice de
pain d’épices Amener le tout dans la
cuisine de Mercotte pour qu’elle touille de longues heures avec sa
cueillère en bois .
Avant que des
broutilles ne viennent gacher sa
tambouille , elle ajouta triomphante «
c’est moi qui l’ai fait ». Le bucheron se dit : " il est «
temps pour moi de faire marcher mes
papilles et mes pupilles pour découvrir ce
chaudron d’une fée". Il savait le
sens du gout des préparations de la diablesse et se doutait de l’effet qui ne pouvait qu’être
frais. Maintenant, il allait pouvoir faire le
grand ménage dans son cœur. Il enleva le
bout de ficelle qui tenait le sachet de potion magique. Loin d’être un
péché de gourmandise, c’était immonde. Pour ne pas vomir, il fit
trois petits tours jusqu’à la
cuisine du jardin. Là, il tomba nez à nez avec sa douce, sa
gourmandise.
Sentant arriver l’amour, dans leurs arbres, les
trois petits pioux chantaient, ils savaient que désormais,
du lundi au dimanche, ils habiteraient la
maison sucrée . Pour échapper à la rudesse
canadienne des alpes , il leur fallait pousser
plus au sud. Au
bout du monde aurait aimé la fée. "Pourquoi ne pas aller voir
camille ma cousine en Chine ou
Cléa ma tata au japon ?" interrogea le petit bucheron. N’importe où pourvu que ce soit avec toi, lui dit alors la fée sa mie. Cependant, pour ne pas avoir l’air d’une
mère débordée ,la fée fit promettre de n’avoir qu’une
lilie-rose. Mais, ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants, au moins
cinq qu'ils emmenèrent autour du monde . La fée était devenue
femme au foyer. (101)