Comme tous les jours, j'ouvre ma boite mail et je me dis que je vais lire mes mails quotidiens de Sissou et du poisson rouge au grand nez, peut-être de Sister Jane et de la Jeune mère de famille et avec un peu de chance des annotations sur mes billets de mon blog à moi. Et puis aujourd'hui, je lis cela en guise de commentaire sur mon billet de hier.
Un anonyme (!) a dit :
"ma pauvre clothilde... que je te plains. Je viens de temps en temps sur ton blog, espérant à chaque fois que ta mentalité évoluera mais ... que nenni... tu es méprisante envers tout le monde, rien que par les surnoms que tu donnes à tous, ceci commençant par ta propre famille, mari et enfants puis par ton entourage professionnel, et le restant aussi... tu n'as aucune considération pour personne... tu dois souffrir d'un fort complexe de supériorité, maladif certainement .... personne ne fait bien, même ta femme de ménage que tu considéres comme une sous-M...Tu as une maison, des enfants, un mari, un boulot, la chance et le bonheur de pouvoir malgré tout cela continuer ou reprendre tes études, et quelles études... et tu continues à bassiner les oreilles de tout le monde par tes gérémiades continuelles .... mais quel respect as-tu pour ceux qui n'ont pas toute cette chance ?? Ce qui m'étonne le plus ??? que l'on continue à avoir envie de te lire.... tes textes me font vomir par tant de mépris... mais qui aimes-tu sinon toi-même ???J'espère malgré tout que ces études te permettront de te questionner sur le bien fondé de dénigrer les autres de cette manière... et que tu sauras évoluer dans un esprit plus ouvert, moins agressif et plus constructif. "
Je dois dire que je ne sais pas trop quelle attitude adopter. C'est la première fois en 1an et demi de blog que je reçois quelque chose d'aussi agressif. Je me suis d'abord dite que je n'allais pas répliquer, que c'était se mettre à la hauteur de ce courageux individu qui ne signe pas. Mais, je dois dire que cela me touche profondément.
Peut-être aussi parce que la période est pour moi, femme sans coeur, méprisante et vénale, difficile, en terme de capacité d'adaptation. Donc, sans me justifier, je dirais seulement qu'à la limite, comme l'a fait remarquer un jour ici, Marie (de chez Bill et Marie), cet espace est le mien. S'il ne vous plait pas, passer votre chemin, de plus, contrairement à un livre, vous n'avez pas fait d'investissement financier et donc vous n'avez rien à regretter, un clic et adios, la mère Clothilde.
Ensuite, je me rends compte de la puissance perverse de l'écrit. On retombe un peu dans la fameuse citation de "on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui". Vous pensez, illustre anonyme, que je souffre maladivement d'un puissant sentiment de supériorité, j'aimerais vous croire ! Si tel était le cas, je n'aurais pas besoin de me défouler dans l'écriture parce que je mettrais cette supériorité au service de l'avilissement de mes collègues et il y aurait longtemps que j'aurais une place bien plus enviable.
Je me rends compte que le second degré nécessite un avertissement de début pour préciser que tout cela est écrit avec recul. N'être pas comprise, voilà bien pour moi, la chose la plus insupportable au monde.
(Un dernier mot, quant aux surnoms : la Bestiole s'appelle comme cela depuis qu'elle a 3 mois, et c'est son papa qui a choisi le mot, le Poulet idem. Et Charlemagne, c'est son vrai surnom depuis que nous avons convolé et il en tire plus de gloire que de mépris.)